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Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Couverture du livre « Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit » de Jean d'Ormesson aux éditions Robert Laffont
Résumé:

Une randonnée dans la beauté du monde.
Non pas suite mais peut-être complément du précédent roman, ce livre-ci se décline en trois parties et chacune correspond à une question ou à un constat que tout esprit un peu affuté pose.
Un roman de société : " Tout passe. " Nous vivons une époque de... Voir plus

Une randonnée dans la beauté du monde.
Non pas suite mais peut-être complément du précédent roman, ce livre-ci se décline en trois parties et chacune correspond à une question ou à un constat que tout esprit un peu affuté pose.
Un roman de société : " Tout passe. " Nous vivons une époque de transition, les livres, la famille, les moeurs, les frontières, les monnaies jusqu'à la religion. Tout se sait puisque, par la Toile, chacun est immédiatement informé du sort de tous. Pour illustrer ce propos, se déroule une histoire sentimentale contemporaine où un bouddhiste milliardaire et communiste fait irruption dans une famille traditionnelle.
Un roman d'amour : " Rien ne change. " Un écrivain cherche sa voie et il ne s'en sort que par l'amour d'une femme, Marie. Il se donne à elle qui le rend à lui-même. L'amour est plus important que la littérature et que tout le reste. Il ne consiste pas à se regarder dans les yeux mais à regarder le monde ensemble. Le spectacle du monde entraîne leur étonnement et leur admiration, qui sont à la racine de toute connaissance. Le roman de société s'est changé en roman d'amour, qui lui-même va se changer en roman de l'univers.
Un roman de l'univers : " Il y a au-dessus de nous quelque chose de sacré. " Au grand-père - désormais classique - de l'auteur, à Pama le bouddhiste, à Marie, s'ajoute Dieu comme un des principaux personnages du livre. Car comment peut-on parler d'autre chose que de Dieu ? Suit une petite histoire de l'humanité par ceux qui l'ont pensée et faite : les philosophes et les scientifiques. Un combat s'est engagé entre Dieu et la science. La position de l'auteur, catholique et agnostique, est de laisser ses chances à Dieu.
Ce livre est aisé et profond. On y retrouve ce qui a fait le succès des précédents ouvrages : la foi en la littérature, l'importance des sentiments, l'absence d'illusions, le goût du bonheur, la recherche de la vérité. Le tout comme soulevé par la grâce d'un style et d'une écriture ailée.

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Avis (3)

  • Une lecture caustique et érudite.

    Parsemé d’autofiction, Jean d’Ormesson plein d’autodérision, livre au lecteur son témoignage d’enfant sans souci issu d’une noblesse qui connait, au même titre que nos sociétés, un sang mêlé par des mariages avec des asiatiques, des juives, des noires et même...
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    Une lecture caustique et érudite.

    Parsemé d’autofiction, Jean d’Ormesson plein d’autodérision, livre au lecteur son témoignage d’enfant sans souci issu d’une noblesse qui connait, au même titre que nos sociétés, un sang mêlé par des mariages avec des asiatiques, des juives, des noires et même des fermiers, des voyous et des communistes ! Mais aussi des désastres financiers qui mèneront entre autre le château de son enfance à la ruine. Des terrains immenses seront vendus.

    « L’argent ne nous manque pas. Il tombe du ciel. »
    Cette époque où le loisir des chasses à courre («,ce sont des scènes d’une sauvagerie antique où l’élégance se couvre de sang »), le plaisir de suivre « M. Machavoine, horloger de son état, (qui) venait remonter les horloges du château. Il se glissait dans le billard, dans le petit salon, dans le grand salon, dans la bibliothèque, dans la salle à manger, dans la salle à manger des enfants, dans l’office, dans l’immense cuisine, dans la vingtaine de chambres – aucune n’avait de salle de bains – qui restaient ouvertes toute l’année. Il vérifiait si les pendules, si les horloges, si les cartels donnaient bien l’heure exacte, et il les remontait. », la jouissance exclusive de parcs arborés et richement fleuris, toute cette époque sera chamboulée et Jean d’Ormesson le raconte avec une écriture talentueuse relatant l’oscillation de nos sociétés depuis que le monde est monde.

    Il nous fait partager ses rêves, ses voyages et tout particulièrement ses séjours en Italie et en Grèce, ses amours, ses lectures, sa passion pour de nombreux auteurs qu’il a à cœur de nous faire connaitre, sa vie d’écrivain.
    Il nous livre une série de réflexions philosophiques aisées et très intéressantes sur la beauté, la joie, la vérité, l’origine de notre monde et de l’univers qu’il résume d’une plume éclairée et limpide. Le développement de son regard sur le temps qui le fascine est captivant.

    « J’ai tenté de donner une idée de ce monde où j’ai vécu, de ses rêves, de ses croyances et de ses manières d’être. Toute ma vie, je n’ai rien entrepris d’autre que de laisser un témoignage, évidemment insuffisant, sur notre histoire entre Karl Marx et la fin du communisme, entre Darwin et Jean-Paul II, entre les débuts de l’électricité et le réveil du monde arabe. (…) Je me garde bien de donner des leçons de morale. J’ai trop profité des privilèges aujourd’hui en question pour oser me plaindre de quoi que ce soit. Je remercie le ciel. Je prends notre temps comme il est. »

    Bon… S’il est visionnaire sur beaucoup de choses, concernant le communisme, on est quand même loin de sa fin vu le pouvoir tentaculaire de la Chine…

    Jean d’Ormesson cache sa mélancolie derrière un ton joyeux et l’écran d’un sourire constant mais pourtant il n’évite pas un terrain de pessimisme :

    « Les hommes ont apparu il y a quelques centaines de milliers d’années. Ils disparaîtront. (…) Comment finirons-nous ? Lentement, progressivement ? Ecrasés par les robots que nous aurons inventés ? Ou changés nous-mêmes en robots couverts de puces implantées sous notre peau ? Ou tout à coup une soudaine catastrophe ? Due peut-être à la nature ou peut-être à nous-mêmes ? Personne ne peut le savoir. Mais nous finirons. Il y a eu un monde sans les hommes. Il y aura un monde sans les hommes. »

    Jean d’Ormesson terminera son livre par sa conviction absolue de l’existence de Dieu pour lequel son opinion est tranchée de phrases définitives.

    Une belle écriture pour un livre captivant, fourmillant de sujets à réflexion et littérairement enrichissant.

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  • Intéressant. Comme d'habitude

    Intéressant. Comme d'habitude

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  • Comment trouver une meilleure perception de la langue française qu'avec les romans de J.O.Plus il avance en âge,plus le propos s'affine ;cette fois le propos se focalise sur ce qui nous arrivera après notre bref passage sur cette terre.D'où venons nous?
    Le tout bien sûr agrémenté de cette...
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    Comment trouver une meilleure perception de la langue française qu'avec les romans de J.O.Plus il avance en âge,plus le propos s'affine ;cette fois le propos se focalise sur ce qui nous arrivera après notre bref passage sur cette terre.D'où venons nous?
    Le tout bien sûr agrémenté de cette vaste culture.
    Vraiment un excellent moment de lecture.

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