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Mon petit gène, ma seconde chance

Couverture du livre « Mon petit gène, ma seconde chance » de Laetitia Mendes aux éditions Anne Carriere
Résumé:

En disparaissant, ma mère m'a légué deux choses : un gène et une histoire. Pour être précise, un mauvais gène et une belle histoire. Elle voulait d'ailleurs écrire son autobiographie. Peu à peu, l'histoire de ma mère est devenue la mienne, mais aussi celle de ma soeur et de ma fille, dont... Voir plus

En disparaissant, ma mère m'a légué deux choses : un gène et une histoire. Pour être précise, un mauvais gène et une belle histoire. Elle voulait d'ailleurs écrire son autobiographie. Peu à peu, l'histoire de ma mère est devenue la mienne, mais aussi celle de ma soeur et de ma fille, dont j'étais enceinte. Par la force des choses, par la faute des gènes BRCA1 et BRCA2, qui révèlent une mutation génétique et une hérédité dans certains cancers du sein et des ovaires. Chez nous, tout se transmettait par les femmes, l'amour comme la maladie, nous devions l'accepter. Plus tard, quand ma mère eut les résultats du dépistage génétique, ma soeur et moi avons dû choisir de nous soumettre ou non à cet examen. Ainsi saurions-nous si notre grand-mère et notre arrière-grand-mère maternelles, victimes de cancers du sein précoces, tout comme ma mère, nous avaient fait cette mauvaise blague.
À quelques jours de sa mort, ma mère me dit : « C'est toi qui écriras mon bouquin. » Pendant des années, j'ai eu bien trop d'épreuves à surmonter, avec la vie, mes seins et moi-même, pour me lancer dans l'écriture. Mais l'idée de transmettre à ma fille l'histoire d'une lignée de femmes pas tout à fait comme les autres faisait son chemin. Et puis, Angelina est passée par là. En 2013, elle a fait paraître un article intitulé «My medical choice» dans le New York Times. Angelina Jolie osait parler au monde entier de sa double mastectomie, une opération préventive dévastatrice autant que libératrice. Une opération qui réduisait de 87 à 5 % son risque de contracter un cancer du sein. Elle aidait des milliers de femmes en brisant un tabou. Soudain, j'étais prête moi aussi. À parler. À écrire. À apporter mon témoignage pour aider les autres. Les 32 000 porteuses déclarées de l'un de ces gènes en France, soit 1 femme sur 500, soit aussi 5 % des femmes atteintes d'un cancer du sein. Toutes ces femmes confrontées, un jour ou l'autre, à l'ablation et à la reconstruction de leurs seins.

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