La saga fantasy de Philip Pullman se dévore aussi en bande dessinée
La société du spectacle dont il est question dans le sous-titre, c'est la nôtre. Cinéma, télévision, internet aujourd'hui : les médias de masse sont le propre des sociétés ouvertes à l'âge démocratique, c'est par eux que nous nous représentons nous-mêmes, que nous mettons en scène nos passions, nos convictions, nos plaisirs, nos humeurs.
Or, à l'origine du spectacle moderne, il y a le théâtre, dont Paris est la capitale entre 1860 et 1914, à l'époque, donc, où la scène est le principal divertissement des milieux urbains, à l'époque aussi où, dans toute l'Europe, se mettent en place les structures (juridiques, économiques, politiques) de la libre entreprise culturelle.
Paris, Berlin, Londres et Vienne : l'approche comparatiste du monde des auteurs, des directeurs de théâtre, des actrices, des acteurs, des publics fait ici merveille. Car si la logique à l'oeuvre est partout la même, chaque représentation, dans chacune des quatre capitales, met en mouvement une culture et une société propres - société fictive sur scène, société réelle dans la salle et après le spectacle.
Passionnante enquête, donc, au coeur du Boulevard parisien et de ses équivalents germaniques et londoniens, de ses lieux, de la logique spatiale et sociale qui préside à la distribution des salles, de la vie des comédiens, de la précarité du statut des directeurs, d'où émergent les immenses figures d'André Antoine et de Sarah Bernhardt.
Pourquoi le succès, pourquoi le scandale, pourquoi l'indifférence, pourquoi l'oubli ? Telles sont quelques-unes des questions que cette magistrale étude (plus de dix ans de travail) éclaire. Et que la psychanalyse soit née au moment où la culture théâtrale viennoise est à son apogée, que Freud ait progressivement construit ses intitutions à partir d'un premier contact avec le déchaînement érotique du théâtre parisien, qu'Arthur Schnitzler ait transposé ces thèmes dans ses pièces, qu'Ibsen et la diffusion de ses oeuvres en Europe aient été rendue responsables de la " nouvelle femme " indiquent à quel point le théâtre de cette époque fut un laboratoire de notre modernité.
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