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Que faire de la beauté ?

Couverture du livre « Que faire de la beauté ? » de Lucile Bordes aux éditions Les Avrils
  • Date de parution :
  • Editeur : Les Avrils
  • EAN : 9782491521721
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Félicité a tout plaqué : le bord de mer, son mari, l'écriture... Désormais, elle vit seule dans un hameau de montagne. Rien à faire que mettre en fagots le bois, tailler les pommiers, regarder les ciels glisser sur les cimes et les soldats patrouiller à la frontière voisine. Une nuit, l'un d'eux... Voir plus

Félicité a tout plaqué : le bord de mer, son mari, l'écriture... Désormais, elle vit seule dans un hameau de montagne. Rien à faire que mettre en fagots le bois, tailler les pommiers, regarder les ciels glisser sur les cimes et les soldats patrouiller à la frontière voisine. Une nuit, l'un d'eux frappe à sa porte. Alors le monde s'impose de nouveau. Reviennent les souvenirs et les mots, l'ombre d'un homme aimé, la beauté d'une dernière histoire à raconter.

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Articles (1)

Avis (5)

  • Après quinze années d'abstinence dans l'écriture, Félicité se remet à la tâche pour offrir à un certain Eddie une longue litanie et un cri de rage.
    Avec un titre interrogatif et un prologue énigmatique, le roman de Lucile Bordes a excité mon appétit de lecture. Il s'ouvre en 2018. Félicité vit...
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    Après quinze années d'abstinence dans l'écriture, Félicité se remet à la tâche pour offrir à un certain Eddie une longue litanie et un cri de rage.
    Avec un titre interrogatif et un prologue énigmatique, le roman de Lucile Bordes a excité mon appétit de lecture. Il s'ouvre en 2018. Félicité vit alors au Bas-Pays, là où les hommes, ceux « qui bute(nt) les orangs-outangs », sévissent.
    Mais, comme elle fait partie de cette espèce qui détruit tout, elle se sent complice des actes commis au nom d'une soi-disant supériorité sur la nature. Le poids de la culpabilité la pousse à quitter ses semblables pour rejoindre le Haut-Pays, sorte de réserve préservée où nous la retrouvons, en pleine communion avec son environnement, vingt-cinq ans plus
    tard. Là où elle a échappé à une société proche de celle décrite par George Orwell il y a plus de soixante-dix ans.
    Par la voix de Félicité, Lucile Bordes nous livre une réflexion salutaire sur l'utilité de l'écriture, et de l'art en général, à l'heure des urgences climatique, migratoire et sociale (rappelons que Théophile Gautier écrivait : « Tout ce qui est utile est laid »). Le roman engagé et dérangeant a-t-il encore un avenir dans une société prise d'une frénésie d'hyperactivité ? A contrario, la « littérature-brushing », « gentille, lisse et polie » aurait de beaux jours devant elle. Comme un pansement sur nos névroses...
    Si j'ai apprécié la belle écriture, entre gouaille et lyrisme, de l'autrice ainsi que l'intelligence de son constat sur l'éloignement de l'homme de la nature comme s'il y était étranger, alors qu'il lui appartient au même titre que les oiseaux, les arbres et les pierres, j'avoue que j'ai été parfois un peu perdue et un peu perplexe face à un afflux de redondances. Mais c'est un peu la loi du genre, celui de la fiction engagée.
    Ce roman fait partie de la sélection 2022 du Prix des lecteurs de l'Armitière.

    EXTRAITS
    La folle écrit pour les hommes du futur des histoires de maintenant.
    Tout est data depuis longtemps.
    J'ai laissé au Bas-Pays le travail de la beauté à sauver chaque jour. Ici elle est indiscutable.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-que-faire-de-la-beaute-lucile-bordes-les-avrils/

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  • L'écriture qui peut transformer le monde

    D'une plume soignée, Lucile Bordes raconte l'exil d'une femme face à un monde qui part à vau-l'eau. Félicité recherche le silence et la solitude. Jusqu'au jour où elle trouve un carnet et un stylo.

    En passant du Bas-Pays au Haut-Pays, Félicité a...
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    L'écriture qui peut transformer le monde

    D'une plume soignée, Lucile Bordes raconte l'exil d'une femme face à un monde qui part à vau-l'eau. Félicité recherche le silence et la solitude. Jusqu'au jour où elle trouve un carnet et un stylo.

    En passant du Bas-Pays au Haut-Pays, Félicité a changé de vie. Un choix dicté par un constat douloureux, le monde va mal. En mettant des œillères, elle pourrait se dire qu'elle a un mari, un poste d'enseignante, qu'elle vit au bord de la mer, qu'il y a bien pire comme situation. Mais dès qu'elle pose un pied dehors et doit affronter un univers anxiogène. Si elle passe près d'une demi-heure à faire le plein de sa voiture, c'est en raison d'un mouvement social qui bloque les raffineries. À la télévision, elle a vu cette image de l'exploitant d'huile de palme qui a abattu un orang-outang. La folle qui vit dans sa voiture laisse à la peinture blanche des mots qui envahissent tout, comme ce bienvenue en grandes lettres devant le centre pour mineurs isolés qui pourrait bientôt accueillir des migrants dont personne ne veut. Non décidément, le monde ne va pas bien. Par inadvertance, elle a marché sur une lucane et la carapace écrasée de l'insecte la hante. Il se pourrait même que ce banal incident ait entrainé sa décision de changer de vie. Une nouvelle version du battement d'aile d'un papillon en quelque sorte.
    Elle décide donc de «fuir ses semblables, de se mettre à l'écart du monde».
    Quinze ans plus tard, là-haut, elle se souvient.
    «J'avais alors quarante ans, un mari, un travail, une maison. Et quoi? Qu'est-ce que ça dit de moi? Je n'avais pas de plaisir. Tout me pesait.
    L'écriture même était devenue un fardeau. J'aurais aimé qu'elle soit magique, qu'elle ait le pouvoir de modifier les choses, de leur donner du sens, mais elle n'était qu'un regard, rien de plus qu’une façon d'être. Je ne supportais plus son ambivalence. Qu'elle soit à la fois la preuve irréfutable de mon humanité et le signe flagrant de mon anachronisme.» Désormais, le silence et la solitude seraient ses compagnons. Elle allait se délester du monde, de l'écriture.
    Lucile Bordes découpe son roman en trois parties. Après le constat qu'elle situe en 2018, elle raconte la nouvelle vie de Félicité en 2033, avant de revenir en 2030, au moment où une rencontre va bousculer ses plans, faire vaciller ses certitudes. D'une plume délicate, elle va retracer cette quête, ce besoin vital de laisser une trace. Sans aucune certitude, mais avec l'intuition que les écrits restent. Qu'ils peuvent changer le monde. La force de la création serait-elle la réponse à la question du titre?
    https://urlz.fr/idou

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  • Le roman commence sur un cri de rage. Deux pages de colère, de ressentiment, les confidences d’une femme qui avait renoncé à l’écriture et reprendra la plume pour dire son mal-être. Ces phrases dures se construisent dans un futur proche. L’expiation suivra.

    On revient en arrière, en 2018...
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    Le roman commence sur un cri de rage. Deux pages de colère, de ressentiment, les confidences d’une femme qui avait renoncé à l’écriture et reprendra la plume pour dire son mal-être. Ces phrases dures se construisent dans un futur proche. L’expiation suivra.

    On revient en arrière, en 2018 alors qu’une fébrilité malsaine semble agiter la population du Bas Pays : les queues se forment aux stations d’essence, le climat est hautement délétère. Les tâches se poursuivent cependant, et la narratrice participe à des sélections de candidats sur dossier, alors que la grogne s’amplifie avec l’arrivée de migrants indésirables. Les propos ignorants et malveillants l’irritent mais son attention est attirée par une femme vite qualifiée de folle, qui obsédée par un métronome, illustre de propos bien sentis les surfaces publiques qui s’offrent à elle.

    C’est en 2033 que se pursuit le récit. On a rejoint le Haut Pays, dans un décor désolé, alors que tout semble sous haute surveillance : le lieu est un passage reconnu pour ceux qui voudraient franchir la frontière.


    Peu de personnages, mais des portraits taillés à la serpe autour de cette narratrice écorchée, en équilibre entre deux mondes contigus, celui d’avant en sursis sur ses contradictions et celui d’après où ce qui subsiste est ce que l’on redoutait le plus, un monde inhumain campé sur les droits qu’il s’arroge.

    L’écriture, celle là même à laquelle la narratrice dit avoir renoncé, est magnifique, très expressive et porte la colère et la désespérance avec noblesse et légitimité.
    Un récit comme une prophétie, qui déroule les possibles inscrits dans les incidents de nos vies.

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  • Il faut des fous pour inscrire sur les murs l’absence de sens d’une vie qui se claustre derrière ses préjugés et son confort.
    N’allons pas à l’abattoir sans combat ni réflexion.
    Un cerveau empathique vaut plusieurs têtes.
    Personne ne se met en danger pour envahir l’autre.
    La bête traquée...
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    Il faut des fous pour inscrire sur les murs l’absence de sens d’une vie qui se claustre derrière ses préjugés et son confort.
    N’allons pas à l’abattoir sans combat ni réflexion.
    Un cerveau empathique vaut plusieurs têtes.
    Personne ne se met en danger pour envahir l’autre.
    La bête traquée fuit.
    Le vivant débusque protection.
    Nous sommes un mélange animal qui creuse un trou pour s’y confondre et cherche le bon endroit.
    Que faire de la beauté si tout ce noir autour ?
    Une réflexion entre essai et dystopie
    Une intonation de ton de langue, sur la création l’écriture l’amour.
    Ne nous passons pas de mots tant qu’ils servent à envahir la douceur.

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  • J’ai été totalement happée par l’écriture de Lucile Bordes. Je me suis laissée porter par ses mots sans savoir où j’allais. Comme vous pouvez le constater sur la photo, de nombreux passages m’ont plu. Vous trouverez quelques extraits sur le blog.
    Un mystère plane dans ce livre. Il est ancré...
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    J’ai été totalement happée par l’écriture de Lucile Bordes. Je me suis laissée porter par ses mots sans savoir où j’allais. Comme vous pouvez le constater sur la photo, de nombreux passages m’ont plu. Vous trouverez quelques extraits sur le blog.
    Un mystère plane dans ce livre. Il est ancré dans la réalité, avec des sujets d’actualité, mais avec une légère dystopie. On se trouve dans un monde proche du nôtre où la situation se dégrade notamment pour les migrants mais aussi pour la narratrice.
    Celle qui nous raconte sa vie et le monde dans lequel elle vit s’appelle Félicité. Elle habite au bord de la mer, au Bas-Pays, avec son mari. En 2018, elle est écrivaine et enseignante en littérature à l’université. Un camp pour migrants mineurs va s’ouvrir près de chez elle et amène de nombreux commentaires mécontents de ses voisins qu’elle ne cautionne pas.
    Elle ne se trouve plus en adéquation avec sa vie et le monde qui l’entoure. Elle n’arrive plus à écrire. Elle décide de quitter son mari et de s’installer ou plutôt de s’isoler dans un hameau inhabité en montagne (le Haut-Pays).
    Dans ce refuge, elle peut être en paix avec elle-même, se consacrer à des activités essentielles : produire sa nourriture pour assurer son autosuffisance et faire de longue promenades. Elle a très peu de contacts. Il y a Côme, l’homme natif de ce hameau qui lui a vendu la maison de ses parents. Mais ils ne se parlent que très rarement, s’ils n’ont pas d’autre choix.
    Son quotidien change avec l’arrivée d’une personne. Ensuite elle rompra avec son choix de ne plus écrire pour raconter cette rencontre et son passé dans le carnet d’un soldat venu frapper à sa porte en 2033.
    Le titre « Que faire de la beauté ? » traverse les pages de ce roman et amène le lecteur à réfléchir au monde dans lequel il vit. Lucile Bordes ne donne pas de réponses. Elle pose la question et nous offre cette histoire.
    J’ai aimé les passages sur le rapport à l’écriture, ceux aussi sur la nature, les moments où Félicité est dans une sorte de contemplation ou de méditation. Il y a un autre thème intéressant, celui des arts, avec notamment l’œuvre de Richard Baquié, « L’Aventure » que je ne connaissais pas et que je suis allée chercher sur Internet.
    L’écriture est poétique et mélancolique. Bref tout m’a plu dans ce livre !
    Ce fut une lecture commune avec Agnès de Clairville. Je vous invite à lire sa chronique qui vous apportera un autre regard sur ce magnifique roman.
    J’avais repéré ce livre lors de la présentation de la rentrée littéraire de VLEEL et commandé à ma libraire. Il se trouve également dans les livres envoyés par Lecteurs.com dans le cadre du Prix Orange du Livre 2022.
    Les Avrils ont la bonne idée de joindre à chaque fois un marque-page aux couleurs du livre que j’apprécie beaucoup ! Merci pour cette délicate attention très utile et qui ajoute de la beauté à ce roman.

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