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" Tu t'es donné beaucoup de mal, mon cher amour, pour aboutir à bien peu de chose. J'ai été enchantée d'apprendre que la lumière transportait du passé à la vitesse record de trois cent mille kilomètres à la seconde, que cette vie que nous avons tant aimée nous venait des étoiles, que notre vieux Soleil qui nous éclaire et nous chauffe était parvenu à peu près au milieu de son âge et que, capables de choses si grandes, si charmantes et si gaies, les hommes n'étaient pas là pour toujours. Tout ça me fait une belle jambe. Tout ça, franchement, m'est un peu égal. Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m'est toujours aussi obscur. Je t'ai souvent entendu dire que tu souhaitais écrire des livres qui changent la vie des gens. Tu n'as pas changé grand-chose à la fragilité passagère et si affreusement menacée de mon amour pour toi. " Cette histoire universelle tient à peu près debout et se laisse lire sans trop d'ennui.
J. O.
" Une histoire tellement belle que chacun rêvera qu'elle soit la sienne. " Nicolas Ungemuth - Le Figaro Magazine
Une lecture caustique et érudite.
Parsemé d’autofiction, Jean d’Ormesson plein d’autodérision, livre au lecteur son témoignage d’enfant sans souci issu d’une noblesse qui connait, au même titre que nos sociétés, un sang mêlé par des mariages avec des asiatiques, des juives, des noires et même des fermiers, des voyous et des communistes ! Mais aussi des désastres financiers qui mèneront entre autre le château de son enfance à la ruine. Des terrains immenses seront vendus.
« L’argent ne nous manque pas. Il tombe du ciel. »
Cette époque où le loisir des chasses à courre («,ce sont des scènes d’une sauvagerie antique où l’élégance se couvre de sang »), le plaisir de suivre « M. Machavoine, horloger de son état, (qui) venait remonter les horloges du château. Il se glissait dans le billard, dans le petit salon, dans le grand salon, dans la bibliothèque, dans la salle à manger, dans la salle à manger des enfants, dans l’office, dans l’immense cuisine, dans la vingtaine de chambres – aucune n’avait de salle de bains – qui restaient ouvertes toute l’année. Il vérifiait si les pendules, si les horloges, si les cartels donnaient bien l’heure exacte, et il les remontait. », la jouissance exclusive de parcs arborés et richement fleuris, toute cette époque sera chamboulée et Jean d’Ormesson le raconte avec une écriture talentueuse relatant l’oscillation de nos sociétés depuis que le monde est monde.
Il nous fait partager ses rêves, ses voyages et tout particulièrement ses séjours en Italie et en Grèce, ses amours, ses lectures, sa passion pour de nombreux auteurs qu’il a à cœur de nous faire connaitre, sa vie d’écrivain.
Il nous livre une série de réflexions philosophiques aisées et très intéressantes sur la beauté, la joie, la vérité, l’origine de notre monde et de l’univers qu’il résume d’une plume éclairée et limpide. Le développement de son regard sur le temps qui le fascine est captivant.
« J’ai tenté de donner une idée de ce monde où j’ai vécu, de ses rêves, de ses croyances et de ses manières d’être. Toute ma vie, je n’ai rien entrepris d’autre que de laisser un témoignage, évidemment insuffisant, sur notre histoire entre Karl Marx et la fin du communisme, entre Darwin et Jean-Paul II, entre les débuts de l’électricité et le réveil du monde arabe. (…) Je me garde bien de donner des leçons de morale. J’ai trop profité des privilèges aujourd’hui en question pour oser me plaindre de quoi que ce soit. Je remercie le ciel. Je prends notre temps comme il est. »
Bon… S’il est visionnaire sur beaucoup de choses, concernant le communisme, on est quand même loin de sa fin vu le pouvoir tentaculaire de la Chine…
Jean d’Ormesson cache sa mélancolie derrière un ton joyeux et l’écran d’un sourire constant mais pourtant il n’évite pas un terrain de pessimisme :
« Les hommes ont apparu il y a quelques centaines de milliers d’années. Ils disparaîtront. (…) Comment finirons-nous ? Lentement, progressivement ? Ecrasés par les robots que nous aurons inventés ? Ou changés nous-mêmes en robots couverts de puces implantées sous notre peau ? Ou tout à coup une soudaine catastrophe ? Due peut-être à la nature ou peut-être à nous-mêmes ? Personne ne peut le savoir. Mais nous finirons. Il y a eu un monde sans les hommes. Il y aura un monde sans les hommes. »
Jean d’Ormesson terminera son livre par sa conviction absolue de l’existence de Dieu pour lequel son opinion est tranchée de phrases définitives.
Une belle écriture pour un livre captivant, fourmillant de sujets à réflexion et littérairement enrichissant.
Intéressant. Comme d'habitude
Comment trouver une meilleure perception de la langue française qu'avec les romans de J.O.Plus il avance en âge,plus le propos s'affine ;cette fois le propos se focalise sur ce qui nous arrivera après notre bref passage sur cette terre.D'où venons nous?
Le tout bien sûr agrémenté de cette vaste culture.
Vraiment un excellent moment de lecture.
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