Dès sa naissance, le Parti travailliste britannique se singularise au sein de la famille socialiste.
" Sorti des entrailles " du mouvement syndical, il ne sera pas révolutionnaire, mais parlementaire et démocratique ; conçu pour l'action, il n'aura aucune hésitation devant le pouvoir, ni remords après l'avoir exercé. Ce qui ne veut pas dire qu'il s'en satisfera toujours : la mémoire travailliste exalte la grande époque de l'après-guerre, mais remâche les déceptions et frustrations des années Wilson et Callaghan.
Partagé entre sa droite et sa gauche, gérant non sans mal les luttes de pouvoirs triangulaires entre les syndicats affiliés, ses militants des sections locales et ses élus parlementaires, il est en quête, depuis 1979, d'un leader, d'un rôle et d'une identité. Il s'agit pour lui de revenir au pouvoir, certes, mais surtout de se retrouver, comme en 1945-51, en phase avec une société britannique profondément changée, et d'être en accord avec l'idée qu'il se fait, depuis 1899, de sa politique.
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