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Une petite lecture qui se lit très rapidement ! C’était parfait pour mes trajets en bus pour aller au boulot :)
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J’ai découvert un homme que je ne connaissais pas, Franz Reichelt, un homme prêt à tout pour atteindre ses rêves, quitte à mourir. D’ailleurs pas de suspense sur la fin du roman puisque c’est une histoire vraie. Un joli roman sur un moment d’histoire que je ne connaissais pas.
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L’histoire se passe dans les débuts de l’aviation, et Franz veut inventer le parachute. On suit ses nombreux essais, sa passion, sa folie… Folie que personne ne comprend lorsqu’il voudra tester lui-même le parachute en se persuadant que si ses précédents essais ont échoué, c’est parce qu’il les réalisait avec un mannequin. Et que ce dernier ne réagissait donc pas.
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On ressent aussi toute la souffrance non dite de la femme qui l’accompagne.
Le 4 février 1912, au petit matin, un tailleur pour dame d’origine autrichienne nommé Franz Reichelt monte sur la rambarde du premier étage de la Tour Eiffel. Il va sauter, devant témoins et devant deux caméras, pour le test ultime d’un costume-parachute de son invention. Il n’a que cela en tête depuis des mois, tout le monde pense qu’il va faire ce dernier test avec un mannequin, c’est d’ailleurs ce qui est indiqué sur l’autorisation de la préfecture de police. Mais c’est bien lui qui enfile le costume, à la surprise générale. Il en est certain, son invention va fonctionner et sauver à l’avenir la vie de tous les aviateurs du monde. En réalité, Franz Reichelt n’a pas l’ombre d’une chance, il sera le premier homme, non pas à voler, mais à mourir devant une caméra.
Avec « Les Envolés », Etienne Kern dresse le portrait tendre et tragique d’un homme qui voulait voler. Rien ne prédestine Franz à l’aventure aéronautique, lui le petit tailleur immigré à l’accent germanique et à l’orthographe hésitante. Il n’est pas plus aventurier que les autres, pas plus orgueilleux que les autres, ni plus intelligent. Mais Franz aime. Au final l’amour aura été le moteur de sa vie, et l’objet de son malheur. Il aimait son ami Antonio qui s’est tué aux commandes d’un appareil volant de son invention, il aimait Emma sa veuve inconsolable, il aimait Alice la petite fille de son employée que la diphtérie a emporté. Il les aimait et voulait les impressionner, les rendre fiers, leur rendre hommage. Son costume-parachute inspiré des ailes de chauve-souris, qui suscite encore aujourd’hui les railleries, ce n’était que cela : une immense preuve d’amour et de gratitude. Etienne Kern, avec ce tout petit roman, nous narre avec beaucoup de tact et même de tendresse la courte vie d’un homme très seul, délicat, empathique dont personne ne saura jamais s’il croyait réellement qu’il sortirait vivant de ce saut de l’ange, ou s’il avait décidé de prendre à bras le corps une mort qui lui tournait autour depuis toujours. Etienne Kern met en parallèle cette chronique d’une mort annoncée avec celle d’une amie à lui, M., qui atteinte d’une maladie incurable, qui a sauté par la fenêtre de son appartement : l’appel du vide, toujours… Il y a quelque chose d’assez déchirant à suivre le parcours inéluctable de cet homme vers sa mort imminente, cet homme au final très douloureusement seul. « Les Envolés », c’est aussi la peinture d’une époque, celle du début du XXème siècle, une époque de croyance optimiste en les progrès de la science, une époque insouciante aussi, passionnée par l’aviation et la possibilité enfin pour l’homme de voler. Nous sommes quelques semaines avant le naufrage du Titanic, premier coup de semonce pour cette époque bénie qui croyait tant aux lendemains qui chantent. Cette époque, c’est Franz Reichelt sur la rambarde le la Tour Eiffel : elle croit au miracle, à la science, au progrès qui résoudra tous les problèmes. Elle ne sait pas qu’il ne lui reste que deux ans avant de sombrer dans le précipice de la Grande Guerre. « Les Envolés » est un tout petit roman très touchant, presque bouleversant, une petite pépite en même temps qu’un délicat hommage à Franz Reichelt, ce héros méconnu à l’étrange moustache.
Les envolés – Etienne Kern
Un livre qui rend hommage à des pionniers qui avaient bien mérité la patrie.
Etienne Kern pour son premier roman a mis en avant Franz Reichelt, l’homme qui se jeta de la Tour Eiffel devant les caméras.
Originaire de Bohême autrichienne, naturalisé français en 1911, il convoitait les 5 000 francs dont était doté le prix Lalance, créé pour promouvoir l’invention d’un parachute qui sauverait la vie des aviateurs en perdition
Le 4 février 1912, le parachute de ce tailleur parisien échoua à s’ouvrir. Etienne Kern a voulu héroïser celui qu’on qualifia de « première victime du cinéma ».
Un roman dépouillé, sombre où l’aventure se veut retrancher à l’intérieur de soi-même.
Etienne Kern a déjà écrit plusieurs essais et son premier roman court est une réussite historique.
Depuis sa sortie je désirais lire ce roman, le premier de Stéphane Kern, dont le tire m’intriguait quelque peu. Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher derrière "Les envolés" ? Je ne le compris qu’à la lecture de l’ouvrage, ma dernière de l’année 2022, ouvrage que l’auteur m’avait dédicacé à Besançon avec une gentillesse hors du commun.
"Tu as les yeux fermés, les bras ballants, la tête légèrement penchée…une série de diagonales… C’est l’un des piliers de la tour Eiffel…" Ce sont les premiers mots du roman, en italique et énigmatiques, premiers questionnements, premiers étonnements, où vont-ils m’entraîner ? Le premier chapitre me l’apprend : "4 février 1912…Il avait trente-trois ans. Il n’était pas ingénieur, ni savant. Il n’avait aucune compétence scientifique et se souciait peu d’en avoir. Il était tailleur pour dames. Il s’appelait Franz Reichelt." C’est ainsi que l’auteur nous raconte l’histoire de cet inventeur.
Cet ouvrage est magnifiquement écrit. J’ai, en effet, trouvé l’écriture élégante parce que sans chichis. Les phrases sont courtes, joliment agencées, faites de mots simples mais choisis. La lecture en est limpide et agréable. Les personnages, réels ou de fiction, décrits avec minutie, sont attachants de par leur retenue, leurs forces ou leurs faiblesses. Les sentiments sont abordés avec beaucoup de délicatesse.
Il est aussi magnifiquement construit qui alterne l’histoire de Franz Reichelt – dont je n’avais jamais entendu parler – avec des moments plus intimes dans lesquels l’auteur fait revivre ses proches, disparus, envolés. La délicatesse des propos, la sensibilité qui affleure, le peu de mots, de phrases, de pages, disent s’il en était encore besoin combien la qualité d’un écrit ne se mesure pas à l’épaisseur de l’ouvrage. Il y a dans ce roman un quelque chose de particulier, une douceur, qui m’a envoutée, émue, charmée. En plus de l’intérêt lié à la découverte des balbutiements du parachutisme, l’évocation des sentiments profonds de l’auteur est bouleversante et émouvante l’espérance d’une marque laissée par ceux que l’on a aimés et qui se sont évaporés.
"Les envolés" est un premier roman tout en pudeur, d’une grande beauté et maîtrisé de bout en bout. J’attends déjà le suivant.
https://Memo-emoi.fr
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