Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Dans la première moitié du XIXe siècle, la construction des identités en Bohême est marquée par une tension grandissante entre Allemands et Tchèques, deux groupes linguistiques taraudés par la tentation nationale au sein de cette " prison des peuples " qu'est devenue la monarchie autrichienne. Face à ce souci de différenciation se manifeste, cependant, un discours bohémiste glorifiant les valeurs communes aux deux peuples et prônant une forme de symbiose identitaire. Ce discours trouve son expression dans une littérature en langue allemande, véritable littérature de médiation, qui tente de surmonter la désintégration en marche, celle-là même qui se révélera lors du printemps des peuples de 1848. Centré sur les écrivains germanophones de Bohême, le présent ouvrage étudie la naissance de ce courant médiateur, examine les tentatives de conciliation qui ont travaillé cette littérature de l'entre-deux culturel, analyse la richesse et l'originalité des représentations qui s'y déploient. Confrontés aux événements de 1848, bon nombre de ces auteurs devront d'ailleurs choisir leur camp, certains se retrouvant tout bonnement réduits au silence.
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