Le jeune Ze'ev Tavori quitte sa Galilée natale pour s'installer au sud du Mont Carmel. Il y fonde avec quelques connaissances un moshav, une coopérative agricole. Son père lui fait parvenir du village « tout ce dont un homme a besoin » - un fusil, une vache, un arbre et une femme.
Si sa pépinière prospère bientôt, son mariage avec la jeune femme que sa famille lui envoie, lui, tourne mal.
Quelques voisins devinent ce qui s'est passé en cet hiver 1930 sans jamais oser en parler. La police britannique de la Palestine mandataire a accepté l'explication d'un triple suicide, alors qu'il s'agissait en réalité d'un meurtre par vengeance. Durant des générations, les Tavori ont supporté le joug de cet homme marqué par l'amertume et la colère. Mais seule Ruta Tavori, la petite-fille de Ze'ev, enseignante à l'école du village et esprit rebelle, sait comment son grandpère a perdu son oeil, pourquoi il conserve toujours ce vieux fusil allemand, et ce que sa femme, dont il a tué l'amant puis l'enfant qu'elle avait eu de lui, semblait toujours rechercher.
Ce n'est que bien plus tard, lorsque Ruta est à son tour frappée par une tragédie qui risque de détruire sa famille, que Ze'ev révèle un tout autre visage et que Ruta choisit de rompre le silence. Interrogée par une historienne qui travaille sur les pionniers juifs de la région, elle raconte l'histoire douloureuse de sa famille sur trois générations depuis la Palestine britannique jusqu'à Israël aujourd'hui, où le pardon devient finalement possible.
Se saisissant d'un décor majestueux et d'une histoire riche en émotion, Meir Shalev évoque les grands thèmes de l'ancien testament - amour et trahison, résilience et expiation.
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