« Ce fut notre premier aller simple sur la Croisette. Le spectacle fut au rendez-vous : palmiers de toutes tailles, toutes espèces, des chevelus et des dégarnis, des filiformes et des charnus, des bienveillants et des très snobs, tous sur leur trente-et-un. Sur l'asphalte officiaient des joggeurs par centaines : des laids, des beaux, des souffrant le martyr, des pas-essoufflés, des musclés, des gros, des bronzés, des très-pâles, des plein d'assurance, des inquiets, des compétiteurs aux petites bouches cruelles, des résignés sujets au déclassement, des repentis enfin, aux sourires crispés, comme pour s'excuser de tant d'efforts consentis aux diktats de la beauté. Tous slalomaient entre badauds, restaurants étoilés et boutiques de luxe ; des boutiques par dizaines dont je n'arrivais pas à identifier les enseignes.
Seul le 27 retint mon attention. Une brasserie comme il en existait chez nous ; inondée de soleil, entourée de ses serveurs vêtus de leur traditionnel plastron noir, elle avait fière allure ! J'y reviendrais avec Chloé un peu plus tard prendre un petit café. » Premières vacances, comme une ode au « vivre ensemble » en forme de comédie, de road-movie, de roman social, avec en toile de fond la Baie de Cannes, Giacometti, Millet, Debussy... et quelques autres.
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