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Mon bel animal

Couverture du livre « Mon bel animal » de Marieke Lucas Rijneveld aux éditions Buchet Chastel
Résumé:

Au coeur d'un été étouffant dans la campagne hollandaise, alors que plane la menace de la grippe bovine, un vétérinaire se rapproche d'une adolescente de quatorze ans, fille d'un exploitant agricole. Dans son journal relatant les faits, ce dernier décrit avec un lyrisme glaçant la relation qu'il... Voir plus

Au coeur d'un été étouffant dans la campagne hollandaise, alors que plane la menace de la grippe bovine, un vétérinaire se rapproche d'une adolescente de quatorze ans, fille d'un exploitant agricole. Dans son journal relatant les faits, ce dernier décrit avec un lyrisme glaçant la relation qu'il entretient avec la jeune adolescente. Au-delà de la citation « feu de mes reins », invoquée à plusieurs reprises, et du mot « nymphette », on retrouve dans ce texte de nombreuses références à Lolita de Nabokov : la forme du récit confessionnel écrit en prison, avec le seul point de vue du narrateur ; l'histoire d'amour qui n'en est une que pour l'adulte ; la mère de la jeune fille morte dans un accident de voiture ou le journal intime révélateur.
C'est dans ses choix de s'éloigner de ce texte que Marieke Lucas Rijneveld révèle toute sa puissance. En situant son intrigue dans la rudesse de la campagne néerlandaise, au plus proche de la vie rurale et des préoccupations de ce vétérinaire de campagne qui ne cesse de comparer sa victime aux animaux qu'il soigne, l'auteur fait cohabiter les accents passionnés du narrateur avec les descriptions cliniques de la vraie nature de leur relation. Plus encore que dans son premier roman, Marieke Lucas Rijneveld s'applique à brouiller les frontières, à remettre en question les structures. Sous sa plume, le bourreau et sa victime se confondent, les limites entre l'homme et l'animal se brouillent, la bouse de vache côtoie le Cantique des cantiques.
Avec une stupéfiante maîtrise du rythme, il a fait le choix de rédiger cette confession sous la forme d'une longue phrase auquel le lecteur s'accroche, happé par ce tableau clair-obscur.

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