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Mictlán

Couverture du livre « Mictlán » de Sebastien Rutes aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782072870576
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

A l'approche des élections, le Gouverneur - candidat à sa propre réélection - tente de maquiller l'explosion de la criminalité. Les morgues de l'Etat débordent de corps anonymes que l'on escamote en les transférant dans un camion frigorifique. Le tombeau roulant est conduit, à travers le désert,... Voir plus

A l'approche des élections, le Gouverneur - candidat à sa propre réélection - tente de maquiller l'explosion de la criminalité. Les morgues de l'Etat débordent de corps anonymes que l'on escamote en les transférant dans un camion frigorifique. Le tombeau roulant est conduit, à travers le désert, par Vieux et Gros, deux hommes au passé sombre que tout oppose. Leur consigne est claire : le camion doit rester en mouvement.
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sans autre arrêt autorisé que pour les nécessaires pleins de carburant. Si les deux hommes dérogent à la règle, ils le savent, ils iront rejoindre la cargaison. Partageant la minuscule cabine, se relayant au volant, Vieux et Gros se dévoilent peu à peu l'un à l'autre dans la sécurité relative de leur dépendance mutuelle. La route, semée d'embûches, les conduira-t-elle au légendaire Mictlán, le lieu des morts où les défunts accèdent, enfin, à l'oubli ?

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Articles (1)

Avis (6)

  • Mictlán, en langue nahuatl, famille des langues uto-aztèques, et actuellement la langue indigène la plus parlée au Mexique, signifie « le lieu des morts », où les défunts accèdent à l’oubli après un long voyage à travers le monde d’en bas.
    Le titre de ce thriller, peu conventionnel, de par sa...
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    Mictlán, en langue nahuatl, famille des langues uto-aztèques, et actuellement la langue indigène la plus parlée au Mexique, signifie « le lieu des morts », où les défunts accèdent à l’oubli après un long voyage à travers le monde d’en bas.
    Le titre de ce thriller, peu conventionnel, de par sa traduction résume assez bien l’âme de celui-ci.
    Dans un pays d’Amérique latine, jamais nommé, même si Sébastien Rutés a pris comme point de départ un fait divers mexicain datant de 2018, où la criminalité, comme les inégalités et la pauvreté ont explosé, les élections approchent. Le Gouverneur, candidat à sa propre réélection, doit tenter de cacher tous ces cadavres victimes de la violence ordinaire, « vu que les chambres froides des morgues et des hôpitaux et même des boucheries-charcuteries sont pleines, et les cimetières aussi ... ».
    Deux hommes, au passé sombre, Gros et Vieux ont accepté de prendre le volant de ce semi-remorque chargé de 157 cadavres. Ils ont l’ordre du Commandant de rouler 24 heures sur 24, sans jamais s’arrêter sauf pour faire le plein de carburant et alors, interdiction d’ouvrir la remorque réfrigérée.
    C’est donc à ce voyage que nous sommes conviés, dans cette cabine où les deux protagonistes se relayent et se surveillent. L’auteur nous laisse entendre les points de vue de ces deux hommes hantés par leur passé de misère et de violence livrant leurs pensées, ainsi que celui du narrateur, tout au cours de ce voyage hallucinant et sans pause, comme la longue phrase que constitue le premier chapitre.
    Mais le lieu où les morts peuvent enfin accéder à l'oubli, est encore loin et les embûches vont être nombreuses et il va falloir faire face aux narcos, aux gangs, aux flics, aux militaires... Nous sommes plongés dans un pays en proie au chaos le plus total, dans un monde inhumain, où tout est hostile, où la violence, la terreur et la mort règnent : pour survivre, il faut tuer.
    C’est un roman noir, très noir, avec cependant des petits instants de beauté et, vers la fin du voyage, une lueur d’humanité et comme une sorte d’apaisement.
    Ce petit opus très sombre, assez éprouvant, dérangeant, bouleversant, au style épuré mais non sans une certaine poésie, ne peut en aucun cas laisser le lecteur impassible.
    La forme littéraire est en complète adéquation avec le fond du roman, ni trêve, ni respiration : un véritable exploit !

    Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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  • Ils ne sont jamais nommés. Ils sont juste désignés comme Gros, Vieux et l’Architecte. Le lecteur monte dans le camion avec eux. Le road-trip est alors lancé ! La lecture se fait au rythme du voyage. Lorsque les personnages sont en train de rouler, les phrases sont longues, très longues. Elles...
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    Ils ne sont jamais nommés. Ils sont juste désignés comme Gros, Vieux et l’Architecte. Le lecteur monte dans le camion avec eux. Le road-trip est alors lancé ! La lecture se fait au rythme du voyage. Lorsque les personnages sont en train de rouler, les phrases sont longues, très longues. Elles sont ponctuées de virgules, au rythme du roulis du camion. Les mots se suivent, les idées s’entrechoquent, les digressions s’immiscent sans interruption. Successivement, on entre dans le cerveau de chaque protagoniste, qui va nous narrer sa vision de la situation en cours.

    Quand le véhicule s’arrête, que les hommes descendent sur la terre ferme, la syntaxe « normale » reprend ses droits. Les phrases retrouvent une longueur classique, comme une pause dans le périple. Mais ces courts moments ne sont pour autant pas reposants, parce qu’ils sont le prétexte à des scènes de fusillades débridées et sanglantes. Et cela ne dure jamais longtemps, on reprend très vite le volant.

    Le roman est court et c’est une bonne chose. L’effet de style utilisé par l’auteur est très efficace mais pourrait devenir lassant. Ne pas croiser de points durant plus d’une page est assez déroutant et ne laisse que peu de place à la respiration. Comme ce huis clos est oppressant, cette méthode est très adaptée pour faire ressentir les sensations au lecteur. Seulement, à la fin, on est content que ça se termine pour pouvoir reprendre son souffle.

    Sébastien Rutés réussit un livre atypique et maîtrisé qui vous stressera tout au long de la route. Durant les longues réflexions des personnages, il en profite pour parler du côté sombre du pays traversé (qu’on imagine en Amérique du sud) et des us et coutumes peu commodes de ses habitants. C’est angoissant, violent, macabre, désespéré, tout ce qu’on aime dans un roman noir !

    http://leslivresdek79.com/2020/07/07/568-sebastien-rutes-mictlan/

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  • ouf, je viens de terminer cet incroyable voyage en semi remorque rempli de 157 cadavres morts de mort violente, au Mexique. Lle Mictlán, du titre désigne dans la mythologie asteque « le lieu des morts »
    Ce livre rend perplexe, il est basé sur un évènement réel de 2018, et l'auteur a imaginé les...
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    ouf, je viens de terminer cet incroyable voyage en semi remorque rempli de 157 cadavres morts de mort violente, au Mexique. Lle Mictlán, du titre désigne dans la mythologie asteque « le lieu des morts »
    Ce livre rend perplexe, il est basé sur un évènement réel de 2018, et l'auteur a imaginé les pensées et les évènements qui ont conduit à cette découverte macabre.
    L'écriture surprend, les pensées sont une seule et longue phrase, sans presque de ponctuation. C'est seulement quand il se passe quelque chose que l'écriture redevient "classique".
    Mais que de morts, avant, pendant, les deux conducteurs ont interdiction de s'arrêter sauf pour faire le plein, et passent le temps en réfléchissant sur les problèmes de la mort et les meurtres qu'ils ont commis eux, volontairement ou sur ordre. Un arrêt autre est leur arrêt de mort, et des hommes du gouverneur les suivent dès qu'un évènement se présente, alors c'est la tuerie.
    Le seul personnage sympathique, qui lui ne sera pas tué, est un archéologue qui comprend ce qui se passe et réussit à s'échapper lors d'un incident, grâce à lui les deux compères de fortune réfléchissent sur la mort lors des civilisations anciennes .
    Le récit est du noir le plus pur : implacablement désespéré,

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  • l auteur nous livre une plongee en enfer où on decouvre vieux et gros conduisant vaille que vaille un pooids lourd avec 157 cadavres sur les routes mexicaines. Pourqoi? vers ou? autant d interrogations qui nous ramene aux questions de notre condition humaine!
    c est glauque, à chaque page...
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    l auteur nous livre une plongee en enfer où on decouvre vieux et gros conduisant vaille que vaille un pooids lourd avec 157 cadavres sur les routes mexicaines. Pourqoi? vers ou? autant d interrogations qui nous ramene aux questions de notre condition humaine!
    c est glauque, à chaque page tournee , la noirceur du trait me colle aux doigts. Je ne peux pas dire si j ai aimé ou non, mais quel talent et un bon choix litteraite, car l histoire sincerement m écoeuré!

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  • Quelle aventure ! Quelle histoire remplie de cadavres où la mort est omniprésente, passée ou à venir ! La citation de B. Traven, un auteur dont j’ai beaucoup apprécié La révolte des pendus, La charrette et Rosa blanca, cette citation placée en épigraphe m’a fait tout de suite penser que j’allais...
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    Quelle aventure ! Quelle histoire remplie de cadavres où la mort est omniprésente, passée ou à venir ! La citation de B. Traven, un auteur dont j’ai beaucoup apprécié La révolte des pendus, La charrette et Rosa blanca, cette citation placée en épigraphe m’a fait tout de suite penser que j’allais plonger dans un drame mexicain et je n’ai pas été déçu.
    Mictlán, le lieu où les morts peuvent enfin accéder à l’oubli, est encore loin quand Sébastien Rutés m’embarque dans la cabine d’un camion semi-remorque frigo transportant cent cinquante-sept cadavres que le Gouverneur veut cacher en le faisant rouler constamment.
    Pour conduire ce transport macabre, deux hommes : Gros et Vieux, comme l’auteur les appelle. Ils ne s’entendent pas vraiment mais cohabitent par force sous la menace du Commandant qui couvre son supérieur visant sa réélection.
    Ici, je dois tout de suite parler du style d’écriture particulier de ce roman très noir découvert dans le cadre des Explorateurs du Polar de Lecteurs.com, un livre édité par Gallimard dans sa collection La Noire. Sébastien Rutés m’a étonné dès les premières lignes en écrivant sans finir ses phrases, les mots et expressions s’enchaînant sans cesse dans le mouvement de ce camion qui roule, qui roule vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le désert. Surpris, au début, j’ai ensuite bien apprécié le style, la pertinence des réflexions, leur à-propos ainsi que les informations distillées au fil des pages.
    Enfin, il faut bien s’arrêter pour faire le plein dans une station-service et là, je retrouve un chapitre classique, des phrases courtes, des paragraphes. Cela permet de souffler très peu car les événements se précipitent, nos deux compères reprennent leur périple et le style s’adapte aussitôt à la route qui défile.
    Roman noir intrigant, palpitant, angoissant, macabre, Mictlán fait réfléchir au sens de la vie, à la misère, au pouvoir qui sacrifie les humains et autres êtres vivants sans état d’âme, enfin à la mort qui nous attend tous et toutes.
    Souffrir, ne pas souffrir, faire du mal à ceux qu’on aime, Gros y pense, revoit tout cela dans ses rêves agités lorsqu’il peut enfin dormir dans la cabine surélevée du camion pendant que Vieux conduit. Chacun revoit sa femme et sa fille ou sa mère et sa sœur mais il est temps de chercher un peu de paix, de trouver un peu de quiétude pour les vivants comme pour les morts.
    À la fin du livre, l’auteur qui publie son sixième roman, explique qu’en novembre 2018, un camion semi-remorque contenant cent cinquante-sept cadavres a été retrouvé près de Guadalajara, au Mexique. Ils étaient tous morts de mort violente. Ils étaient là parce que les morgues étaient pleines.
    C’est cette information qui a été le point de départ de son écriture, écriture que Sébastien Rutés conduit magistralement à son terme.

    Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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  • Cela fait des jours qu’un semi-remorque frigorifique blanc, totalement banalisé, parcourt inlassablement le désert mexicain, ses deux chauffeurs Vieux et Gros se relayant sans interruption, de façon à ne s’arrêter que pour les pleins de carburant. A son bord s’entassent cent cinquante-sept...
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    Cela fait des jours qu’un semi-remorque frigorifique blanc, totalement banalisé, parcourt inlassablement le désert mexicain, ses deux chauffeurs Vieux et Gros se relayant sans interruption, de façon à ne s’arrêter que pour les pleins de carburant. A son bord s’entassent cent cinquante-sept cadavres, tous victimes de la violence, certains non identifiés, en tous les cas interdits de crémation tant qu’une enquête peut encore les concerner. La criminalité saturant morgues et cimetières dans tout le pays, le gouvernement en pleine période électorale cherche ainsi à gagner du temps avec les morts dont il ne sait plus que faire…

    Cette histoire surréaliste est inspirée d’un fait réel survenu au Mexique en 2018. Les premiers chapitres sont déconcertants : une seule et même interminable phrase y tourne en boucle au fil des pensées ressassées par Gros et Vieux, au cours de leurs longues heures de divagation sans but sur les routes droites et sans fin qui traversent la torpeur du désert. L’on y comprend peu à peu leur histoire et cette présence perpétuelle de la mort, dans ce pays où la vie ne pèse rien, et où chacun doit être prêt à tout pour préserver sa peau un jour de plus.

    Puis le rythme change, alors que les incidents viennent interrompre les réflexions désabusées des deux hommes, transformant leur traversée hallucinée d’un pays aux allures de purgatoire en une véritable plongée en enfer qui n’est pas sans évoquer Le salaire de la peur de Georges Arnaud. Dès lors, tout dérape, entraînant les deux chauffeurs dans une glissade mortelle où ils tenteront comme ils peuvent de conserver le plus longtemps possible l’équilibre, en tout cas le fragile souffle qui les différencie encore de leur silencieuse cargaison.

    Le récit est du noir le plus pur : implacablement désespéré, le ton décapant ne laisse aucun répit, flirtant avec l’absurde dans un humour qui fait autant rire qu’il atterre le lecteur. L’on est ébloui par la maestria de l’auteur, qui, tant par le style que par la construction du roman, a su si bien rendre l’atmosphère de peur qui pèse comme une chape sur une société résignée et terrée dans une passivité impuissante. Chacun espère y passer à travers les gouttes en fermant les yeux, n’hésitant pas à donner lui-même la mort pour éviter de la recevoir, avec pour « unique droit et seule liberté : gagner un peu de temps avant la fin. »

    Déroutante au début, cette lecture s’avère une claque magistrale, une plongée saisissante dans le dangereux enfer d’une société mexicaine qui vit dans l’ombre de la mort perpétuellement en embuscade. L’on en ressort sidéré et groggy, durablement marqué par un désespoir si noir, qui n’exclut pourtant ni drôlerie ni poésie. Ce livre me marquera autant que le terrifiant 2666 de Roberto Bolaño.

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