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Neuf lettres sur la dissonance sexuelle

Couverture du livre « Neuf lettres sur la dissonance sexuelle » de Gilberte Gensel aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782072718502
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ces huit lettres, plus une au lecteur en manière d'épilogue, s'adressent dans l'ordre à Lou Andreas-Salomé, Christine Angot, Alexis Géra, Freud, Winnicott, Adam Phillips, Jacques Lacan et Michel Gribinski.
Gilberte Gensel, psychanalyste, relève une dissonance, un son désaccordé dans un écrit ou... Voir plus

Ces huit lettres, plus une au lecteur en manière d'épilogue, s'adressent dans l'ordre à Lou Andreas-Salomé, Christine Angot, Alexis Géra, Freud, Winnicott, Adam Phillips, Jacques Lacan et Michel Gribinski.
Gilberte Gensel, psychanalyste, relève une dissonance, un son désaccordé dans un écrit ou un autre, et prend sa plume pour tenter d'obtenir une sorte d'explication que sa lettre va imaginer, détailler et discuter. La fêlure du texte incriminé est chaque fois de nature sexuelle, de près ou de loin.
De près, comme lorsque Lou Andreas Salomé se permet d'écrire que « chez la femme l'appareil génital n'est guère qu'une partie du cloaque prise en location » (en location ! s'énerve Gilberte G., avant de s'en prendre à ce bizarre « cloaque ») ; ou comme lorsque Christine Angot évoque son père incestueux dans Un amour impossible, « comme s'il n'était pas mon père et que je n'étais pas son enfant » - et Gilberte G. de rappeler à l'auteur qu'il n'y eut pas plus « père » que le mythique « père de la horde primitive », qui possédait toutes les femmes et toutes les (ses) filles. Question, de ce fait : qu'est-ce qu'un père ?
De plus loin, comme avec la singulière erreur répétitive et jamais relevée de Lacan, qui échange les termes d'une phrase célèbre de Freud en disant à plusieurs reprises que Freud a écrit que « la perversion est le négatif de la névrose » (il a écrit l'inverse) ; ou comme lorsque Michel Gribinski introduit le désir dans la représentation de scènes insupportables relatives à l'entreprise eugénique nazie de la fondation Lebensborn (Les Scènes indésirables, L'Olivier, 2009), et que Gilberte G. trouve que, là, le désir est quelque chose de totalement dérangeant.
Mais, ailleurs ?
Le style vif, très malin, enjoué de l'auteur se densifie dans la dernière lettre, celle au lecteur (qui, en fait, est évidemment le vrai destinataire de toutes les lettres) où elle fait l'éloge de la dissonance sexuelle : « Ces lettres et les auteurs auxquels elles s'adressent me renvoient indéfiniment à ce fait que la dissonance est sexuelle et que le sexuel dissone. [...] Ce qui ne dissone pas est aux oreilles et à l'entendement plat et inerte, monocorde ne trouvez-vous pas ?
Et terriblement monotone. »

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