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Prendre Gloria

Couverture du livre « Prendre Gloria » de Marie Neuser aux éditions Fleuve Editions
Résumé:

Vous regardez entrer une amie dans une église un dimanche à 11 h 30.



Dans la commune italienne de P., on sauve les apparences. Et surtout le dimanche. Le 12 septembre 1993 a dérogé à la règle.

Ce jour-là, Gloria Prats quitte son amie Elena pour honorer un rendez-vous. Elle franchit... Voir plus

Vous regardez entrer une amie dans une église un dimanche à 11 h 30.



Dans la commune italienne de P., on sauve les apparences. Et surtout le dimanche. Le 12 septembre 1993 a dérogé à la règle.

Ce jour-là, Gloria Prats quitte son amie Elena pour honorer un rendez-vous. Elle franchit le perron de l'église de la Miséricorde. Un rendez-vous furtif, pas plus de quelques minutes.

Le 12 septembre 1993, les minutes deviennent des heures. Gloria ne ressort pas.

Une fugue, à coup sûr. Ou un coup de ce petit Albanais trop discret pour être honnête. Tout, mais pas le principal suspect, protagoniste numéro 2 du rendez-vous : Damiano Solivo.



Comment on construit un monstre, comment le pouvoir oblitère la vérité dans une ville de province pétrie de règles ancestrales.
Prendre Gloria est un roman noir et une puissante critique sociale, genèse du diptyque tiré d'un fait divers qui tourmenta l'Italie et l'Angleterre de 1993 à 2011.



À propos de Prendre Lily :

C'est un thriller lent, entêtant, la traque désespérante d'un homme-savonnette qui toujours échappe. Le roman ne perd jamais son souffle.


Télérama Une traque fascinante pour coincer un psychopathe.


Paris Match

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Articles (3)

Avis (8)

  • J’avais tellement été emballée par le premier volet du diptyque (« Prendre Lily ») que je n’ai pas mis longtemps à dévorer le second opus, qui boucle la boucle, « Prendre Gloria ». Et quand je dis « dévorer », c’est « dévorer » puisque les 400 pages ont été englouties en 5 jours à peine ! Dans...
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    J’avais tellement été emballée par le premier volet du diptyque (« Prendre Lily ») que je n’ai pas mis longtemps à dévorer le second opus, qui boucle la boucle, « Prendre Gloria ». Et quand je dis « dévorer », c’est « dévorer » puisque les 400 pages ont été englouties en 5 jours à peine ! Dans « Prendre Lily », on suivait la traque obsessionnelle et sur près de 10 ans du tueur psychopathe Damiano Solivo, l’action se déroulait dans les années 2000 en Grande-Bretagne. Je rappelle qu’il s’agit d’un vrai fait divers ayant secoué l’Angleterre et l’Italie de 1993 à 2012. La chronologie était linéaire pour bien ancrer dans l’esprit du lecteur le temps long, le temps interminable de la traque du tueur, véritable anguille qui passait tout le temps entre les mailles du filet. « Prendre Gloria » est une suite différente. D’abord, l’action se déroule sur les 20 années de l’affaire italienne, et tout est raconté de façon totalement éclatée ! La chronologie est dans un désordre complet, le narrateur change à chaque chapitre, bref, la forme et presque à l’opposé du premier livre. Mais, et c’est un petit miracle, tout est limpide, clair comme de l’eau de roche et captivant, quand bien même on sait d’emblée sui à tué qui et comment. Gloria Pratts à 17ans quand elle se rend à un rendez-vous dans l’Eglise de sa petite ville, un dimanche entre deux messes, elle ne ressortira jamais du bâtiment et son corps demeurera 20 ans introuvable. Gloria est une fille de prolétaire, et le principal suspect est un fils de bonne famille, aisée, et chrétienne, dont le père à beaucoup de relations maçonniques et aussi un peu mafieuses. Alors le coupable ne peut pas être Damiano Solivo, il ne FAUT pas que ce soit Damiano Solivo, et tout sera mis en œuvre pour le faire passer entre les mailles du filet. Les témoins mentent, ceux qui veulent parler ont des accidents, la juge d’instruction mène une enquête à décharge, elle sème des fausses pistes, refuse des preuves accablantes, laisse pourrir les vraies pistes et se jettent sur un suspect plus « acceptable », parce qu’il est albanais. Lentement se dessine devant le lecteur ébahi un immense puzzle qui en dit long sur la société italienne, sur la corruption, les compromissions, l’influence de la mafia, le poids écrasant des traditions ancestrales, de l’Eglise aussi. Franchement, en plus d’être parfaitement construit, très bien écrit, c’est passionnant et édifiant. Le livre est basé sur un vrai divers et Marie Neuser connait bien l’Italie, la fresque qu’elle dresse est celle d’un fiasco judiciaire parfaitement orchestré, et qui se termine par un chapitre écrasant, dans lequel le principal artisan de ce déni de justice, le père Solivo, livre sans aucun remord les raisons de ses méfaits. Les derniers paragraphes sonnent comme un coup de poing en pleine face. Ce diptyque est incontournable, passionnant et, j’ose le dire, inoubliable, Marie Neuser vient d’entrer dans le club très fermé de mes auteurs préférés, de ceux qui je suis à la trace ! Il faut lire les deux volumes dans l’ordre proposé, ne pas céder à la tentation de lire « Gloria » avant « Lily », l’intérêt est aussi dans l’opposition entre les deux enquêtes, celle de Grande-Bretagne d’abord, rigoureuse et obsessionnelle mais longtemps stérile, et celle d’Italie, pourrie de l’intérieur et qui mettra presque 20 ans à trouver une conclusion, une conclusion pleine d’amertume.

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  • Me voici de retour avec PRENDRE GLORIA, le second volet du diptyque PRENDRE FEMME écrit par Marie NEUSER.

    Dans le premier, PRENDRE LILY (cf ma chronique du 4 décembre 2016), nous avions fait la connaissance de Damiano SOLIVO. En enquêtant sur lui en 2002 dans le cadre de la recherche du...
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    Me voici de retour avec PRENDRE GLORIA, le second volet du diptyque PRENDRE FEMME écrit par Marie NEUSER.

    Dans le premier, PRENDRE LILY (cf ma chronique du 4 décembre 2016), nous avions fait la connaissance de Damiano SOLIVO. En enquêtant sur lui en 2002 dans le cadre de la recherche du meurtrier de Lily, les enquêteurs avaient découvert qu'en 1993, SOLIVO avait déjà été soupçonné dans la disparition d'une adolescente, Gloria PRATS, sans que rien ne puisse être prouvé contre lui. PRENDRE GLORIA, sorti en second, revient sur cet épisode et évoque donc la genèse du fait divers qui a hanté l'ITALIE puis l'ANGLETERRE de 1993 à 2011 et qui a inspiré son dyptique à Marie NEUSER.

    12 septembre 1993, un dimanche, Gloria PRATS entre dans l'église de la Miséricorde de la petite ville de P. en ITALIE. Elle n'en ressortira jamais. Gloria a tout simplement disparu. Il faudra attendre 2010 et le meurtre d'une certaine Lily, loin en ANGLETERRE, pour enfin apprendre ce qu'il est arrivé à Gloria.

    Nécessairement puisqu'on en apprend déjà beaucoup dans PRENDRE LILY, il y a beaucoup moins de suspense dans PRENDRE GLORIA. L'idée ici n'est pas tant de savoir ce qui s'est passé mais comment cela a pu se passer, remonter l'histoire à l'envers et comprendre comment, pourquoi et à cause de qui un prédateur tel que le Damiano SOLIVO de PRENDRE LILY a pu naître et grandir en toute impunité. Qui l'a protégé et pourquoi, alors que tous les éléments menaient dès le début à lui?

    PRENDRE GLORIA assemble toutes les pièces du puzzle avec un réalisme et un manichéisme d'autant plus glaçant qu'il s'agit d'une histoire vraie : les puissants - les hommes d'affaires, les hommes d'église, les hommes de loi - manoeuvrent tandis que les faibles, la famille de Gloria, se battent avec la seule force de leur amour, de leur conviction et de leur besoin de justice, pendant que sur l'autel de ce combat sont sacrifiés non seulement la vie mais également l'honneur et la dignité d'une jeune fille à qui on refuse même une mort décente.

    Peu à peu, on comprend comment Damiano SOLIVO s'en est à chaque fois sorti. Comment il a été facile de dévier les pistes qui menaient à lui sur l'hypothèse de la jeune fugueuse délurée ou celle du petit ami, immigré albanais, étranger forcément suspect dans une petite communauté italienne si refermée sur elle-même. Comment on a fait taire ceux qui pouvaient trop en dire et parler ceux qui n'avaient rien à dire. Comment, en mettant SOLIVO systématiquement à l'abri de toutes les menaces, on a laissé grandir en lui un sentiment de toute puissance et la possibilité de développer ses déviances, et ainsi passer d'un simple fétichisme au meurtre, alors que des mesures auraient pu être prises si l'on n'avait pas, à chaque fois, ignorer et étouffer les signaux d'alerte apparus dès l'enfance.

    L'alternance constante entre l'époque de la disparition de Gloria et celle d'aujourd'hui, les témoignages successifs de tous les protagonistes de l'affaire, qui expliquent a posteriori leur positionnement de l'époque, donnent du rythme au récit.

    Le récit de cet épouvantable déni de Justice a provoqué chez moi un sentiment de colère et d'impuissance face au cynisme de ceux qui en sont responsables.

    Je terminerai en vous disant que selon moi, il est essentiel de respecter l'ordre choisi par l'auteur et de ne lire PRENDRE GLORIA qu'après PRENDRE LILY.

    Avec ce diptyque, Marie NEUSER propose deux livres très différents mais tous les deux intéressants à leur manière. PRENDRE LILY est une enquête, PRENDRE GLORIA est une analyse. Les deux sont instructifs et captivants.

    http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2017/01/22/34826233.html

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  • Italie, 2010, un corps est retrouvé. Aucun doute, c’est celui de Gloria, disparue en 1993. Nous voyageons durant tout le roman entre diverses époques. Celle de la disparition, celle de la découverte de Gloria, mais aussi dans des époques intermédiaires qui ont façonné d’une façon ou d’une autre...
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    Italie, 2010, un corps est retrouvé. Aucun doute, c’est celui de Gloria, disparue en 1993. Nous voyageons durant tout le roman entre diverses époques. Celle de la disparition, celle de la découverte de Gloria, mais aussi dans des époques intermédiaires qui ont façonné d’une façon ou d’une autre l’enquête. L’enquête: maître mot de ce roman, de l’histoire, nous y plongeons tête baissée, confrontés tantôt aux témoignages, tantôt aux silences de cette Italie catholique et à la justice corrompue. A travers un voyage dans le temps et l'espace nous allons vivre une expérience littéraire surprenante et déroutante.

    Si vous êtes amateur de suspense, celui qui prend, qui obsède jusqu’à la dernière ligne, jusqu’au dénouement vous risquez d’être déçu. Déçu car très vite nous connaissons le coupable, un peu comme dans Columbo. La réussite de l'histoire n'est pas basée sur le suspense, la découverte par le lecteur du coupable. Le coupable on nous le donne. Mais on nous le donne avec ses démons, sa tourmente. On nous livre le coupable pour mieux nous servir l'enquête, c'est elle qui a le rôle principal. Mais nous sommes tout de même possédés par cette histoire, impossible de poser le livre, il est avec nous, nous poursuit, nous hante… Nous sommes l’enquête, nous sommes la victime, sa famille… Nous sommes les policiers, la magistrate, les suspects, le coupable… Nous sommes Gloria, elle nous a prise… Laissez-vous prendre lecteur, vous n’en sortirez pas indemne…

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  • Un livre qu'on a du mal lâcher ... Après avoir pris Lily que j'avais beaucoup aimé prendre Gloria est top niveau . Découvrir toute l'enquête de cette disparition de cette jeune Gloria ! de pages en pages l'auteur nous explique clairement comment une enquête peut changer de direction quand on a...
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    Un livre qu'on a du mal lâcher ... Après avoir pris Lily que j'avais beaucoup aimé prendre Gloria est top niveau . Découvrir toute l'enquête de cette disparition de cette jeune Gloria ! de pages en pages l'auteur nous explique clairement comment une enquête peut changer de direction quand on a de l'argent. Acheter des faux témoignages, la magistrate et tout faire pour que le coupable soit lavé de toute accusation. Une enquête qui dure 17 ans pour que la famille de la petite Gloria soit en paix.
    Quel plaisir de lire ce genre de livre sans ce lassé.
    Chapeau Marie Neuser et je lui souhaite beaucoup de succès pour cette suite.

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  • Toute l'originalité de ce roman vient de sa construction : ces allers-retours entre le jour de la disparition de Gloria et celui où le corps est retrouvé, en passant l'évolution de l'enquête entre ces 2 dates et la description des personnages qui ont entouré la jeune fille.

    Tous ces...
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    Toute l'originalité de ce roman vient de sa construction : ces allers-retours entre le jour de la disparition de Gloria et celui où le corps est retrouvé, en passant l'évolution de l'enquête entre ces 2 dates et la description des personnages qui ont entouré la jeune fille.

    Tous ces personnages qui sont particulièrement bien travaillés ; enfermés dans leur croyance, leur éducation , corrompus pour certains, obsédé pour d'autres. Ceux qui parlent, ceux qui se taisent, ceux qui n'osent plus dire.

    Pas de grand suspens mais un plongeon dans l'enquête même quand faire émerger la vérité est loin d'être simple.

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  • Prendre Gloria est un thriller intéressant. Il se fonde sur des faits divers réels qui ont secoué l’Italie et l’Angleterre dans les années 1990,2000. La construction est originale. On suit les différents protagonistes de l’histoire : les témoins, accusés, policiers, magistrats, amis des victimes...
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    Prendre Gloria est un thriller intéressant. Il se fonde sur des faits divers réels qui ont secoué l’Italie et l’Angleterre dans les années 1990,2000. La construction est originale. On suit les différents protagonistes de l’histoire : les témoins, accusés, policiers, magistrats, amis des victimes et ceux qui ont été touché de près ou de loin par l’affaire de disparition de la jeune Gloria Prats.

    Cette jeune femme s’est mystérieusement volatilisée après un rendez vous dans l’église de la Miséricorde avec un jeune homme Damiano Solivo.

    Cette enquête, pleine d’embûches montre la face sombre de l’Italie, la toute puissance de la mafia, l’Eglise et ses zones d’ombre. L’importance de la famille dans ce petit village, l’analyse sociologique est vraiment intéressante, tout comme celle de la justice et ses dérives.

    La description des personnages est minutieuse des caractères, du physique, comme au cinéma on a l’impression d’assister aux scènes. Les allers retours sont incessants entre le moment de la disparition et les différentes révélations au cours des années d’enquête. Cette narration fragmentée ne nuit pas au récit, au contraire, il rend le roman addictif. Le lecteur est pris comme dans une toile d’araignée.

    Le rythme, parfois lent permet d’être au plus près de l’enquête. J’ai apprécie la famille Prats, le personnage d’Aldo, Giuseppena. Gloria fantôme de la ville qui cherche le repos. Sa meilleure amie, Elena brisée par le système, les 2 flics tenaces comme la journaliste qui luttent pour faire la lumière sur cette affaire. L’importance de la vérité contre la corruption, la violence au cœur de la société italienne sont des thèmes centraux du récit. Les pulsions du meurtrier et ses dérives psychologiques et physiques sont bien décrites et dressent un portrait monstrueux du psychopathe. La bassesse humaine, avec les faux témoignages, les petits arrangements entre amis sont révoltants.

    C’est un roman psychologique et d’enquête fouillé, bien structuré, avec les multitudes de voix des personnages et des témoins de l’époque. Le lecteur est au cœur de cette affaire touffue.

    Un roman à découvrir d’urgence, avec une construction originale et un régal à lire. Donc découvrez Prendre Gloria et comme l’enquêteur soyez au cœur de cette vaste toile d’araignée pour comprendre la disparition de la jeune fille.
    http://eirenamg.canalblog.com/archives/2016/01/14/33213232.html

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  • http://alombredunoyer.com/2016/01/13/prendre-gloria-marie-neuser/

    Après Prendre Lily l'an passé, Marie Neuser publie Prendre Gloria, deuxième tome de la série Prendre Femme. N'ayant pas lu le premier opus, ce fut une découverte totale pour moi. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que...
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    http://alombredunoyer.com/2016/01/13/prendre-gloria-marie-neuser/

    Après Prendre Lily l'an passé, Marie Neuser publie Prendre Gloria, deuxième tome de la série Prendre Femme. N'ayant pas lu le premier opus, ce fut une découverte totale pour moi. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est une lecture différente mais très marquante car captivante!

    "Et Gloria Prats dans tout ça ? Gloria ? On l’a cherchée partout, on ne l’a pas trouvée. Il n’y a pas de corps. Gloria n’a plus de corps. Elle est sûrement quelque part, on est toujours quelque part"

    Ce qui étonne d'emblée dans cet ouvrage, c'est sa structuration. Tout est sciemment et savamment mélangé. On saute d'une époque à l'autre (1993 l'année de la disparition jusqu'en 2010, en passant par 1998,1999,2002,2004,...), d'un témoignage à l'autre, d'une diatribe de la justice italienne à celle de l'église catholique (pédophilie)... en passant par les clichés sur l'Italie... Marie Neuser distille les informations petit à petit, de manière fragmentée, tel un puzzle pour garder l'attention du lecteur et surtout une cohésion dans son récit. C'est assez déconcertant dans un premier temps, il faut vraiment s'habituer. On est loin du thriller classique!

    "[...] parce que vous savez, en Italie, on a peut-être les plus grands artistes, mais certainement pas les plus grands flics."

    "Se taire c’est une des choses qu’on sait faire le mieux dans ce pays. Alors motus et bouche cousue, j’ai reposé la clé et je suis rentré à la maison avec mes putains de tuiles. Dans les mois qui ont suivi j’ai refait le toit de mon garage."

    "Le corps des femmes c’est le démon. Le corps des hommes c’est l’incarnation de la volonté de Dieu. Il avait demandé : alors quand vous faites les plaisirs avec mon corps c’est la volonté de Dieu ? Il lui avait répondu : ça rend content le petit Jésus. Quand Don Pepe et lui rendaient content le petit Jesus[…]"

    De même, on connait immédiatement le coupable. Ce qui suit ne sera donc pas une vraie enquête mais plutôt la réponse à la question suivante: Damiano SOLIVO va t il être reconnu coupable et condamné? Ou passera-t-il entre les mailles ? Sera-t-il protégé par les relations de son père? Pas évident comme thématique, mais succès sans contestation de l'auteur. Une fois habituée, il est réellement impossible de lâcher l'affaire. Plus ça va, plus l'intérêt croit, plus les pages tournent vite et plus le rythme devient haletant. Surtout que l'auteur mélange dans le dernier tiers du livre l'affaire anglaise relatée dans Prendre Lily.

    Il faut savoir que c'est tiré d'un fait divers réel. Dans ce drame, pots de vin et autres appuis sibyllins, abus de pouvoir, amitiés nauséabondes, disparitions inexpliquées, assassinats, dissimulations, mensonges, silences, puissance protectrice "mafieuse", obstination d'un policier ou à la fin d'une juge ont une place non négligeable. De rebondissements en rebondissements, émouvante ou énervante, la narration fait souvent froid dans le dos.

    Les chapitres courts, les dialogues fréquents contribuent grandement à l'importante rythmicité. Petit et léger bémol sur le style pas toujours très recherché et surtout l'écriture qui n'est pas toujours travaillé (certaines tournures de phrases ou l'utilisation de certains mots m'ont marqué négativement). Cela dénote un peu c'est dommage, mais cela reste très bon dans l'ensemble rassurez-vous. Je regrette également le laisser-aller que s'autorise l'auteur quand elle évoque les albanais...Un peu trop facile à mon goût.

    "Personne n’ignore que pendant que de braves gens bien de chez nous œuvrent à diffuser la dignité, l’honnêteté du travail et des valeurs de leur patrie, nombre de métèques viennent profiter des largesses de l’Etat et molester nos femmes et nos filles. Et si un beau jour on retrouve la petite sur un trottoir de Tirana, vous ne pourrez pas me dire que je ne vous avais pas prévenus."

    Quoiqu'il en soit, le lecteur ne peut rester indifférent que cela soit à la souffrance de la mère de Gloria:

    "Mais quelle honte… quelle honte… Dire une chose pareille sur ma fille, monsieur, quel manque de respect envers ma fille, envers la mère que je suis monsieur, dire que ma fille pourrait s’être enfuie avec un homme mais vous devriez avoir honte monsieur, ma fille est honnête, elle est innocente, et nous sommes une famille honnête nous monsieur, une famille comme il faut. Et je vous les dis moi les choses monsieur, sauf le respect que je vous dois, mais s’il est en train d’arriver malheur à ma fille pendant que nous sommes là à écouter vos cochonneries c’est avec le Bon Dieu que vous aurez à régler des comptes. Monsieur. Franco Spada resta pantois."

    Que ce soit face à l'arrogance du père de Damiano:

    "Damiano n’est pas un détraqué. Damiano a sa façon à lui, inventive et personnelle, de s’emparer des femmes. Avec lui, j’ai ri de cet épisode. Il était bouleversé par la torgnole que lui avait administrée le fiancé : il m’a fallu lui rappeler que rien de grave ne s’était passé, que je comprenais son désir de s’insérer, même par des moyens détournés, dans le corps féminin, mais qu’il fallait à présent qu’il trouve des expédients un peu moins éclatants. J’avais un con, il fallait bien faire avec."

    Ou face à "la maladie" dont souffre Damiano:

    "A présent il était enfermé dans la forteresse de sa chambre et il s’était laissé tomber sur son lit, ‘écume aux lèvres. Son trésor était devant ses yeux. Il y avait de l’or là-dedans, tellement d’or. Le parfum d’agrumes était enivrant. Il la lissa au creux de ses doigts, la caressa longuement, mon Dieu c’était de la soie, du duvet, une aile d’oiseau."

    Si certains personnages nous font horreur, on s'attache rapidement à d'autres. Je vous laisse découvrir tout cela...

    Faut-il lire les deux livres dans l'ordre ? Il ne me semble pas avoir été lésé en commençant par Prendre Gloria. Cependant j'ai surement appris des détails importants sur l'affaire anglaise.

    Malgré quelques doutes et difficultés dans les premiers chapitres, je ressors conquis de ma lecture de Prendre Gloria. Rythmé, au scénario atypique, on passe par toutes les émotions. Cet opus aura su me captiver jusqu'à la fin et est une vraie réussite. Je lirai assurément le premier tome que je me suis procuré également en numérique. Et je vous les conseille également.

    4/5

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  • http://tribulationsdunevie.weebly.com/je-bouquine-et-je-donne-mon-avis/prendre-gloria-marie-neuser

    Je ne peux pas cacher que depuis que j'avais refermé "Prendre Lily" l'an dernier, et que j'avais appris qu'une seconde partie sortirait, j'attendais avec la plus grande impatience "Prendre...
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    http://tribulationsdunevie.weebly.com/je-bouquine-et-je-donne-mon-avis/prendre-gloria-marie-neuser

    Je ne peux pas cacher que depuis que j'avais refermé "Prendre Lily" l'an dernier, et que j'avais appris qu'une seconde partie sortirait, j'attendais avec la plus grande impatience "Prendre Gloria".

    ​C'est donc avec plaisir que je retrouve la plume de Marie Neuser et le personnage très controversé de Damiano SOLIVO. Ici, on se retrouve dans la première partie des années 90, à P. en Italie. C'est donc une histoire antérieure à celle de "Prendre Lily". La jeune Gloria à rendez-vous avec Damiano, tous deux adloescents/jeunes adultes dans l'église de la Miséricorde. Gloria ne reviendra jamais de ce rendez-vous. S'en suit une enquête complexe et entachée de faux témoignages qui va s'étendre sur des décennies.

    ​Très vite j'ai retrouvé le schéma de construction tant apprécié dans "Prendre Lily": l'auteure enchaîne les courts paragraphes dans une méli-mélo chronologique. Le lecteur connaît rapidement le début de l'histoire et sa fin mais tout l'intérêt de ces 400 pages réside dans l'évolution de l'intrigue entre ces deux extrémités.

    "Prendre Gloria" n'est pas un roman à suspense. On pourrait plutôt le qualifier comme un polar sombre à tendance satyrique. On comprend rapidement qui est à l'origine de la disparation de Gloria, cependant un voile reste sur les causes de sa disparition. Avec ces ellipses temporelles, l'auteure plonge son lecteur dans le doute permanent. Quelques chapitres décrivent des scènes dont on ne comprend pas les tenants. Sans suspense, "Prendre Gloria" devient tout de même très prenant, difficile de le poser.

    ​J'ai aimé aussi à travers cette fiction inspirée de faits réelles découvrir intimement cette critique de la société italienne où mafia et corruption règnent en maître dans tous les domaines. L'envers du décor nous est dévoilé entre ces pages et le constat est révoltant d'injustice. On découvre les rouages des mains fortes influentes du pays, le pire réside dans la véracité de ces propos !

    ​Au fil du texte j'ai aimé retrouvé l'histoire croisée avec l'intrigue de "Prendre Lily". J'ai trouvé ça passionnant d'avoir la vision sous -jacente de cette histoire à laquelle il n'y a que quelques allusions dans le premier. Et inversement, les allusions faîtes à l'affaire Lily dans ce roman étaient intéressantes car je savais la pleine histoire outre Manche. Ces liens donnent vraiment un intérêt supplémentaire à la lecture.

    ​Sans être une suite à proprement dit, il est tout de même intéressant de lire les deux opus de ce diptyque. J'ai beau chercher je ne vois d'obstacle pour les lire dans l'ordre que l'on veut. Ils sont complémentaires par les nombreux liens entre les affaires Lily et Gloria. Je crois que j'ai encore plus aimé lire cette seconde partie du diptyque consacré à Damiano SOLIVO.
    ​Je ne peux que vous conseiller ces deux romans en espérant que vous prendrez autant de plaisir que moi à les savourer.

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