Écrivain – voyageur pour notre plus grand plaisir, Julien Blanc-Gras est parti en 2012, aux îles Kiribati, pour lesquelles il écrit : « Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. » (p.11). En...
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Écrivain – voyageur pour notre plus grand plaisir, Julien Blanc-Gras est parti en 2012, aux îles Kiribati, pour lesquelles il écrit : « Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. » (p.11). En effet, « Les atolls des Gilbert culminent à peine à deux ou trois mètres d’altitude. » (p.28) à cause du réchauffement climatique.
C’est ce voyage qui est relaté dans « Paradis (avant liquidation) » dont j’ai trouvé la couverture originale : une île dans un bocal en verre… (pour la protéger ? Certainement).
Ce lieu pourrait être paradisiaque avec les plages mais la mer est plus que polluée (déchets, égouts…). D’autre part, c’est la misère qui règne ici.
Avec son humour habituel, par exemple et au hasard : « Malgré une enquête assez poussée, je n’ai pas trouvé de Nutella. » (p.25), l’auteur arrive à bien nous décrire ce risque d’engloutissement à cause de ce grave réchauffement climatique. C’est que les moyens sont quasi nuls car les ONG ne se manifestent pas tellement. Le manque de tourisme y contribue également. Alors on trouve des maladies, de l’alcool, du désœuvrement…
Pour Julien Blanc-Gras qui écrit : « Le bout du monde se cache plus loin que prévu. On m’avait appris que les antipodes se trouvaient aux alentours de la Nouvelle-Zélande et comme c’est exact, je m’étais empressé d’y croire. Arrivé à Auckland, j’ai tout de même dû emprunter deux avions supplémentaires avant d’apercevoir ma destination. Il faut croire que la géographie n’est pas une science mouvante. » (p.9), voir la détérioration de ce lieu est un constat trop grave.
Ne connaissant pas ce coin du monde, j’ai fait quelques petites recherches et j’ai vu que Kiribati est un atoll, une république dont la capitale est Tarawa. On dit de cet endroit que c’est à la fois « un enfer et un paradis » et qu’il est le symbole du changement climatique » - que « vues d’Occident, les Kiribati ont souvent été décrites comme un paradis de sable blanc et de lagon turquoise » mais « à y regarder de plus près, c’est aussi un enfer perdu au bout du monde. » » Ce pays est l’un des plus menacés par la hausse du niveau de la mer…. Il est aussi l’un des plus pauvres, dépendant largement des aides internationales et des licences de pêche accordées aux navires étrangers pour puiser dans sa vaste zone maritime. »
Pour lutter contre cette montée des eaux inexorable, les habitants n’ont que des moyens dérisoires : sacs de ciment, blocs de coraux…
D’ailleurs, un plan de sauvegarde avait été imaginé : le déplacement de la population aux îles Fidji.
Ce livre, petit par son format, est une grande source d’informations délivrées par l’auteur qui observe tout, vit le quotidien des autochtones, le tout sans oublier son fameux humour.
C’est donc un témoignage très sérieux, qui m’a appris énormément et qui m’a confortée dans l’idée de garder l’auteur de « Touriste » et « Briser la glace » au rang des grands globe-trotters.
J’ai gardé pour la fin, ces quelques lignes extraites de la page 183, au moment du départ : « L’océan envahit le champ de vision. Tawara, future Atlantide, s’éloigne pour devenir un point anonyme dans l’horizon. Vue d’ici, elle évoque ces images de notre planète Terre, minuscule dans le grand vide de l’espace. Une perfection vulnérable, un paradis en sursis. » Il y a même une certaine poésie…
Mon propre dernier mot : « Cocorico ! » car l’auteur est français, né à Gap...