Ce roman m’a été conseillé par plusieurs lecteurs après ma déception suite à la lecture de Maman a tort. Au début quelque peu sceptique, j’ai tout de même saisi l’occasion (et le livre en même temps !) en le voyant disponible à la médiathèque, avec cette petite phrase stupide dans la tête : «...
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Ce roman m’a été conseillé par plusieurs lecteurs après ma déception suite à la lecture de Maman a tort. Au début quelque peu sceptique, j’ai tout de même saisi l’occasion (et le livre en même temps !) en le voyant disponible à la médiathèque, avec cette petite phrase stupide dans la tête : « il faut laisser sa chance au produit » …
Et vous savez quoi ? J’ai bien fait de l’écouter cette petite phrase stupide, et d’écouter ces conseils, car Nymphéas noirs est un excellent roman policier !
Un roman policier dans lequel il est question de passion avant tout, mais aussi d’amour et de haine. Nous y suivons 3 personnages féminins (Fanette, une petite fille qui aime peindre, Stephanie, une jeune et belle institutrice, une vieille femme enfin, aigrie par la vie, qui observe et raconte) et ceux qui gravitent autour d’elles.
J’utilise volontairement le verbe graviter car c’est vraiment ça le cœur du livre, l’attraction exercée par ces personnages féminins sur ceux qui les entourent ; qu’ils s’agisse des copains autour de Fanette, ou des hommes autour de Stéphanie, tous tournent autour d’elles, attirés par leur force, leur talent, leur beauté. Et cette attraction va être la cause de plusieurs drames, comme si trop s’approcher d’elles ne pouvait que générer violence et destruction (de la même façon que lorsque l’attraction d’une étoile devient trop forte et que les planètes qui tournent autour se désagrègent finalement à son contact).
Le récit est précis et embarque sans peine le lecteur. Certes le début est un peu lent mais la découverte de l’univers de Monet compense largement ce léger manque de rythme initial et permet de rentrer dans l’histoire sans jamais s’ennuyer. Après quelques dizaines de pages on se laisse prendre au jeu de piste que représentent l’enquête et l’alternance du point de vue des 3 personnages féminins. L’auteur, lui, joue avec une certaine habilité de nos préconçus de lecteurs pour nous emmener précisément là où il souhaite, et il faut être très attentif à certains petits détails pour ne pas se laisser berner ; j’avoue d’ailleurs l’avoir été en large partie, même si j’avais deviné l’un des éléments (je ne vous dirai pas comment afin de ne pas spoiler !).
Son style d’écriture est agréable à lire, fluide, et le vocabulaire accessible mais plein de nuances, sans répétition, sans redondance ; surtout il nous permet vraiment de nous mettre à la place de ses personnages, du plus enfantin au plus âgé, nous faisant vivre la naïveté, la curiosité de l’une, le cynisme et le désabusement de l’autre.
Bref, avec Nymphéas noirs, vous n’aurez pas un « page turner » mais un policier qui se découvre petit à petit et vous emmène exactement là où il veut, tout en vous permettant de redécouvrir un peu de l’univers de Monet. Un policier d’excellente qualité que je vous recommande donc vivement !
http://desmotssurunepage.eklablog.com/noirceur-au-village-de-monet-a127401478
Le roman commence ainsi : Trois femmes vivaient dans un village. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de fuir...
Dans ce roman policier, l’histoire se déroule sur quatorze jours, pendant lesquels la vieille femme raconte tout ce qu’elle voit et tout ce qu’elle fait. Elle est l’observatrice de l’enquête menée pour le meurtre d’un homme, retrouvé le visage dans l’eau d’un ru. Ce meurtre est celui de Jérôme Morval l’ophtalmologue du village et d’autres meurtres auront lieu. Ce livre est une sorte de huis-clos où Giverny est critiqué par la vieille femme car pour elle, le village est, à présent, essentiellement destiné aux touristes.
L’inspecteur Laurenç Sérénac appelle à la rescousse Sylvio Bénarides car il connaît ses méthodes et ses réussites : ordre, méthode, minutie… C’est pour lui l’adjoint idéal. Mais lui-même, a l’avantage d’être également amateur de peinture et, d’ailleurs, dans son bureau, se trouvent des tableaux de maîtres
Les habitants du petit village Giverny vont être interrogés. Tout le monde se connaît mais la question se pose de savoir s’ils ne protègent pas un secret, celui de la mort par noyade d’un petit garçon, en 1937. Sylvio Bénarides est très intrigué par ce fait divers. Il se questionne aussi au sujet d’un trafic d’art et se demande si le meurtre n’aurait pas pu être commis par un collectionneur de tableaux. Surtout que des tableaux Les Nymphéas de Monet se trouvent représenter un nombre impressionnant d’exemplaires car le peintre n’en a pas peint seulement que UN. Il est possible qu’une grande quantité ait pu être mise à l’abri par l’héritier de Monet, son fils et héritier.
Pendant tout ce temps, la vieille femme se délecte du spectacle en reconnaissant qu’elle est méchante. L’histoire est racontée en revenant sur des évènements passés et s’y mélange le moment présent. C’est elle qui découvre en premier le corps de Jérôme Morval ; elle connaît même l’assassin. Elle nous intrique de plus en plus car on se demande pourquoi elle ne raconte rien aux enquêteurs et pourquoi elle est aussi sarcastique et aigrie.
Dans ce livre, on passe d’une femme à l’autre et leurs vies se croisent tout le temps.
L’écrivain nous décrit parfaitement le village de Giverny et tous les lieux existent. Il est difficile de raconter les progrès de l’enquête sans dévoiler la fin qui laisse le lecteur totalement étonné. Mais on peut aussi, comme moi, deviner le dénouement tout en n’osant pas y croire, tout en restant sceptique tant que l’on n’arrive pas à la dernière page. On ne peut que dire que tout cela est bien ficelé et très original.