Pour sa quatrième aventure, l'inspecteur Chen doit affronter l'un des fléaux les plus destructeurs de la Chine post-maoïste : la corruption. Tout commence dans une maison close de Shanghai, où l'on découvre le corps du policier chargé d'enquêter sur l'entourage de Xing Xing. Ce magnat de la finance et cadre du Parti, suspecté de corruption, s'est enfui aux États-Unis.
D'abord chargé de poursuivre l'enquête à Shanghai, l'inspecteur Chen est lui aussi envoyé outre- Atlantique, en tant que... membre de l'Union des écrivains ! À la fois éloigné officiellement et rapproché géographiquement, le voilà donc, de conférences en séances de dédicaces, à la tête d'un groupe d'auteurs chinois en goguette.
Tandis que l'enquête progresse à Shanghai grâce à l'inspecteur Yu, Chen va retrouver son rôle d'inspecteur principal lorsque son itinéraire le mène à Saint Louis, dans le Missouri. Car Saint Louis est la ville de résidence de Xing Xing, mais aussi celle de Catherine Rohn, une policière américaine bien connue de notre inspecteur préféré...
J'ai découvert cet auteur à l'occasion d'un voyage professionnel à Shanghai et le trajet suffit à le déguster... Polar exotique dans les coulisses du pouvoir post-communiste. Fièvre des privilèges, de la corruption, une problématique chinoise tellement actuelle... Nous sommes loin des codes du polar occidental et c'est ce qui fait le charme de cette intrigue et de ses personnages. L'inspecteur Chen, poète, philosophe, fin observateur des mœurs de son temps mérite d'être connu.
Ce quatrième tome prolonge intelligemment les histoires précédentes en apportant une dimension internationale aux enquêtes de l’inspecteur Chen et de son équipe. Équipe très différente de celles évoquées dans les histoires policières occidentales puisqu’elle est plus liée au réseau (amical, familial et professionnel) qu’à une équipe strictement policière.
L’histoire évoque des problèmes de corruption au plus haut niveau de la bureaucratie chinoise et revient sur les liens entre mafia et pouvoir, liens aux conséquences internationales y compris sur le plan diplomatique. L’auteur utilise ces ouvrages comme moyen pour dénoncer les dysfonctionnements d’un état et la tolérance des autres à son égard. Si l’état responsable ne produit pas de troubles intérieurs dans un autre état n’est-il pas plus simple de le laisser faire plutôt que d’intervenir aux risques d’y perdre sur le plan économique ou financier ? Tant qu’il élimine ses propres ressortissants pourquoi s’en mêler ?
L’intrigue est parfaitement construite que ce soit sur l’évolution des personnages, les différentes domaines abordés (politique, économique, communication). La psychologie des personnages est toujours très complexe et tient compte des multiples facettes que chacun propose selon la situation. L’enchainement des évènements est implacable et nous entraine jusqu’à la dernière page sans aucune lassitude.
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