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Naître dyslexique ; la médicalisation des difficultés d'apprentissage de la lecture

Couverture du livre « Naître dyslexique ; la médicalisation des difficultés d'apprentissage de la lecture » de Sandrine Garcia aux éditions La Decouverte
Résumé:

Existe-t-il une différence de nature entre un mauvais lecteur et un enfant dyslexique ? Les méthodes d'apprentissage ont-elles une responsabilité dans les troubles des apprentissages qui sont actuellement l'objet de campagnes de prévention et d'orientation vers des classes spécialisées dans la... Voir plus

Existe-t-il une différence de nature entre un mauvais lecteur et un enfant dyslexique ? Les méthodes d'apprentissage ont-elles une responsabilité dans les troubles des apprentissages qui sont actuellement l'objet de campagnes de prévention et d'orientation vers des classes spécialisées dans la prise en charge de ces problèmes ? Certains, qui s'en prennent à la " méthode globale ", n'hésitent pas à l'affirmer, d'autres imputent les difficultés de ces enfants à leur milieu social (pauvreté culturelle, langage peu élaboré, etc.).
Les pouvoirs publics ont, de leur côté, tranché en faveur d'une approche médicalisante avec la loi de 2005. Sous couvert de " reconnaître " le handicap que constituent les troubles des apprentissages, ils ont en fait éludé la question pédagogique. Pourtant, en l'état actuel de la recherche, il est impossible d'affirmer que les difficultés d'apprentissage de la lecture (chez les élèves qui seront rapidement classés comme " dyslexiques ") relèvent de dysfonctionnements cognitifs. Il semble au contraire nécessaire de considérer que la dévalorisation des aspects les plus techniques de l'apprentissage par les experts de la lecture ait comme conséquence de nier purement et simplement les difficultés réelles de cet apprentissage. Au final, la frontière entre les enfants souffrant d'une pathologie de la lecture et les autres enfants relève avant tout d'une construction sociale et d'un partage des territoires d'intervention entre les professionnels de l'éducation (enseignants) et de la rééducation (orthophonistes).
En s'appuyant sur une enquête statistique menée auprès de parents d'enfants dyslexiques, ce livre montre que les difficultés d'apprentissage sont toujours rapportées aux incapacités cognitives des enfants, qui se trouvent ainsi d'emblée scolairement stigmatisés par leur échec en lecture. Du coup, le recours à la catégorie de dyslexie devient, pour les parents, une ressource paradoxale leur permettant d'échapper à la stigmatisation et au renoncement pédagogique du système scolaire.

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