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Pensee de la foule, pensee de l'inconscient - genealogie de la psychologie de la foule, 1875-1895

Couverture du livre « Pensee de la foule, pensee de l'inconscient - genealogie de la psychologie de la foule, 1875-1895 » de Bovo Elena aux éditions Pu De Franche Comte
Résumé:

Le sujet de ce livre est la naissance de la psychologie des foules dans le contexte des échanges intellectuels franco-italiens, à la fin du xixe siècle. Entre autres thèmes, il met en évidence l'importance de l'inconscient, à la fois individuel et collectif, tel qu'il était conçu à la fin du... Voir plus

Le sujet de ce livre est la naissance de la psychologie des foules dans le contexte des échanges intellectuels franco-italiens, à la fin du xixe siècle. Entre autres thèmes, il met en évidence l'importance de l'inconscient, à la fois individuel et collectif, tel qu'il était conçu à la fin du xixe siècle, avant la systématisation freudienne. Dans la foule, la personnalité de l'individu se dissout, ce qui permet l'émergence de ses pulsions inconscientes. La violence de cette éruption porte en elle le risque d'une déstabilisation des structures sociétales, ce dont les contemporains prenaient déjà conscience.Cet ouvrage veut éclairer le contexte dans lequel est née la psychologie des foules. Le fait qu'elle soit le résultat d'un dialogue sans concession entre intellectuels (sociologues, juristes, psychologues, médecins, philosophes) français et italiens a été peu étudié. Le succès de Gustave Le Bon, peu enclin au partage de la célébrité, a, par ailleurs fini par éclipser les autres acteurs d'un mouvement qui fut fondamentalement collectif et dialogique. La généalogie conceptuelle montre qu'en réalité la Psychologie des foules (1895) de Le Bon, n'ouvre pas, mais referme au contraire l'époque de la pensée de la foule. Et il la referme parce qu'il a ordonné sa pensée de la foule à sa pensée de la race, et par là même dissous l'objet « foule » dans l'objet « race ». Dès lors, contrairement à la vulgate qui réduit la psychologie des foules à une idéologie conservatrice voire réactionnaire, voulant dépolitiser pour mieux neutraliser les mouvements contestataires des foules, il s'avère que les théoriciens italiens, avant Le Bon, ont tenu ensemble, sans jamais les confondre l'un dans l'autre, et au prix de fortes tensions théoriques, un discours déterministe sur la foule et un discours politique progressiste, le plus souvent proche du socialisme, militant en faveur de l'émancipation des classes dominées.Les événements récents ont donné à ce travail une actualité à laquelle je ne pouvais songer lors de son élaboration: les manifestations des gilets jaunes, mais aussi, paradoxalement, le confinement, qui a causé la disparition momentanée des foules physiques, mais révélé la puissance d'une foule imaginaire et virtuelle. L'effet de surprise provoqué par ces phénomènes tient beaucoup au fait que, dans un monde de plus en plus centré sur l'individualisme, on avait oublié le rôle spécifique de la foule comme acteur de l'histoire.

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