Le récit haletant de la révolte des jeunes Iraniens contre le régime des Mollahs.
« Pendant deux ans, j'ai vécu à Téhéran aux côtés de cette jeunesse qui ébranle aujourd'hui le régime iranien.
Défenseurs des droits de l'homme, jeunes des quartiers populaires, top-model du nord de la capitale, journalistes au chômage ou étudiants frondeurs, j'ai tissé des liens d'amitié avec toutes les franges de la société (75 % des Iraniens ont moins de trente ans). Malheureusement, le régime islamique m'a expulsé en raison de mes articles. Si je retourne en Iran, c'est la sinistre prison d'Evin qui m'attend.
« Désormais, mon seul lien avec le pays de mes parents, mes yeux et mes oreilles, ce sont eux, mes amis, qui n'ont eu d'autre choix que de rester là-bas, et qui depuis un an m'expliquent pourquoi ils se sont déplacés en masse pour voter contre Ahmadinejad, comment ils se sont ensuite rués dans la rue pour réclamer un nouveau scrutin, et pourquoi le rejet du régime n'a jamais été aussi fort. C'est leur histoire, parfois drôle, souvent tragique - à l'image du peuple iranien -, mais toujours passionnée, que je veux vous raconter.
« Vous ferez leur connaissance au début de la campagne électorale, ces quelques jours de liberté qui ont vu une vague verte submerger l'ensemble du pays, avec au menu des danses endiablées, des scènes de drague uniques, des foulards à terre. Vous voterez avec eux, et vous vous rendrez compte de l'immense mobilisation populaire, y compris en province. Vous les suivrez dans la rue, en silence et par millions, et serez les témoins de la répression féroce et arbitraire. Vous passerez même quelques jours en prison, avec des représentants de l'intelligentsia. Et vous crierez «Allah Akbar» sur les toits, à la nuit tombée, en signe de protestation, avec les familles des victimes de la terreur des Mollahs.
« Vous garderez espoir en réalisant que, pour la première fois en trente ans, les Mollahs vacillent sérieusement, même si Mir Hossein Moussavi, le principal opposant aux conservateurs, est un enfant du régime et sûrement pas un «Obama à l'iranienne».
« Ce mouvement fera date, je vous propose de le vivre avec l'ensemble du peuple iranien. »
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