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Peaux blanches, masques noirs ; performances du blackface, de Jim Crow au hip-hop

Couverture du livre « Peaux blanches, masques noirs ; performances du blackface, de Jim Crow au hip-hop » de William T. Lhamon aux éditions Zones Sensibles
  • Nombre de pages : 392
  • Collection : (-)
  • Genre : Sociologie
  • Thème : Sociologie
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

"Voici un livre qui donnera le vertige à ceux qui sont habitués aux standards de l'histoire culturelle", écrit Jacques Rancière dans la préface de "Peaux blanches, masques noirs". 1820, New York, marché Sainte-Catherine : près du port, des " nègres " dansent pour gagner quelques anguilles. A... Voir plus

"Voici un livre qui donnera le vertige à ceux qui sont habitués aux standards de l'histoire culturelle", écrit Jacques Rancière dans la préface de "Peaux blanches, masques noirs". 1820, New York, marché Sainte-Catherine : près du port, des " nègres " dansent pour gagner quelques anguilles. A l'origine monnaie d'échange, ces danses deviennent une marque culturelle pour le lumpenprolétariat bigarré fasciné par le charisme et la gestuelle des Noirs.
Fin du XXe siècle, de part et d'autre de l'Atlantique et sur MTV : Michael Jackson et M. C. Hammer se déhanchent avec des pas de danse et des gestes identiques aux danseurs d'anguilles. Pourquoi ces gestes ont-ils perduré ? Quels processus d'identification ont-ils mis en uvre ? A qui appartiennent-ils ? Aux Noirs qui les ont créés, ou aux Blancs qui, une fois grimés en noir (le blackface), les ont copiés et assimilés ? Peaux blanches, masques noirs, à travers l'histoire des ménestrels du blackface et des lieux fondateurs de la culture américaine, explore cette longue mutation d'un lore limité aux frontières d'un marché multi-ethnique en une véritable culture populaire atlantique où l'échange et la reconnaissance de gestes signent une appartenance - le lore étant, au contraire du folklore, non pas la propriété d'un peuple, mais une matrice de savoir, de récits et de pratiques qui est tout entière affaire de circulation.
Esclaves ou nouveaux affranchis noirs, mariniers ou commerçants blancs, tous vivaient dans les mêmes conditions d'une classe ouvrière luttant pour que la culture dominante les laisse libres d'échanger les marques de reconnaissance culturelles qu'ils partageaient. Du sifflement de Bobolink Bob sur le marché Sainte-Catherine à celui d'Al Jolson dans Le Chanteur de jazz, du Benito Cereno de Melville au Minstrel Boy de Bob Dylan, des peaux d'anguilles portées en guise de serre-tête aux dreadlocks afros, William Lhamon offre ici une fascinante anthropologie de ces signes culturels qui, après avoir vaincu les forces d'oppression qui tentaient de les étouffer, font aujourd'hui partie de notre quotidien.

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