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Sigmaringen

Couverture du livre « Sigmaringen » de Pierre Assouline aux éditions Folio
  • Date de parution :
  • Editeur : Folio
  • EAN : 9782070465989
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une... Voir plus

En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline. Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée. Depuis les coulisses où il oeuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout. Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France. Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions. Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du III? Reich est imminente et huit mois après leur arrivée tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau. De ce théâtre d'ombres rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.

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Articles (1)

  • Autour d'un verre avec Pierre Assouline
    Autour d'un verre avec Pierre Assouline, auteur de Sigmaringen

    Figure incontournable de la littérature française contemporaine, Pierre Assouline est connu pour avoir écrit la biographie de nombreux personnages emblématiques tels Hergé, Georges Simenon, Albert Londres, Gaston Gallimard, Le dernier des Camondo... Dans son dernier roman "Sigmaringen", nous retrouvons la dimension historique évoquée dans Lutétia, traitant également de la période de la seconde guerre mondiale.  Sigmaringen, ville allemande où, en exil, Pétain et ses collaborateurs ont rêvé pendant huit mois de reconquérir la France.

Avis (6)

  • Majordome des Princes de Hohenzollern depuis des années, Julius Stein a sous ses ordres toute la domesticité du Château de Sigmaringen. A l’été 1944, le Reich réquisitionne le Château pour y loger le gouvernement de Vichy en exil, et Julius se voir désormais au service de Pétain, de Laval, de...
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    Majordome des Princes de Hohenzollern depuis des années, Julius Stein a sous ses ordres toute la domesticité du Château de Sigmaringen. A l’été 1944, le Reich réquisitionne le Château pour y loger le gouvernement de Vichy en exil, et Julius se voir désormais au service de Pétain, de Laval, de Déat et tout le ban et l’arrière ban des collaborateurs zélés de l’Allemagne nazie. Fidèle à ses fonctions il est bien décidé à servir ses nouveaux occupants comme il se doit. Mais un majordome voit tout, sait tout et entend tout et son regard sur toute la clique venue occuper les locaux est sans concession. Pour raconter l’ambiance de Sigmaringen, Pierre Assouline utilise le regard d’un majordome allemand, ni nazi ni antinazi, juste un allemand qui n’a jamais été dupe de l’idéologie et qui est sans illusion sur le devenir de son pays. Par son truchement, il raconte le Maréchal exilé dans ses appartements, ne voulant voir personne, que tout le monde considère déjà comme obsolète. Il raconte les deux camps qui se forment, les « passifs » qui préparent déjà leur défense et les « actifs » qui s’accrochent désespérément à l’espoir de voir l’Allemagne les réinstaller au pouvoir, qui fantasment sur les armes secrètes d’Hitler, qui s’excitent sur les victoires allemandes de la bataille des Ardennes. Et puis il raconte aussi les petites gens qui ont suivis tout ce « beau » monde, les serviteurs français, les civils aussi, refugiés eux dans la petite ville et qui sont plus désemparés que conscient de leur actes. Pierre Assouline parvient à nous faire humer ce parfum de fin de règne avec une vraie hauteur de vue mais aussi une vraie tendresse. Ce personnage de Julius Stein, amoureux de la musique classique et de Jeanne Wolfermann, l’intendante du Maréchal, a un regard assez pointu sur ce qu’il observe et quelques réparties parfois savoureuses. Le passage le plus touchant est celui où il explique combien le nazisme à abimé la musique classique, en la dénaturant, en boycottant ses plus grands compositeurs, en aseptisant, en censurant, et pire que tout, en se l’appropriant. J’ai cru que j’aurais un peu de mal avec ce livre au départ car il faut s’habituer au style, aux chapitres interminables, aux personnages antipathiques. Mais « Sigmaringen » mérite l’effort car au bout de quelques pages on y est, et même si on connait la fin, on regarde ce triste spectacle de marionnette avec une vraie curiosité historique et presque… exotique ! Tous ces collaborateurs zélés, ces miliciens, ces fascistes bon teint n’auront pas tous le destin qu’ils méritent mais les voir manger des topinambours dans de la vaisselle de porcelaine, les voir voler des fourchettes en argent, les voir se tirer dans les pattes pour se voler des ministères qui n’existent que dans leur esprit malade, c’est presque fascinant, d’un point de vue anthropologique ! « Sigmaringen », c’est aussi un voyage étrange en Absurdie.

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  • Le nom de cette ville allemande située sur le Danube, au sud du pays, dans le Bade-Wurtemberg, évoque immanquablement son château qui domine la cité où se réfugièrent vichystes et collabos qui avaient pu fuir à temps la débâcle de l’armée du IIIe Reich.

    Dans ce roman, Pierre Assouline nous...
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    Le nom de cette ville allemande située sur le Danube, au sud du pays, dans le Bade-Wurtemberg, évoque immanquablement son château qui domine la cité où se réfugièrent vichystes et collabos qui avaient pu fuir à temps la débâcle de l’armée du IIIe Reich.

    Dans ce roman, Pierre Assouline nous invite à vivre ces quelques mois, de septembre 1944 à avril 1945, en suivant les pas de Julius Stein, majordome de la famille Hohenzollern qui a dû abandonner des lieux habités depuis quatre siècles, sur ordre de Ribbentrop, afin de laisser place libre au maréchal Pétain et sa suite. Otto Abetz, ambassadeur de France à Paris, avait dit au Führer que Sigmaringen serait la ville idéale pour abriter ceux qui avaient collaboré. Tout le personnel est resté afin que tout se passe pour le mieux.
    D’une discrétion exemplaire, Julius ne se livre à aucun épanchement : « Un majordome général a vocation à tout entendre sans rien écouter. » Avec application et précision, il nous présente tous les occupants du château ainsi que cet indescriptible capharnaüm de 383 pièces dont le maréchal occupe le 7e étage, « l’Olympe », pendant que Laval n’est pas content de ses appartements.
    Dès l’arrivée de ces Français, les mesquineries reprennent. Le maréchal exige d’être le seul à pouvoir utiliser l’ascenseur car il se considère comme le plus illustre prisonnier du château. Quant au gouvernement, il se compose de deux parties : ceux qui ne veulent rien faire, regroupés autour de Laval, et ceux qui travaillent pour reprendre le pouvoir avec Brinon, Déat, Luchaire, Darnand…
    Fort d’une recherche énorme et très approfondie, l’auteur qui cite toutes ses sources à la fin du livre, nous fait partager le quotidien de ces sinistres personnages qui se détestent, se jalousent. Sa lecture est formidablement instructive car Pierre Assouline décrit aussi la ville où de plus en plus de Français fuyant les libérateurs et l’inévitable épuration à venir, ont trouvé refuge : « Il y avait de tout : des collaborateurs bien sûr, mais aussi des zazous, des miliciens en armes bien que le port d’armes soit interdit en ville par crainte d’incidents avec les fidèles de Doriot, des mères de famille nombreuses, des dandys, des tueurs, des maréchalistes, des actrices, des politiciens, des enfants, d’authentiques fascistes et même des braves gens qui avaient suivi le mouvement, tombés dans le panneau de la panique en se jetant dans le flot des fuyards, craignant d’être à leur tour dénoncés par leur concierge s’ils rentraient chez eux, persuadés que les gaullistes réservaient un mauvais sort à tous ceux qui n’avaient pas rejoint la France libre, et qu’en suivant le maréchal comme ils l’avaient fait pendant quatre ans, il se plaçaient sous sa protection naturelle, des gens qui avaient trouvé dans cette ville un endroit où abriter leur terreur. »
    Julius étant Allemand, il nous renseigne aussi sur les états d’âme d’un peuple en train d’être brisé mais il avoue : « Chez nous, dès lors qu’on endosse un uniforme, on se croit délesté d’une certaine responsabilité. On n’a plus à décider… On obéit, que l’uniforme soit celui d’un soldat, d’un officier, d’un postier, d’un pompier ou d’un maître d’hôtel. »
    Pendant que les Alliés avancent et bombardent Dresde, Himmler décrète le Volkssturm, la mobilisation générale, soit 500 000 hommes de 16 à 55 ans. L’hiver est terriblement froid. Julius parle de l’épuration nazie dans le monde de la culture : « le pouvoir mena une guerre contre l’esprit, la sensibilité, l’intelligence, la culture. » Au moment où tout se désagrège, apparaît un personnage important, le Docteur Destouches plus connu sous le nom de Louis-Ferdinand Céline. Ayant obtenu les papiers nécessaires, il réussit à fuir à temps avec sa famille après avoir surtout pensé à soigner les plus pauvres.

    Enfin, nous vivons l’arrivée de l’armée française : « La représentation de Vichy-sur-Danube, une comédie tragique et bouffonne, était terminée. » Avec talent, Pierre Assouline réussit un livre passionnant, non dénué de sentiments et très instructif sur une période si difficile pour notre pays, période à toujours avoir en mémoire lorsque les temps redeviennent difficiles.

    Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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  • Un livre sur fond historique, une page de l’histoire qui m’était inconnue. L’exil de tout le gouvernement de Vichy dans un château en Allemagne : Sigmaringen, de septembre 1944 à avril 1945.
    C’est le majordome : Julius Stein qui nous raconte les dessous malsains de cette cohabitation, les...
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    Un livre sur fond historique, une page de l’histoire qui m’était inconnue. L’exil de tout le gouvernement de Vichy dans un château en Allemagne : Sigmaringen, de septembre 1944 à avril 1945.
    C’est le majordome : Julius Stein qui nous raconte les dessous malsains de cette cohabitation, les jalousies des uns envers les autres, leurs illusions, ils vont croire jusqu’au bout à la victoire allemande, aux armes secrètes qui permettraient d’anéantir les alliés. Une lutte à huit clos jusqu’à leur départ pour sauver leur peau. Il y a aussi dans le village un certain Céline qui rejoindra le Danemark grâce à ses relations.
    Un livre intéressant et l’on ne présente plus Mr Assouline, une belle écriture qui lève le voile sur cette période pas très glorieuse et sur ces hommes qui ont rejetaient leur patrie et ont collaborés avec l’ennemi.

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  • J'aime beaucoup les livres sur la deuxième guerre mondiale. Celui-ci concerne le repli en Allemagne, au château de Sigmaringen, du maréchal Pétain, du président Laval et autres collaborateurs. Leur séjour dans ce lieu est rapporté par le premier majodorme d'où un style un peu "ampoulé". Certains...
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    J'aime beaucoup les livres sur la deuxième guerre mondiale. Celui-ci concerne le repli en Allemagne, au château de Sigmaringen, du maréchal Pétain, du président Laval et autres collaborateurs. Leur séjour dans ce lieu est rapporté par le premier majodorme d'où un style un peu "ampoulé". Certains passages paraissent longs mais cela reste intéressant.

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  • Rien à ajouter à l'avis de Maximilien,cette période pour le moins "troublée" de notre histoire récente est en effet largement inconnue des jeunes gens,et en prenant un peu de recul par rapport à l'Histoire ,l'extraordinaire dignité du majordome "en chef" ne peut en ressortir qu'encore grandie au...
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    Rien à ajouter à l'avis de Maximilien,cette période pour le moins "troublée" de notre histoire récente est en effet largement inconnue des jeunes gens,et en prenant un peu de recul par rapport à l'Histoire ,l'extraordinaire dignité du majordome "en chef" ne peut en ressortir qu'encore grandie au milieu de tous ces médiocres qui se sont retrouvés dans cet illustre château.;Belle lecture.

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  • Une très belle fresque sur un moment de l'histoire qui l'est beaucoup moins.
    Je n'avais jamais entendu parler de Sigmaringen et de ce qu'il s'y était passé en 1944-1945: Pétain, Laval et leur clique sont exfiltrés de la France vers Sigmaringen dans un magnifique château (cf couverture)...
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    Une très belle fresque sur un moment de l'histoire qui l'est beaucoup moins.
    Je n'avais jamais entendu parler de Sigmaringen et de ce qu'il s'y était passé en 1944-1945: Pétain, Laval et leur clique sont exfiltrés de la France vers Sigmaringen dans un magnifique château (cf couverture) appartenant à une famille princière qui quitte les lieux et y laisse les domestiques. Sigmaringen devient "Vichy-sur-Danube".
    On suit cette histoire à travers l’œil du narrateur, Julius Stein, le majordome, chef des domestiques. La vie n'y est pas simple. Les Français sont divisés en 3 clans qui refusent de se parler. Certains pensent qu'ils sont un gouvernement en exil, d'autres ne sont pas dupes: ils sont des prisonniers des SS dans une cage dorée. A défaut de beaucoup d'action, il y a de la rumeur, de l'espionnage, la peur engendrée par l'arrivée imminente des Alliés.
    C'est bien écrit, le récit est fluide. L'Histoire n'est pas omniprésente, j'ai trouvé cela très intéressant, j'ai appris des choses. C'est une histoire vraie mais romancée, c'est divertissant. Je n'ai pas vu venir la fin (!!!) et tant mieux. Un petit clin d’œil génial au prophète Philippulus dans Tintin !

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