Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
À la fois fasciné et rebuté par la forme théâtrale qu'il qualifiait de «perfide, répugnante, incommode, rigide et désuète», Witold Gombrowicz a pourtant écrit trois pièces de théâtre, à des dates charnières de sa vie : Varsovie, 1938 : Yvonne, princesse de Bourgogne, sa première oeuvre écrite après les récits des Mémoires du temps de l'immaturité, parodie shakespearienne qui contient déjà sa hantise de l'«anarchie illimitée de la forme». Buenos Aires, 1948 : Le mariage, sa Missa solemnis de l'église interhumaine, texte fondateur de son retour à la littérature après la guerre. Vence, 1966 : Opérette, sa dernière oeuvre, aboutissement stylisé de ses thèmes majeurs de la forme et de l'immaturité. «Salut, Jeunesse à jamais nue ! Nudité jeune à jamais, salut !» Gombrowicz avait écrit deux versions inachevées d'Opérette : Opérette 1950-1951 et L'histoire (Opérette) 1958-1960. Enfin, son dernier projet littéraire, au moment de sa mort en juillet 1969, était une pièce de théâtre avec un seul personnage confronté à la douleur d'une mouche.
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