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Si je t'oublie, Jérusalem

Couverture du livre « Si je t'oublie, Jérusalem » de William Faulkner aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070761944
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

C'est le roman de Faulkner où la souffrance atteint peut-être sa plus grande intensité : l'histoire tragique des deux amants est l'une des plus douloureuses qu'il ait écrites, et la mort de Charlotte Rittenmeyer, « le personnage féminin le plus déchirant de Faulkner », devient un récit... Voir plus

C'est le roman de Faulkner où la souffrance atteint peut-être sa plus grande intensité : l'histoire tragique des deux amants est l'une des plus douloureuses qu'il ait écrites, et la mort de Charlotte Rittenmeyer, « le personnage féminin le plus déchirant de Faulkner », devient un récit poignant...
Le titre est tiré d'un psaume qui rappelle la captivité des Juifs à Babylone. Ce thème de la captivité, de la privation de liberté, littérale ou métaphorique, est central dans le roman.

Traduction révisée par François Pitavy. Préface et notes de François Pitavy.

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  • Ils sont toujours pourchassés ses juifs ,quel malheur pour eux se peuple, est malheureux, marquer a vie se livre retrace bien leurs histoires poignantes de deux personnes qui s aiment un livre a lire absolument

    Ils sont toujours pourchassés ses juifs ,quel malheur pour eux se peuple, est malheureux, marquer a vie se livre retrace bien leurs histoires poignantes de deux personnes qui s aiment un livre a lire absolument

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  • Double tragédie en deux textes qui s’intercalent en cinq paragraphes chacun. Les pairs répondent à « Les palmiers sauvages » et les impairs à « Vieux père».
    Indépendantes l’une de l’autre, les deux histoires espacées de dix ans, ne s’entrelacent pas mais sont écrites en parallèle, l’une...
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    Double tragédie en deux textes qui s’intercalent en cinq paragraphes chacun. Les pairs répondent à « Les palmiers sauvages » et les impairs à « Vieux père».
    Indépendantes l’une de l’autre, les deux histoires espacées de dix ans, ne s’entrelacent pas mais sont écrites en parallèle, l’une soutenant l’autre en contrepoint dans des échos et effets visuels en ricochets. Bien que chacune à sa façon traite le thème de la captivité, c’est aussi un hymne à la liberté.

    « Les palmiers sauvages » met en scène un couple adultérin. Charlotte Rittenmeyer quittera son mari riche et ses deux petites filles.
    Harry, fraichement diplômé médecin, quittera l’hôpital où il exerce depuis un an en tant qu’interne.
    En 1937, les nouveaux amants convolent pour une vie rêvée d’artistes bohèmes faite d’amour en rejetant tout matérialisme et conformité. Ils n’arriveront pas à accomplir ce destin idéalisé.

    Harry, jeune homme sérieux et courageux, qui n’a jamais connu l’amour, se retrouve dans les tourbillons d’un tsunami de sentiments, conscient de sa responsabilité vis-à-vis de sa compagne sans savoir vraiment s’y prendre.
    Après vingt mois de bourlingue, à Chicago, le Wisconsin, en Utah, à San Antonio et à la Nouvelle Orléans, elle lui annoncera qu’elle attend un enfant.

    L’écriture talentueuse de William Faulkner est d’une rare puissance pour décrire la psychologie de ces deux êtres qui d’une vie confortable se lancent par amour dans une aventure hasardeuse où au fil du temps les sentiments vont subir les affres de la désillusion faite d’un cocktail de frustration, de pudeur outragée, de soumission, d’affront moral, de rancœur, de colère et d’impuissance rageuse. La souffrance sera prégnante.

    « Vieux père » relate l’histoire d’un bagnard un peu benêt mais juste et courageux, envoyé par les autorités sur le Mississipi lors de sa grande crue catastrophique en 1927, (200 morts et 500000 personnes déplacées) pour sauver de l’inondation titanesque un homme juché sur un toit de ferme et une femme perchée sur la branche d’un arbre.
    Le fleuve qui a phénoménalement débordé en brisant digues et maisons, arrachant les arbres, réagit tel un tsunami destructeur emportant tout sur son passage dans ses tourbillons impressionnants, noyant les gens et les bêtes.
    Le bagnard qui n’a jamais vu un fleuve de sa vie se retrouvera dans une petite embarcation précaire et sera soumis à la force du courant. Il arrivera à mettre la femme à bord de son canot mais ils dériveront bien au-delà des limites de L’État où il est tenu prisonnier. Il se révélera que la femme est non seulement enceinte mais sur le point d’accoucher.

    On retrouve dans les deux récits, un homme immature mais conscient de sa responsabilité à l’égard d’une femme dont il se sent avoir la charge.

    Dans « Vieux père », (surnom donné au Mississippi par les Noirs : ‘Old man river’), le bagnard arrivera à accoster sur une rive dévastée mais permettant à la femme d’accoucher sur la terre ferme dans un sous-bois envahi de tous les déchets charriés par le débordement des eaux, un endroit infesté de rats et de serpents. Il l’aidera en coupant le cordon ombilical à l’aide d’un couvercle dentelé de boîte de conserve. Dans la tourbe et une nuée d’insectes, dans un contexte de danger et d’insalubrité extrême, elle donnera naissance à un beau bébé souriant.

    Le grand forçat et la femme (et le bébé) reprennent l’embarcation mais se retrouvent à nouveau entrainés par les flots. Le prisonnier a changé d’État. Il est donc libéré. Libre. Mais ce n’est pas au goût de l’homme qui tient à aller au bout de la mission que lui a attribuée l’administration du pénitencier.
    Ils voyageront le long de la côte. Leur odyssée décrite par W. Faulkner est magistrale, avec des descriptions de mangrove et de chasseurs de peaux de crocodiles, de cabanons perdus et de vie sauvage, de vieux fusils, harpons, pagaies et feux de bois.
    La plume de l’auteur est absolument remarquable pour nous faire adhérer à cette aventure. Le prisonnier va ramener la femme (et le bébé) saufs, comme il en a été missionné mais il considérera comme un échec de ne pas avoir pu sauver l’homme juché sur un toit de ferme.

    Dans « Les palmiers sauvages », contre la volonté de Harry, Charlotte Rittenmeyer, va le supplier de l’avorter. Il est diplômé. Il est médecin. Il a déjà pratiqué cet acte de chirurgie (interdit et condamnable) sur une femme avec succès. Les lames sont désinfectées, la chambre du bungalow près d’un lac, est propre mais sur le corps de son amoureuse, Harry tremble de peur. L’opération sera un échec et elle en mourra. La description du drame est fabuleusement bien relatée.

    A la base, Faulkner situe chacun de ses personnages dans une situation d’enfermement : prisonnier dans un bagne, interne replié sur lui-même dans un hôpital, captive d’une vie bourgeoise, sinistrée en attente de secours.
    L’auteur va faire éclater leurs existences dans une liberté battue par les quatre éléments, puis les renfermera individuellement, à perpétuité, dans leurs destins respectifs et leurs traumatismes intimes.

    Que ce soit le bagnard ou Harry, tous deux ont la possibilité de fuir et refaire leurs vies mais, habités par le sens de l’honneur et de la responsabilité (bien que les 2 se soient montrés complétement irresponsables), réclament que justice soit faite, veulent payer le prix de leurs échecs, voire plus. L’enfermement devient leur refuge.

    Ce livre est aussi un reflet miroir de l’état d’esprit de William Faulkner qui souffre beaucoup à l’époque. On sent le vécu à beaucoup d’égards dans le texte.

    — Argent - Il rencontre de sérieuses difficultés financières. Le manque d’argent et ses complications reviennent souvent dans le texte.

    — Amour - Il vient de subir une dernière rupture amoureuse qui le met KO. Il vit ce qu’il écrit (il écrit ce qu’il connait alors et a déjà connu) quant à la relation du couple dans « Les palmiers sauvages » sans compter que son personnage Charlotte Rittenmeyer, forte, meneuse, dominatrice, est un quasi portrait de son impossible premier grand amour, une artiste passionnée par la sculpture en papier mâché comme Charlotte dans le texte.
    Le forçat dans « Vieux père », tourne le dos aux femmes, sources de sa pauvre vie et de ses déboires : «Les femmes. Font chier ! »

    — Alcool – L’auteur se noie dans l’alcool dont il est fort question dans le texte. Un néant éthylique pour oublier son chagrin. « Entre le chagrin et le néant je choisis le chagrin. »

    — Voyages – W. Faulkner déplace son cadre géographique habituel pour le situer plus au sud, dans la vallée du Mississipi, la Nouvelle Orléans, le Golfe du Mexique, Chicago, le Wisconsin et les solitudes glacées des mines de l’Utah.

    D’autre part, l’auteur connait bien le monde de la bohème artistique qu’il a fréquenté en 1925 à la Nouvelle Orléans.

    Ses descriptions de la crue meurtrière du Mississippi sont dignes d’un journaliste écrivain qu’il fut aussi. Largement documenté, il nous fait revivre ce drame américain majeur de façon cinématographique.

    — L’enfermement – Faulkner découvre un manque de liberté qui va beaucoup le frustrer et il devra s’y soumettre…
    Vis-à-vis de ses amours malheureuses bien entendu, mais aussi de ses contraintes professionnelles.

    Son éditeur veut renouer le grand public à l’œuvre de Faulkner (en gros, il veut faire des sous).

    Avec ce livre, Faulkner va devoir abandonner son style habituel pour être plus accessible aux lecteurs ordinaires qui l’ont délaissé au fil de ses livres qui demandent des efforts et se méritent en négligeant la narration facile du plaisir de lire un roman sans buter sur les difficultés.

    Il s’y pliera sans abandonner pour autant son art. Il livrera un texte plus classique, accessible à tous, mais doté d’une nouvelle prouesse littéraire en rédigeant parallèlement deux histoires différentes et pourtant, par leurs échos en contrepoint, sont indissociables l’une de l’autre.
    Avec cette construction littéraire audacieuse et expérimentale, originale et réussie, Faulkner signera un des romans le plus remarqué de son œuvre.

    Son éditeur lui refuse la dernière phrase (« Les femmes. Font chier ! fit le grand forçat »). Pas de gros mots tel ‘shit’. Phrase trop choquante, il la biffe. Il raye la phrase finale du roman signé Faulkner. Bon… L’objectif : retrouver des lecteurs.

    L’éditeur lui refuse le titre "Si je t'oublie, Jérusalem". De son vivant, William Faulkner ne connaitra son livre que sous le titre « Les palmiers sauvages ».
    L’éditeur juge que le titre d’un psaume ferait redondance avec un précédent titre « Absalon Absalon» et il craint que la consonance biblique ne favorise pas les ventes.

    Faulkner nobélisé, ne reviendra pas sur cet état de fait. Seules les éditions récentes (après sa mort), vont rendre le titre souhaité par l’auteur, soit : « Si je t’oublie, Jérusalem » symbolisant l’état de captivité, thème central du livre.

    Au bord d’un lac, au bord d’un fleuve, dans le bruissement des palmiers, à un pas du drame qui couve et vous recouvre d’un mascaret d’encre noire, lumineuse et sublime, ce roman suffocant et poignant ne peut être que salué chapeau bas.


    (L'édition L'imaginaire Gallimard, comprend une préface très intéressante et détaillée, signée François Pitavy)

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  • Un roman qui se compose de deux nouvelles très différentes mais qui se font pourtant remarquablement écho. Un hymne à la liberté à travers la souffrance, une vision très pessimiste de l'amour mais quel beau livre ! Une approche plus accessible de l'oeuvre de Faulkner que ses autres romans ("le...
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    Un roman qui se compose de deux nouvelles très différentes mais qui se font pourtant remarquablement écho. Un hymne à la liberté à travers la souffrance, une vision très pessimiste de l'amour mais quel beau livre ! Une approche plus accessible de l'oeuvre de Faulkner que ses autres romans ("le bruit et la fureur", "tandis que j'agonnise"...) assez difficiles et très ambitieux.

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  • Roman magnifique! Une découverte de cet auteur connu mais non lu auparavant. Philosophique mais tellement bien écrit, qu'il est à la portée de tous. Thème tragique mais tellement beau.

    Roman magnifique! Une découverte de cet auteur connu mais non lu auparavant. Philosophique mais tellement bien écrit, qu'il est à la portée de tous. Thème tragique mais tellement beau.

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