Les ressorts de la création, chez un génie de l'envergure de Cézanne, sont voués à demeurer impénétrables. Mais l'être social peut être approché en suivant les nombreuses traces documentaires que, comme tout homme du 19e siècle, il a laissé dans les archives publiques. Actes d'état civil, bulletins scolaires, recensements, plans cadastraux, minutes notariales ou encore registres de l'enregistrement : dans toutes ces archives banales, le lecteur peut suivre, de la naissance au règlement de sa succession, la trajectoire plutôt lisse d'un rentier avisé, auquel l'administration n'a guère plus tardé que la critique à reconnaître la qualité d'artiste peintre. Mais ces archives révèlent aussi tous les petits accrocs à la respectabilité que s'est autorisés " Monsieur Paul Cézanne ", né hors mariage, longtemps insoucieux de régulariser son union avec Hortense Fiquet et de reconnaître son fils, quoique plus attentionné qu'on l'a dit pour ses proches. Enfin et surtout, ce matériau va permettre de rectifier bien des inexactitudes et de faire justice de trop de contrevérités : à ce titre, il constitue un apport déterminant aux études cézanniennes. Nombre important de monographies et d'ouvrages consacrés à Paul Cézanne, cette année. Or, Monsieur Paul Cézanne, rentier, artiste peintre est un livre consacré à des reproductions d'archives d'état civil, scolaires, notariales, concernant la vie de Cézanne. Il est cependant accompagné d'un cahier "Reproductions" (16 pages sur 298), mais il ne s'agit pas de l'objet essentiel de l'ouvrage.
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