«J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence - ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie.»
Patrick Modiano nous raconte sa jeunesse jusqu'en 1966, année de ses 21 ans. Cette autobiographie est une invitation au voyage à travers le Paris d'Après-guerre, plus particulièrement sur la Quai de Conti où il vit, en partie, chez ses parents. le voyage d'un enfant peu aimé de ses parents, emmené d'internat en internat. Sa mère, une actrice de théâtre peine à gagner sa vie. Son père reste un personnage mystérieux, aux amis intrigants hérités de ses années de commerce de marché noir durant la Seconde Guerre mondiale.
Le récit est émaillé de détails anodins ; les noms de rues abondent. de même pour les noms propres sans intérêt, en particulier les noms des amis de son père qui n'ont absolument aucune importance pour qui ne les a pas connus.
A la simplicité déconcertante du style de Patrick Modiano, s'ajoute un vocabulaire très pauvre. le récit est une succession d'anecdotes sans réelle saveur, voire absolument inintéressantes. On termine le livre, et on se dit « mais quel intérêt de nous raconter tout ceci ?»
Un roman surprenant, écrit comme un curriculum vitae. Le récit - pourtant à la première personne - d'une vie qui n'est pas la sienne.
D'un côté, une mère artiste, distante et incapable d'affection envers son enfant. De l'autre, un père s'adonnant au marché noir et fréquentant des voyous. Entre les deux, le garçon est confié à une jeune fille recrutée pour qu'il ne soit pas seul.
Le style de Patrick Modiano est comme toujours épuré. Seuls les mots essentiels subsistent.
Autobiographie de l’enfance à l’âge de 21 ans de Patrick Modiano. Placé de pensionnat en pensionnat, ses parents atypiques et divorcés, ne lui auront pas donné une enfance heureuse et compliqué son départ dans la vie. La profession du père est floue… Beaucoup de non-dits dans cette vie familiale d’après-guerre. « Et de menus événements se succèdent et glissent sur vous sans y laisser beaucoup de traces. Vous avez l’impression de ne pas pouvoir vivre encore votre vraie vie, et d’être un passager clandestin. De cette vie en fraude, quelques bribes me reviennent. » Après avoir rompu avec son père, il conclut : « Ce soir-là, je m’étais senti léger pour la première fois de ma vie. La menace qui pesait sur moi pendant toutes ses années, me contraignant à être sans cesse sur le qui-vive, s’était dissipée dans l’air de Paris. J’avais pris le large avant que le ponton vermoulu ne s’écroule. Il était temps. »
J’avais lu « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » qui ne m’avait pas beaucoup emballée bien que j’avais reconnu une belle écriture. Mon entourage m’a conseillé « Un pedigree » et c’est un livre que j’ai beaucoup apprécié. Je continuerai à lire Modiano :-)
Livre autobiographique de Patrick Modiano : il nous décrit sa vie de sa naissance jusqu'à l'âge de 21 ans (écriture de son premier livre). Il est balloté de pension en pension avec des parents pour lesquels cette situation arrange.
Comme d'habitude, c'est un livre très court mais tout est dit.
C'est un excellent bouquin que je recommande à tout le monde. Un Pedigree est une bonne porte d'entrée pour appréhender l'oeuvre de Patrick Modiano ainsi que Dora Brüder.
Enfin, je découvre Patrick Modiano...Intrigué cette année par son interview avec François Busnel, j'ai écouté cet étrange personnage qui peine à finir ses phrases, qui s'égare sur des chemins sans cesse parallèles. Puis vient ce précieux Nobel, et toutes les symphonies médiatiques emplissent l'espace. Je ne suis pas déçu de ce premier contact. Dérouté, oui...un peu, mais comme je l'ai été en écoutant l'auteur. Une sensation étrangement impressionniste, floue, en suivant le fil fragile de ses souvenirs. Lui, qui ne se dit qu' [un chien qui fait semblant d'avoir un pedigree], et qui s'efforce [de trouver quelques empreintes et quelques balises dans ce sable mouvant comme on s'efforce de remplir avec des lettres à moitié effacées une fiche d'état civil ou un questionnaire administratif]. Il y raconte son adolescence perturbée entre une artiste et absente et un père autocratique, son éducation trop stricte, ses blessures, définitives.
[Je vais continuer d'égrener ces années, sans nostalgie mais d'une voix précipitée. Ce n'est pas ma faute si les mots se bousculent. Il faut faire vite, ou alors je n'en aurai plus le courage]
Continuez à lire Modiano Olivier, c'est toujours le même livre mais c'estT tellement bien ! Toujours la même époque, le même quartier de Paris, ambiance rétro inimitable .
Au départ la généalogie trop longue de l'auteur est tout simplement rébarbative .
Ce cap franchi, Modiano nous livre ses vingt premières années .
Une petite enfance où il perd son frère Rudy et une enfance entre une mère artiste toujours absente qui n'a pas du tout la fibre maternelle et une père homme d'affaires qui influencé par sa maîtresse , cherche à se débarrasser de l'unique fils qui lui reste .Il est envoyé dans de nombreux pensionnats . La littérature sera sa planche de salut ainsi que certaines personnes qui l'accompagneront un bout de chemin . C'est un beau livre qui sait nous émouvoir
Une jeunesse des plus étrange, à l'image de ses livres. On comprend mieux le style et l'ambiance "Modiano"
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