Nous vivons à l'heure du catastrophisme généralisé. La chute du Mur a signé l'effondrement de l'utopie. Qui croit encore aux lendemains qui chantent ? La frénésie contemporaine n'est que la traduction de notre sentiment de disparition imminente, qui débouche sur un désengagement historique. Nous ne croyons plus à la descendance. Dans ces conditions, à quoi bon donner encore la vie ? À quoi bon éduquer encore ?
Il y a trois manières d'abandonner l'Homme : aller vers le surhomme et l'instantané, avec le technicisme ; retourner à la nature et aux cycles, avec l'écologisme ; se dissoudre en Dieu et dans l'au-delà, avec le fondamentalisme. Le christianisme, par l'incarnation et l'amour, appelle à retrouver l'Homme. Et la fin du monde a à voir avec le christianisme.
Ce dernier a bousculé l'ordre immuable du cosmos auquel croyaient les païens. Le chrétien use du monde selon un critère qui n'est pas de ce monde, ce qui permet d'éclairer celui-ci jusque dans sa nuit, d'y ouvrir un chemin dans l'impasse.
Ces temps de disparition annoncée ont une vertu positive : ils réveillent notre plus haute dignité. Ils n'autorisent plus les demi-mesures, ils exigent une espérance qui va au-delà de ce monde et traverse son obscurité.
L'espérance, seule est raisonnable.
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