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Quichotte, autoportrait chevaleresque

Couverture du livre « Quichotte, autoportrait chevaleresque » de Eric Pessan aux éditions Fayard
  • Date de parution :
  • Editeur : Fayard
  • EAN : 9782213705934
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

S'est-on jamais demandé ce que ferait Don Quichotte aujourd'hui ?
Accablé par les nouvelles venues des quatre coins du monde, toutes plus terribles les unes que les autres, l'auteur de ce livre ne trouve de consolation que dans la littérature. Là se trouve l'ultime façon de résister au monde... Voir plus

S'est-on jamais demandé ce que ferait Don Quichotte aujourd'hui ?
Accablé par les nouvelles venues des quatre coins du monde, toutes plus terribles les unes que les autres, l'auteur de ce livre ne trouve de consolation que dans la littérature. Là se trouve l'ultime façon de résister au monde tel qu'il est. Là se trouvent les héros. Là se trouve le fabuleux chevalier à la triste figure, que l'auteur invite à revenir parmi nous.
Notre triste époque ne fourmille-t-elle pas d'éplorés à protéger, de torts à redresser ?
Et si, mieux encore que la consolation, de la littérature venait le salut ?

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  • Eric Pessan et Don Quichotte de Cervantès, une grande histoire d’amour, jusqu’à vouloir, non pas recopier l’œuvre, mais en écrire une composition moderne
    Eric Pessan, respecte Don Quichotte jusqu’à écrire le même nombre de chapitres que l’original et publier les lettres de recommandations...
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    Eric Pessan et Don Quichotte de Cervantès, une grande histoire d’amour, jusqu’à vouloir, non pas recopier l’œuvre, mais en écrire une composition moderne
    Eric Pessan, respecte Don Quichotte jusqu’à écrire le même nombre de chapitres que l’original et publier les lettres de recommandations écrites par des romanciers. De belles épitres au demeurant. Il va s’appuyer sur cette contrainte pour mieux s’en échapper
    Oui, et si Don Quichotte revenait ici, maintenant ? Postulat de départ pour ce livre.
    Don Quichotte et Sancho Panza de la grotte de Montesinos se retrouvent à notre époque et, coïncidence d’auteur, parmi les enfants de Don Quichotte, près des plus démunis. Et oui, avec l’aide de Sancho, il marche dans Paris et ailleurs, pourfend le proxénète, le djiadiste, l’employeur violeur, l’exploiteur, le filou… « Ainsi, à quelques minutes d’intervalle, sa présence est formellement signalée dans plusieurs villes. Des témoins dignes de fois et des enregistrements vidéo ne laissent subsister aucun doute » Quichotte pourfend mais ne tue point.
    Imaginons un héros de livre, un auteur mort, revenant sur terre, écoutant la conversation de cette femme dans un wagon de métro ou de RER. Elle est entrain de se faire mlicencier, pardon virer est le mot plus juste, comme ça par téléphone, devant les autres ,voyageurs indifférents aux larmes de la femme.
    Don quichotte, figure connue, même si l’on n’a jamais lu le livre. « Bien sûr, certains ont lu le livre, un tome, quelques chapitres, un extrait ; Ils sont rares et peu importe. Quichotte est plus qu’un livre, comme Dracula ou Moby Dick, il est une figure qui échappe au sens strict de la littérature».
    Par le truchement de Quichotte et Penza, Eric Pessan parle de la dureté de la vie que ce soit en France ou ailleurs. Il n’a garde d’oublier Trump, les puissants, les chefs et petits chefs « Les seigneurs comme les présidents ont beau n’être que des hommes, ils jouissent de l’illusion de la puissance et cette illusion est plous épaisse que la plus résistance des cuirasses. Tandis que les faibles, les mal-nourris, les miséreux et les simples d’esprit, les salariés craintifs et les précaires, les artistes et les égarés, il est si facile de les faire chuter, de ‘s’en prendre à eux, de les bâtonner, de leur dérober bourse et vie ? Les vulnérables acceptent les coups par peur de descendre encore plus bas »

    Dans ce livre, il y a également la vie d’Eric Pessan, son amour de la lecture et de l’écriture. « Tout livre est un rêve qui se cherche. » D’ailleurs, plusieurs auteurs sont invités à une fête qu’il donne en son jardin. Ainsi se rencontrent Cervantès bien sûr, mais aussi Kafka, Montaigne,… Il raconte son besoin d’écrire, son rêve d’écrivain, ses ateliers d’écriture, ses difficultés. « Un rêve d’écrivain : ouvrir un livre, se glisser à l’intérieur et ne plus entendre les gémissements, ne plus en voir les fissures, les dysfonctionnements. Demeurer dans la place forte de la fiction, dans une lointaine galaxie… » Eric Pessan, sachez, et vous le savez très bien, que c’est également le rêve, le besoin du lecteur et la destinée d’un livre, enfin pour moi.
    Le livre est scandé par des refrains commençant tous par « Ce qu’il faut d’héroïsme … » « Ce qu’il faut d’héroïsme pour desserrer le poing et l’adoucir en caresse ». « Ce qu’il faut d’héroïsme pour faire un pas quand tout pousse à prendre racine. »… pour mener à bien une existence difficile, en marge, normale. Ainsi, il convoque tous les anonymes qui doivent se lever le matin pour affronter une vie triste, survivre ou tout simplement vivre. Il note toutes les injustices qui devraient nous révolter.

    Tout n’est pas noir avec Eric Pessan, « Il ne me faut pas plus de trois mots échangés avec Quichotte pour qu’il reparte protéger veuves, orphelins et déshérites des injustices et du cynisme social »
    La littérature est là pour essayer de sauver notre humanité. « Les livres n’inventent rien, tout est déjà disposé sur la table du réel, les livres remodèlent, déplacent certains éléments pour les redistribuer différemment. S’il est possible que la littérature pétrisse tout ce qui est à portée de notre main, alors il est certainement possible de le faire également dans la réalité : à nous d’obliger nos vies à nous rendre heureux ».
    En faisant agir Don Quichotte, peut-être Eric Pessan veut-il nous faire comprendre que la littérature, la lecture, peuvent changer le monde ou, pour le moins, y contribuer.
    Un livre qui bouscule notre petite vie , qui questionne.
    Notre monde actuel ne permet plus à un Quichotte de pourfendre le mal… Les fameuses « fake news », je préfère le terme de ragots, beaucoup plus parlant, le salirait.
    Monsieur Pessan, j’aimerais être petite souris pour me glisser dans votre bibliothèque, avoir le temps de lire tous les livres qu’elle contient. Promis, je n’en grignoterai aucun. Et puis, vous regarder discuter avec tous ces auteurs qui sont à la base de votre amour littéraire, vous regarder écrire, vivre autour et pour les livres serait un grand plaisir.
    Eric Pessan, un auteur dont j’aime l’écriture politique et engagée. Merci pour ce dernier livre.

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  • Eric Pessan, écrivain prolifique et néanmoins auteur de romans excellents que je ne pourrais pas tous citer ici (allez voir là et encore ce ne sont que ceux que j'ai lus...) écrit, un jour où l'actualité le blesse encore plus que d'habitude, sur son écran d'ordi DON QUICHOTTE. Et de ce nom part...
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    Eric Pessan, écrivain prolifique et néanmoins auteur de romans excellents que je ne pourrais pas tous citer ici (allez voir là et encore ce ne sont que ceux que j'ai lus...) écrit, un jour où l'actualité le blesse encore plus que d'habitude, sur son écran d'ordi DON QUICHOTTE. Et de ce nom part cette idée de construire un roman qui entremêlerait une vie du héros de Cervantès toujours accompagné de Sancho Panza de nos jours et les réflexions de l'écrivain sur la vie, l'écriture, la littérature, l'économie, la géopolitique, le monde étrange dans lequel nous vivons qui marche sur la tête, qui ne reconnaît plus l'humanité, la fraternité, la liberté, sur les hommes qui vivent aliénés par le travail, l'argent à gagner pour vivre, survivre ou amasser : "J'ai l'impression que ce livre doit être écrit ainsi, mêlant les aventures du Quichotte à mes questionnements d'écrivain. Et, surtout, j'en ai le désir. J'ai envie d'écrire, j'ai envie d'essayer, j'ai envie de tester cette structure, j'ai envie de me frotter au Quichotte, j'ai envie de faire vivre ma bibliothèque, j'ai envie de shooter dans ce qui m'étouffe, de prendre le réel entre deux mains et de le tordre jusqu'à en faire un nœud, comme les athlètes de cirque font d'une barre de fer. Et j'ai envie qu'il soit possible d'écrire juste parce que l'on en ressent le désir." (p.136)

    Il est beaucoup question de littérature, des grands noms, de ceux qui ont écrit des livres importants, universels, qui ont donné le goût de la lecture à beaucoup et à Eric Pessan en particulier. Il est aussi question d'écriture, de ce travail dont beaucoup considèrent qu'il n'en est pas un, des efforts même corporels qu'il implique, des choix de vie sachant que peu d'écrivains vivent de leurs livres. Puis Eric Pessan parle aussi de ses indignations, de ses nausées lorsqu'il lit ou écoute ou regarde un journal d'actualité. Alors, il convoque Don Quichotte et Sancho Panza pour réparer les injustices, ce qui donne lieu à quelques passages épiques et drôles.

    Certes, le livre n'est pas exempt de quelques longueurs et de répétitions dues à la manière dont l'auteur l'a écrit, sans relire la première partie avant d'aborder la seconde. Mais, malgré cela, je me suis régalé. D'abord parce que je partage beaucoup des points de vue, des indignations, des dégoûts et même des émotions et des sentiments de l'auteur. Ensuite, parce que ce livre n'a pas une forme qui permettrait de le ranger dans telle ou telle catégorie. Il est inclassable, perturbe donc un lecteur qui n'aimerait pas ne pas trouver de repères. J'adore ça quand un écrivain me trimbale loin des règles, des carcans et qu'il se joue des codes en abordant l'autobiographie, le roman d'aventures, la poésie, l'essai, le roman d'introspection, la farce, ... tout cela en un seul volume. Le texte coule aisément et l'on passe des aventures de Quichotte aux réflexions de l'auteur sans souci de compréhension ; les articulations se font naturellement comme si nous étions dans la tête d'Eric Pessan, ou dans la nôtre qui, parfois aussi saute d'une idée à une autre sans apparemment -mais il y en a- de lien. La seule difficulté éventuelle pourrait être dans le fait que ce-dit roman n'en est pas vraiment un tout en en étant un. Mais cette difficulté se transforme vite en découverte, puis en curiosité -ou vice-versa- et en réel plaisir de lecture.

    Dire que je conseille ce livre serait un euphémisme, il faut le lire absolument, on cerne mieux après le travail d'un écrivain, un de ceux qui chaque jour se mettent à leur table de travail pour nous donner à nous lecteurs des moments inoubliables -ou pas-, du rire, de la joie, de l'émotion, ... Je pense avoir pris autant de joie à lire ce Quichotte, autoportrait chevaleresque qu'Eric Pessan à l'écrire.

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