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Nuage rouge

Couverture du livre « Nuage rouge » de Christian Gailly aux éditions Minuit
  • Date de parution :
  • Editeur : Minuit
  • EAN : 9782707319838
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Un homme roule sur une route de campagne. Il rentre chez lui. Il est presque rendu. C'eût été trop simple : une voiture arrive en face, c'est celle de son ami Lucien mais, quand il la croise, Lucien n'est pas à l'intérieur, c'est une femme qui conduit, une inconnue au visage flou, dominé par le... Voir plus

Un homme roule sur une route de campagne. Il rentre chez lui. Il est presque rendu. C'eût été trop simple : une voiture arrive en face, c'est celle de son ami Lucien mais, quand il la croise, Lucien n'est pas à l'intérieur, c'est une femme qui conduit, une inconnue au visage flou, dominé par le rouge. Qui est-elle ? Et Lucien, où est-il ? Et ce rouge, qu'est-ce que c'est ? Du rouge à lèvres ? De la confiture ? Du sang ? On dirait des peintures de guerre. Des larmes et du sang, voilà bien ce que promet le beau titre du nouveau roman de Christian Gailly - le dixième, déjà. Nuage rouge, c'est l'annonce de ciels peints, chargés d'un orage que la prose ne cessera de remettre, éludante et dilatoire, sournoisement enjouée. C'est aussi l'invention, peutêtre, d'une forme originale de fiction : le polar bègue. Bègue, le narrateur l'était avant que ne commence son histoire, que ne se délie sa langue de témoin - héros, il ne le sera de rien, pas même du fait divers assez sordide qui sert d'intrigue à ce livre saisissant. Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles Les personnages de Christian Gailly sont, plus que jamais, de son propre aveu, des égarés. A l'image de Rebecca Lodge, l'héroïne danoise de Nuage rouge, qui, « sans perdre de vue le soleil et l'amour », finit par s'égarer, un après-midi d'été, sur une petite route de la campagne vendéenne. Multiples variations sur un même geste, oscillations infinies, art, merveilleusement affiné, de la suspension. Christian Gailly emporte définitivement le coeur. Jean-Noël Pancrazi, Le Monde La structure des romans de Christian Gailly, presque toujours celle du roman policier, repose sur quelques dispositifs, récurrents, qui sont en même temps des non-lieux, dans lequel l'individu ne s'inscrit que de manière provisoire, voire aléatoire : l'hôtel (ici à Copenhague), la voiture (ici arrêtée, dont la panne institue le brouillage de l'histoire), la prison (ici l'exact hors -lieu du livre). Ainsi les mystères, qui font l'objet de la nonchalante enquête du narrateur, se règlent sur ces ancrages absents : la nécessité intervient autrement, en lieu et place de ce qui ne serait sinon qu'une bonne histoire sans plus, remplissant un programme attendu, répondant aux questions suivantes : que faisait donc cette voiture arrêtée sur le bord de la route ? Pourquoi cette femme dans la voiture de Lucien sans Lucien ? Où est passé Lucien ? « A pied quelque part sur la route, en train de marcher ? A terre, blessé ? Ou mort mais où ? » Il y a toujours une histoire plus importante que celle qu'on est en train de raconter, constate l'auteur-narrateur-personnage de Nuage rouge. Cette histoire qui s'impose comme un écran à la fin du livre et dont le scénario terrible est raconté deux fois, vient illustrer une théorie sur les crimes propres et les pas propres. Elle ne vise pas à illustrer ou allégoriser l'histoire racontée dans le roman mais se met à sa place, comme si on écrivait toujours quelque chose à la place d'autre chose.
Tiphaine Samoyault, La Quinzaine littéraire

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