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Nellie Bly

Couverture du livre « Nellie Bly » de Carole Maurel et Virginie Ollagnier-Jouvray aux éditions Glenat
  • Date de parution :
  • Editeur : Glenat
  • EAN : 9782344033463
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Pour mener son enquête, elle se fera passer pour folle.Nellie Bly est complètement folle. Sans cesse, elle répète vouloir retrouver ses « troncs ». Personne n'arrive à saisir le sens de ses propos, car en réalité, tout cela n'est qu'une vaste supercherie. Nellie cherche à se faire interner dans... Voir plus

Pour mener son enquête, elle se fera passer pour folle.Nellie Bly est complètement folle. Sans cesse, elle répète vouloir retrouver ses « troncs ». Personne n'arrive à saisir le sens de ses propos, car en réalité, tout cela n'est qu'une vaste supercherie. Nellie cherche à se faire interner dans l'asile psychiatrique de Blackwell à New York dans le but d'y enquêter sur les conditions de vie de ses résidentes. Y parvenant avec une facilité déconcertante, elle découvre un univers glacial, sadique et misogyne, où ne pas parfaitement remplir le rôle assigné aux femmes leur suffit à être désignées comme aliénées. L'histoire vraie de la pionnière du journalisme d'investigation et du reportage clandestin. Un récit poignant porté par le mépris de l'injustice et des persécutions, enrobé d'un graphisme élégant.

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Articles (1)

Avis (6)

  • Nellie Bly veut retrouver ses troncs ! Qu'est-ce donc que cette folle ? Elle est donc internée à Blackwell, un asile psychiatrique.
    Dans ce roman graphique, Virginie Ollagnier et Carole Maurel nous font découvrir la première journaliste d'investigation américaine du 19ème siècle.
    Le point de...
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    Nellie Bly veut retrouver ses troncs ! Qu'est-ce donc que cette folle ? Elle est donc internée à Blackwell, un asile psychiatrique.
    Dans ce roman graphique, Virginie Ollagnier et Carole Maurel nous font découvrir la première journaliste d'investigation américaine du 19ème siècle.
    Le point de départ est l'internement de Nellie Bly. Puis, au fil du récit, nous découvrons les conditions déplorables de ces femmes enfermées malgré elles.
    Et, au milieu de tout ça, Nellie Bly nous explique comment elle en est arrivée là :son enfance heureuse, le décès de son père, le remariage de sa mère...
    Malgré les jolis dessins, ce roman graphique ne m'a pas enthousiasmé par sa structure. Ces multiples flashbacks au milieu du récit lui font perdre le rythme. Dommage.

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  • Une histoire réelle, celle de Nellie Bly, première journaliste d’investigation américaine, à la fin du 19ème siècle. Elle se fait interner à l’asile de Blackwell, pour réaliser un reportage sur l’enfermement des femmes.
    C’est précis, juste, on sent que les auteures ont effectué un travail...
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    Une histoire réelle, celle de Nellie Bly, première journaliste d’investigation américaine, à la fin du 19ème siècle. Elle se fait interner à l’asile de Blackwell, pour réaliser un reportage sur l’enfermement des femmes.
    C’est précis, juste, on sent que les auteures ont effectué un travail important de recherches.
    J’ai beaucoup aimé le caractère bien trempé, l’engagement politique fort de Nellie, son combat pour la condition des femmes, mais aussi sa sensibilité, ses émotions.
    Et par-dessus tout, le bâtiment de réclusion, un personnage à part entière avec ses traumatismes gravés sur les murs, la misère et la souffrance qui y règnent, et la folie (les spectres) qui circule librement.

    Pour le graphisme, les traits sont simples, mais particulièrement expressifs, les couleurs de fond accompagnent les sentiments et émotions. J’ai beaucoup aimé les variations de tons : froids et bleutés pour retranscrire l’insalubrité de l’asile de Blackwell, colorées et agréables lors des flashback, de l’historique de Nellie Bly, ou des retours en enfance des patientes. Ruptures graphiques parfaites.
    Une belle maitrise de l’ensemble : texte et graphisme.

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  • Captivant,un complément illustré à"la salle de bal" d'A.Hoppe,au"Bal des folles"de V.Maas...tout est sombre,vil...un document qui met les points sur les"i".

    Captivant,un complément illustré à"la salle de bal" d'A.Hoppe,au"Bal des folles"de V.Maas...tout est sombre,vil...un document qui met les points sur les"i".

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  • Nellie Bly est le pseudo d'Elizabeth Cochrane, pionnière dans le journalisme d'investigation. A la fin du 19ème siècle, elle travaille en freelance pour le New-York world et se fait engager pour rédiger un article sur les conditions de vie des femmes à l’hôpital psychiatrique Blackwell sur...
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    Nellie Bly est le pseudo d'Elizabeth Cochrane, pionnière dans le journalisme d'investigation. A la fin du 19ème siècle, elle travaille en freelance pour le New-York world et se fait engager pour rédiger un article sur les conditions de vie des femmes à l’hôpital psychiatrique Blackwell sur l'East River.
    Cette institution est comparée à une prison. Les visiteurs sont interdits et les détenues sont toutes pauvres : les riches ne vont pas à Blackwell. Les femmes qui y sont enfermées ne souffrent souvent d'aucun problème psychiatrique mais y ont été internées pour défaut d'argent ou parce qu’elles ne sont pas parvenues à remplir le rôle assigné aux filles !
    Nellie Bly arrivera sans aucune difficulté à se faire passer pour folle et à y être internée pendant dix jours. Suite à ce séjour, elle publiera son article dans lequel elle mettra en lumière les violences, brimades, tortures que subissent les femmes au quotidien ainsi que le froid et le manque de nourriture auxquels elles sont soumises. Après la publication de l'article, la ville de New-York portera l'affaire devant un grand jury et l'administration admettra ses négligences.

    Dans cette BD, Virginie Ollagnier dresse le portrait passionnant de cette femme engagée et déterminée qu'était Nellie Bly. Elle utilise le flash-back pour raconter sa jeunesse afin de mettre en avant la construction de sa personnalité, la naissance de son engagement contre les injustices et ses motivations.
    Nellie s'est toujours jurée qu'elle ne dépendrait pas d'un homme. Elle aurait souhaité devenir institutrice afin d'être indépendante, mais le manque d'argent dans la famille l'en empêchera. Entretenue par l'argent de ses frères qui ne souhaitent pas qu'elle travaille à l'usine, elle s'évade en lisant la presse. Plus tard, elle commencera à rédiger des articles pour des journaux en freelance car à l'époque, il est impossible de se faire engager par les rédacteurs en chef qui ne souhaitaient pas de femme dans le milieu du journalisme.
    Dans ses différents articles, Nellie donnera la parole à ceux qui en sont privés, dénoncera les injustices que subissent les femmes, mais aussi les conditions d'exploitation des plus fragiles et les profits qu'en tirent les puissants.

    Carole Maurel illustre à merveille ce biopic avec le trait singulier qui est le sien. Le dessin fantastique sert parfaitement la noirceur du scénario. Elle fait le choix d'une colorisation dans des teintes froides et bleutées afin de montrer l’insalubrité et le sentiment d'horreur qu'inspire Blackwell. Les flashbacks sont dans des teintes colorées pour marquer une rupture graphique.

    Ce travail à quatre mains est une grande réussite. J'ai dévoré cette BD captivante qui m'a fait découvrir Nellie Bly que je ne connaissais pas et m'a donné envie de lire son livre « 10 jours dans un asile ».

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  • Quand on parle de l’invention du journalisme en immersion, on pense immédiatement à Albert Londres et on oublie que quelques décennies avant lui, il y eut une pionnière : la jeune Nellie Bly. Très connue dans son pays natal où elle est devenue sujet d’une comédie musicale, a bénéficié d’un...
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    Quand on parle de l’invention du journalisme en immersion, on pense immédiatement à Albert Londres et on oublie que quelques décennies avant lui, il y eut une pionnière : la jeune Nellie Bly. Très connue dans son pays natal où elle est devenue sujet d’une comédie musicale, a bénéficié d’un timbre à son effigie et a donné son nom à un prix décerné chaque année pour distinguer une journaliste, elle l’est nettement moins en France. Le retard est en passe d’être rattrapé : mise une première fois à l’honneur par Pénélope Bagieu dans le tome 2 de « Culottées » en 2017, cette femme de tête se voit consacrer pas moins de trois biographies dessinées en dix mois ! Le dernier en date « Nellie Bly dans l’antre de la folie » de Virginie Ollagnier-Jouvray et Carole Maurel paraît dans la collection « Karma » aux éditions Glénat. En quoi réussit-il, lui, à transcender le simple biopic ?

    Un renouvellement du genre du biopic

    Cet album très fouillé qui a nécessité trois ans de travail n’est pas un biopic au sens classique du terme puisque comme l’indique le sous-titre, « dans l’antre de la folie » Virginie Ollagnier et Carole Maurel choisissent de se focaliser sur les dix jours qu’elle passa dans l’asile de Blackwell. C'est une idée de Pulitzer patron du célèbre journal newyorkais « The World » : pénétrer dans un asile et observer ce qui s'y déroule au plus près, en faisant passer sa journaliste pour une aliénée. Elle pose donc en 1887 sa valise dans une pension pour femmes, déclare qu’elle est perdue et que les autres pensionnaires lui veulent du mal puis qu’elle a « perdu ses troncs ». Elle finit par être emmenée dans un hôpital psychiatrique au large de Manhattan après un diagnostic express. Ce nid de coucou est un véritable Alcatraz: on ne quitte pas l’asile de Blackwell’s Island, où les pensionnaires les plus dangereuses marchent attachées par une longue corde, comme des bêtes traînées à l’abattoir. Nellie Bly découvre que des femmes saines d’esprit, des immigrées d’Allemagne, de France ou du Mexique, sont internées à tort…

    Cette histoire fondée sur le récit « Dix jours dans un asile » que Bly fit paraître en feuilleton dans le « World » puis en volume est présenté ici avec du suspense. D’abord parce que si l’on ne connaît pas la vie de Nellie Bly, on peut aisément être dupé au début de l’album et croire que cette Nelly Brown (son identité d’emprunt) est vraiment folle. En effet, le flash-back explicatif sur Pulitzer et « The world » ne vient qu’après. Ensuite parce que le sous-titre choisi est plus énigmatique qu’une simple reprise du titre de l’article et laisse planer le doute : on ne sait pas si elle va en sortir. Les menaces sont nombreuses comme l’indique la couverture. On y voit Nellie Bly de profil, menton en avant et air déterminé. Elle est élégamment vêtue et arbore un chapeau « à panache rose » mais l’arrière-plan est inquiétant : les tons sont bleuâtres, le ciel est chargé et les nuages se muent en de mystérieuses tentacules qui l’enserrent et la rendent prisonnière. En surimpression on aperçoit les encordées, l’asile et des arbres morts.

    La matérialisation de la folie et du danger est effectuée dans le corps de l’œuvre à travers la présence récurrente de monstres proches de Cthulhu tapis dans l’ombre, de tentacules qui envahissent l’espace et de silhouettes fluorescentes. Le jeu sur la lumière est aussi partie prenante. On a l’impression que le bâtiment de l’hôpital psychiatrique est malfaisant et crée une atmosphère à la Henry James. On a ainsi un glissement vers le film d’horreur (d’ailleurs hasard ou référence, « l’antre de la folie » est aussi le titre d’un film de Carpenter !) mais cela permet de mieux souligner l’horreur de la situation et de retranscrire l’engagement émotionnel de Nellie qu’on ressent si bien à la lecture de son article.

    Une transposition efficace

    Virginie Ollagnier et Carole Maurel optent donc pour un traitement fantastique paradoxal qui in fine permet une dénonciation naturaliste. On observe un réel aspect documentaire dans ce roman graphique. Comme la journaliste, les deux autrices « portent la plume (et la mine de plomb) dans la plaie » selon la formule d’Albert Londres. Virginie Ollagnier s’était déjà intéressée à la psychiatrie du début du XXe siècle dans son premier roman : « Toutes ces vies qu’on abandonne » en 2007 mais pousse ici son souci de documentation à l’extrême en s’appuyant notamment sur les actes authentiques d’un congrès de la société américaine de psychiatrie et sur les méthodes de traitements préconisées : bains glacés, camisole en tissu et chimique etc …

    On y retrouve également des détails sordides qui transposent bien ceux du récit de la journaliste : aliments avariés, vermine, travail forcé, coups, humiliations psychiques … Les mêmes litotes sont présentes (les visites suspectes des médecins la nuit, la naissance puis la disparition d’enfants au sein de l’établissement). Certains passages, comme les visites de curieux qui viennent voir les folles comme ils se rendraient au zoo évoquent également le roman de « Le bal des folles » de Victoria Mas. Pas d’emphase, un simple constat. Le lecteur tire ses conclusions et s’en indigne lui-même.

    Le dessin n’est jamais redondant. Il donne la part belle aux expressions des personnages, individualise chacune des pensionnaires et nous permet ainsi de nous attacher à elles. Maurel joue également sur les angles de prise de vue, les cadrages et les décors qui sont détaillés et signifiants. Elle varie le découpage et nous offre de superbes pleines pages. Pour dénoncer les conditions insalubres dans lesquelles évoluent ces femmes, les couleurs sont froides, bleutées avec un rendu un peu sali. La dessinatrice utilise également un encrage à la plume et à la mine grasse qui donne un côté très charbonneux parfois aux planches et s’accorde bien avec la noirceur du propos. L’héroïne, quand elle n’est pas encore internée, porte des tons roses (elle a longtemps été surnommée Pinky à cause de son goût pour cette couleur) mais une fois à Blackwell, elle est comme aspirée par le lieu et se fond dans le décor grisâtre.

    Portrait d’une personnalité « exemplaire »

    Des épisodes de l’album tranchent avec cette dominance, il s’agit des flash-backs car cet album c’est avant tout le portrait d’un personnalité hors-normes. Les flash-backs ne sont pas arbitraires mais montrent le cheminement de Nellie Bly et ses motivations. C’est une perpétuelle indignée, de son enfance déclassée et des violences envers sa mère dont elle a été le témoin, elle garde une rage et une colère. Elle lutte avant tout contre l’injustice et sa volonté de défendre les femmes pauvres en particulier c’est ce que montre fort bien la scénariste.

    Ces retours en arrière sont amenés avec fluidité lors de la nuit de veille que s’impose Nellie à la pension afin de manquer de sommeil et de passer plus aisément pour folle puis lors de ses insomnies à l’asile. Ils ne constituent pas une digression mais prolongent le propos. La vie de Nelly Bly permet, en effet, comme ses écrits de dénoncer la maltraitance dont est victime la gente féminine. Le sort de sa mère d’abord « condamnée » à se remarier pour survivre à la mort de son père car spoliée par les enfants du premier lit puis par le notaire et surtout son exemple à elle. Nelly n’est ainsi jamais embauchée comme l’aurait été un homme mais demeure pigiste même après son coup d’éclat et quand elle dérange on tente de la remettre à sa place « de femme » et on veut lui confier la rubrique théâtre ou la page jardinage …On a ainsi un savant jeu d’échos entre le microcosme de l’asile et le macrocosme de la société de la fin du XIXe : certaines femmes sont envoyées là -bas parce qu’elles sont des poids pour leur famille qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, parce qu’elles n’obéissent pas parce qu’elles ont trompé leur mari. On cherche à brimer les individualités et à faire entrer les femmes dans une norme…

    C’est donc un magnifique album agrémenté comme toujours dans la collection Karma d’un beau cahier graphique final avec des recherches de personnages, des pleines pages inédites et surtout une passionnante interview des deux autrices menée de main de maître par le directeur de collection Aurélien Ducoudray. Virginie Ollagnier y décrète « Nellie est entrée dans ma vie lorsque j’ai cherché des modèles de femme à ma fille ». Au-delà de l’anecdote de Blackwell, cette aventure « dans l’antre de la folie » montre la dure condition féminine dans la société occidentale de la fin du XIXe et le rôle clé joué par la jeune femme « pour donner la parole à ceux qui en sont privés » et dénoncer les injustices. Nous quittons la jeune femme juste après le succès et les retombées médiatiques, politiques et sanitaires de son premier gros coup et l’on se prend à rêver d’un nouvel album qui mettrait en exergue cette fois comment Nellie Bly a fait non seulement de ses écrits de sa vie un combat émancipatoire et on aimerait que les autrices nous embarquent dans un tour du monde en soixante douze jours ou derrière les lignes …

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  • Avant même la lecture, les différentes chroniques vues ici et là avaient provoqué un coup de cœur pour le travail de Carole Maurel. Un coup de cœur ça ne s’explique pas…
    J’ai beaucoup aimé cet album. L’histoire évidemment, contée par des flash-backs audacieux, celle d’une femme très attachante...
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    Avant même la lecture, les différentes chroniques vues ici et là avaient provoqué un coup de cœur pour le travail de Carole Maurel. Un coup de cœur ça ne s’explique pas…
    J’ai beaucoup aimé cet album. L’histoire évidemment, contée par des flash-backs audacieux, celle d’une femme très attachante qui veut s’affranchir, s’exprimer, donner la voix à ceux qui ne l’ont pas, aider les plus fragiles, qui veut être libre. Celle aussi des autres femmes croisées, des histoires déchirantes et cruelles. Mais je suis aussi touché par l’univers crée par Carole Maurel : les couleurs et surtout les personnages… ces yeux, ces regards, ces expressions, ces émotions si bien exprimées. Je suis conquis.

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