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Quelle conception de l'homme les révolutionnaires français cultivaient-ils ? Cette interrogation, qui devrait être primordiale aux yeux de qui se fait devoir de méditer sur les " droits de l'homme ", est, curieusement, très peu soulevée.
Elle ouvre pourtant, à travers les Lumières et la Révolution, une assez large voie, révélatrice de paysages insoupçonnés. La vision de l'homme que nos " grands ancêtres " ont héritée de l'esprit des Lumières est plutôt surprenante. Leur image de l'homme est très réductrice. " L'homme et l'animal ne sont que des machines de chair ou sensibles. " Ces mots fort clairs de l'" humaniste Diderot ", que cosigneraient, pour l'essentiel, tant de ses collègues (Voltaire inclus), résument bien tout : réduction de tous les phénomènes d'intériorité (intelligence et sentiments) à un jeu mécanique des sensations et impressions, absence de frontière entre animal et homme, entière absence de volonté, de liberté en l'être humain, mécaniquement assujetti à l'égoïsme.
Ces constatations, dont le présent ouvrage fonde minutieusement la démonstration sur un florilège impressionnant de citations, éclairent bien des choses. Elles font, notamment, plus que suggérer une profonde cohérence entre l'idéologie des droits de l'homme, les faux frais douloureux de l'épopée révolutionnaire, et certains hasards de la bioéthique contemporaine.
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