Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
En novembre 1938, il quitte le pays de Retz et la ferme de ses parents pour le service militaire.
A l'automne suivant, c'est la guerre ; d'abord, celle qu'on appelle " drôle " puis, en mai 40, la vraie, celle qui tue et où on doit tuer pour sauver sa peau. Les panzers de Guderian viennent de s'engouffrer à travers les ponts sur la Meuse. Dans l'odeur des foins, des lilas... et bientôt des cadavres, le jeune paysan côtoie les convois de l'exode avant d'être pris dans la nasse avec sa compagnie du 3e régiment d'infanterie coloniale.
Ignorant que son sort est scellé dès le quatrième jour de l'offensive, ballotté à travers la forêt ardennaise avec son cheval tirant un canon antichar, il va guerroyer pendant deux mois... Jusqu'au jour de sa capture, le 17 juin 40, où il participe à un dernier combat qui lui vaut d'être cité à l'ordre du régiment. Comme un million et demi de jeunes Français, on l'envoie en Allemagne. Cinq ans de captivité, de stalag en Kommando, dans les usines et les fermes de la vallée du Rhin, autour de Mannheim.
C'est en mai 1945, après sept ans d'absence, qu'il quitte la ferme Lautenbach et revient au pays.
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