Le titre du livre en dit l'objet : faire connaître le génie en tant qu'homme. Ce que le maréchal Le Prestre de Vauban a édifié et écrit ne constitue pas le thème de l'ouvrage. Et pourtant, chacune de ses réalisations et chacune de ses réactions portent des traces de son être intime. Les messages au roi sur l'état de certaines campagnes témoignent de son attention et de son humanité. Son étude sur les galères dévoile sa curiosité intellectuelle. Les citadelles et leurs portes font voir l'artiste. Plusieurs comportements tout au long de sa vie prouvent sa sensibilité.
L'auteur s'efforce de rassembler et classer ces innombrables « signaux faibles », ces petits tessons, comme les témoignages des contemporains du maréchal, pour esquisser en mosaïque, un portrait de la personnalité de cet homme moderne, indépendant et plein d'humour.
Vauban et sa famille ont leurs racines notamment dans la région de Vézelay.
Ces racines sont un élément essentiel pour qui veut comprendre le bon sens de ce personnage hors norme.
Pendant cinq ans, Alain d'Aunay, a rassemblé, étudié, une grande masse de documents pour ce livre sur son ancêtre : Sébastien Le Prestre de Vauban. Un homme de génie, de talents, surtout connu pour l'édification des fortifications aux quatre coins de l'hexagone, voire plus loin d'ailleurs. Mais nonobstant ces exploits militaires, l'auteur s'attache à faire connaître les rouages de son l'esprit, la grandeur de son âme sur les différents sujets de cette époque. Bref, et comme le titre le stipule : l'homme.
Un homme qui respire à la fois, la prudence, le calcul et la prévision. Il luttera toute son existence contre les tendances de cette époque à ne pas compter les morts lors d'un assaut. Mais surtout, à tenir compte de la santé, de l'équipement de ses hommes, du ravitaillement en nourriture, de l'armement ; autant dire qu'il s'agit d'un homme de terrain et non d'un courtisan, situation qu'il exècre. Car le rappelle avec vigueur celui-ci : le refus de l'intérêt personnel, de la corruption, du favoritisme et de tout népotisme.
Son antienne sera – servir la France et le roi – ; son honneur et sa motivation. Il pourrait être considéré comme un lanceur d'alerte, sur des sujets qui le révulsent, l'indignent : le fait que le pape s'immisce dans les affaires de la France, la misère, l'injustice et l'inégale répartition des richesses et des devoirs des Français, quand il voyage des milliers de kilomètres par an, sur la révocation de l'édit de Nantes en 1685 – qui considère qu'il n'y a plus que la religion catholique –.
Un homme qui soutient par des lettres comminatoires à son ministre Louvois et même au roi lui-même : Louis XIV ! Qui d'ailleurs ne le fera maréchal qu'à la fin de sa vie... Un homme d'exception, un humaniste, aux multiples talents, d'une grande ténacité quand il estime avoir raison et qui sans cesse revient à la charge pour avoir gain de cause. Un immense livre d'histoire qui replace dans son contexte, le marquis de Vauban, dont le roi le tient en haute estime et confiance – malgré ses incessantes récriminations –. Car ce n'est pas seulement un homme de guerre, de fortifications mais sous sa cuirasse, un humaniste, guère dans l'air du temps du siècle du Roi-Soleil.
"Vauban, l'Homme", un style clair, aéré dans ces chapitres et doté d'innombrables références qui consolident les propos. Sans aucun doute, un livre pour les passionnés d'histoire. En définitive, une approche sur l'être, et non les faits connus de cet homme extraordinaire, qu'était le marquis de Vauban.
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