Adam Zameenzad a un talent unique de conteur et nous plonge dans les affres du tiers-monde, dont il souligne l'horreur mais aussi paradoxalement le bonheur de vivre dans une société où la solidarité face au danger, à la faim crée de formidables liens d'amitié entre des enfants misérables.
Ici, c'est l'amitié amoureuse entre Pepsi et Maria, tous deux âgés d'une dizaine d'années. Ils vivent dans la plus grande décharge du monde et ne cessent de s'entraider et de se protéger face aux « méchants » comme le flic psychopathe Caddy qui aimerait débarrasser la terre de tous ces enfants misérables, quitte à les tuer lui-même ; ou le père de Pepsi, politicien riche et célèbre qui n'a pas reconnu son fils naturel, réduisant Pepsi à grossir les rangs des bandes d'enfants qui survivent en récupérant les déchets des riches. Quant à Maria, elle a été vendue toute jeune à un couple d'étrangers, mais elle a réussi à s'enfuir de justesse et à trouver l'amitié de Pepsi au coeur
de la métropole. Maria rêve de retourner chez elle, au « Paradis » qui n'est autre que la décharge d'où elle vient. Pepsi et Maria décrit le voyage picaresque de ces deux enfants vers le « Paradis ».
Lors de ce voyage, semé de risques et d'aventures, de rencontres avec des êtres fabuleux et de redoutables ennemis, les deux enfants sont accompagnés d'El Gato, l'enfant-chat, et d'El Cuervo, un jeune Indien doté de pouvoirs étonnants.
Le lecteur passe sans arrêt de la somptueuse villa du père de Pepsi, de ce milieu à la fois corrompu, ambitieux et prétentieux - souvent comique - où chacun complote pour lui-même, aux bas-fonds de la ville où Pepsi fait l'impossible pour échapper à ses poursuivants, pour protéger Maria et organiser leur voyage vers le « Paradis ». Il se passe sans arrêt quelque chose, entre la description minutieuse des petites habitudes sordides de Caddy, les stratagèmes plus ou moins grotesques des riches, les projets des enfants, leurs aventures, leurs rencontres, leur affrontement avec les éléments déchaînés, leurs bonheurs, leurs souvenirs, leurs aspirations.
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