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Le 15 novembre 1841 au soir, dans l'Aula Magna de l'Université de Berlin, des centaines d'auditeurs se pressent pour entendre la leçon inaugurale de Schelling. La solennité de l'événement et la tension qui y préside n'échappent à personne. Dès les premières lignes de l'Anti-Schelling, recueil des trois textes inédits en français, écrits entre 41 et 43, le très jeune Engels restitue ce climat avec un vrai talent journalistique et littéraire. Mais il ne faudrait pas croire que le témoignage d'Engels relève seulement du genre reportage ou compte-rendu. Il se tient véritablement à la hauteur de l'événement en en circonscrivant sténographiquement l'enjeu gigantomachique.
L'amphithéâtre est un « champ de bataille », écrit Engels, une scène métaphysique, l'arène où vont bifurquer dans l'affrontement les deux voies de la philosophie : « deux vieux amis de jeunesse, collègues de dortoir à Tübingen, se font face quarante ans plus tard.L'un d'eux [Hegel] mort epuis dix ans mais plus vivant que jamais. L'autre [Schelling] intellectuellement mort depuis trois décennies » et pourtant de retour. Le jugement est évidemment prévenu et le parti d'Engels est pris dès le début, « protéger le tombeau du grand homme » contre toutes les attaques qui s'annoncent.
Engels délivre ainsi un document de première importance pour saisir l'actualité d'une césure destinée à faire époque. Deux temporalités s'entrecroisent, deux optiques sans promesse d'homogénéité, qui montrent comment les radicalités philosophiques et politiques ne sauraient se superposer ni se confondre.
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