Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
On se retrouve poitrine contre poitrine, ventre contre ventre. On s'approche, on se mélange, on transpire, jusqu'à la délivrance. Au premier abord, les poèmes sensuels de Maram al-Masri semblent évoquer la valse qui entraîne deux êtres épris l'un de l'autre, la frénésie qui s'empare des sens, l'ivresse du désir. Mais rapidement une interrogation s'empare du lecteur : Et si la poétesse parlait d'autre chose ? Si ce corps à corps amoureux et douloureux était celui qu'elle entretient avec le texte. Si la poésie permettait à la femme qui " dénude son âme " d'enfanter d'une autre manière. Par la fontaine de ma bouche rappelle cette idée de René Daumal : " Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. " Au fond, un poème qui ne rencontre pas son lecteur est une semence perdue.
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