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Premier roman découvert via le Prix Orange, « Le Rire des Autres » nous conte l’histoire d’Anna, qui cherche un emploi après des études de philosophie. Sa conseillère Pôle Emploi lui propose un curieux travail : chauffeuse de salle pour des enregistrements d’émissions de télé. Dans une soirée, elle rencontre Lulu, qui gagne sa vie en réparant des objets. Tous deux tombent amoureux et emménagent ensemble, vivant petitement avec leurs salaires modestes, mais heureux. Mais un jour, Lulu se met à vomir… des billets de banque. L’heure est venue de changer de vie …
J’ai été agréablement surprise par ce livre frais et original, qui pose des questions que l’on peut tous se poser : jusqu’où irait-on pour de l’argent facile ? Surtout quand celui-ci est produit à foison et permet d’accéder à « tout ce qui brille ». Un dilemme auquel est confrontée Anna, elle qui a un job payé des clopinettes dans un monde de paillettes, elle qui a été élevée avec le goût du paraître, elle qui, via ses études aurait pu être un transfuge social et se retrouve avec des fins de mois difficiles …
Le livre oscille entre plusieurs genres (quelques scènes sont même un peu gore …) autour d’un duo attachant: Lulu, un être sincère qui tente de garder les pieds sur terre, et Anna, agaçante, mais dont on peut comprendre le comportement.
Ce court roman a été une belle découverte, Emma Tholozan est une autrice à suivre !
Avec le rire des autres, Emma Tholozan nous fait découvrir le métier de chauffeuse de salle et au-delà nous livre un conte sur la réflexion autour de l’argent et du bonheur.
Emma est douée pour la philosophie. Elle décrochera même une excellente note à son mémoire. Mais elle ne veut pas enseigner et se retrouve à faire des petits boulots, loin du concept de philosophe roi avec une place de choix dans la société.
Pôle emploi lui propose un poste de chauffeuse de salle. Emma doit faire les mêmes gestes de manière automatique pour déclencher les rires. Elle arrive à distinguer les différentes tonalités de rires toujours forcés ; la réalité du travail est que personne ne la voit comme si elle était la femme invisible.
Le concept de l’émission change avec des stands up d’humoristes. Le rire devient l’identité même de l’émission.
Tout change d’un coup quand son copain Lulu se met à vomir des billets. C’est une période de folie avec l’argent à profusion. Rien n’est trop cher, appartement, voyages, vêtements de luxe. Emma n’est plus la femme invisible.
Tout s’arrête brutalement et plus dure est la chute. La période de sevrage du retour au quotidien est très rude. Emma redevient inaperçue aux yeux de ses collègues.
On comprend les messages qu’Emma Tholozan a voulu passer mais le recours à cette fable fantastique est un peu déroutant. Les histoires tantôt drôles, tantôt graves sont hétéroclites .Elles nous rappelent que notre époque peut être brutale.
Emma Tholozan dresse un regard aigre-doux sur ses semblables et le monde qui l’entoure.
Voici un premier roman drôle qui permet de sortir un peu des lectures moroses de cette rentrée littéraire d’hiver.
Anna, diplômée en philosophie, cherche du travail. Après un passage par Pôle Emploi, elle est envoyée sur un plateau de télévision d’une grande chaîne, pour chauffer le public et lui indiquer quand rire ou applaudir. Elle travaille avec Sandrine, chargée de placer le public à son arrivée dans le studio, les vieux et moches en haut ou sur les côtés pour qu’ils ne soient pas visibles des caméras.
Sa copine Sophie lui demande de l’aider à réviser pour passer son CAPES afin de devenir prof de philo. Son père lui fait des crêpes en réponse à tous ses problèmes.
Elle rencontre Lulu (Charles-Lucien). Ils tombent amoureux. Pour gagner sa vie il répare des objets. Il s’installe dans le studio d’Anna et ils filent le parfait amour jusqu’à ce que Lulu commence à vomir des billets de 20€. Anna est d’abord inquiète pour la santé de Lulu. Puis elle se laisse emporter par la fièvre de l’argent.
L’autrice brosse de nombreux portraits de personnages. L’histoire est totalement invraisemblable mais surtout très drôle et pose l’air de rien quelques questions sur notre rapport à l’argent, à la consommation, à l’autre, à la société, au monde. Un peu de philosophie est parsemé dans ces pages. L’écriture est fluide et vive. C’est frais et léger. Un roman qui se lit facilement et ménage le suspense sur l’issue de cette histoire à multiples rebondissements.
Un roman lu dans le cadre du Prix Orange 2024.
Un premier roman au ton surprenant.
Un conte social dont le personnage principal est l’argent. Une satire originale, un récit fantastique.
Avec cette lecture, je me suis souvenue du conte de Charles Perrault, Les fées où une jeune fille reçoit un don : des pierres précieuses et de l’or sortent de sa bouche chaque fois qu’elle tente de parler, tandis que ses sœurs crachent crapauds et vipères. Ici c’est Lulu, le petit ami d’Anna qui vomit des billets de banque.
A travers ce récit loufoque, l’auteure nous interroge sur notre rapport à l’argent, sur la transformation qu’il peut avoir sur nos vies. Elle nous parle aussi de longues études qui ne sont pas reconnues dans la recherche d’emploi, elle nous parle de la fascination d’Anna pour ce qui brille et dévoile la superficialité de certaines personnes du milieu de la télévision.
C’est drôle, enjoué, on s’attache à Anna, à Lulu et à leurs oiseaux, on appréhende la suite de leur parcours et on aimerait les suivre dans la suite de leur vie.
La moralité de ce conte, c’est que l’argent a une odeur.
C’est réussi, d’une originalité et d’une fraicheur inouïes. J’ai adoré !
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