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Marx et la loi travail ; le corps biopolitique du Capital

Couverture du livre « Marx et la loi travail ; le corps biopolitique du Capital » de Jacques Bidet aux éditions Editions Sociales
Résumé:

Au centre du Capital, dans un chapitre clé, Marx analyse le grand combat social et citoyen qui marque l'émergence du mouvement ouvrier. Il s'agit des luttes, qu'on voit alors surgir dans toute l'Europe, pour une législation du temps de travail. Une question plus que jamais à l'ordre du jour,... Voir plus

Au centre du Capital, dans un chapitre clé, Marx analyse le grand combat social et citoyen qui marque l'émergence du mouvement ouvrier. Il s'agit des luttes, qu'on voit alors surgir dans toute l'Europe, pour une législation du temps de travail. Une question plus que jamais à l'ordre du jour, semble-t-il. Le philosophe théorise avec les mots mêmes des travailleurs en grève. Le syndical y rencontre le politique : le Bill des 10 heures et le cri de la Charte pour le suffrage universel se font écho, dit-il. Il s'agit de savoir qui fera la loi commune.
Jacques Bidet nous propose donc de lire Le Capital en nous concentrant sur ce moment décisif où il prend brièvement la tournure d'un récit dramatique qui met en scène une interpellation, non pas une interpellation du haut du ciel ni des profondeurs de l'inconscient, mais un interpellateur en chair et en os, porte-parole supposé des maçons londoniens en grève. Et ce qu'il évoque, ce qu'il arrache à la nuit de ce contrat qui n'en est pas un parce qu'il ne veut pas avouer ce qu'il stipule, c'est l'annonce de la mort au travail, au terme d'une usure prématurée, à la fleur de l'âge. Pour se faire il convoque deux grands témoins, Althusser, celui de l'interpellation, et Foucault, celui de la biopolitique. Il s'agira donc d'une relecture du Capital à partir de la place conceptuelle qu'y occupe le « corps », le corps au travail, dans son rapport à l'affrontement de classe dans l'espace politique.
Si ce livre a trouvé son titre dans une certaine actualité, il ne s'agit pas d'un écrit de circonstance, mais d'un travail qui s'inscrit dans le cadre plus large d'une étude de la société moderne. Il a bien sûr une visée politique, mais à travers une analyse de la « politique de Marx », celle qui fait corps avec sa « critique de l'économie », en tant qu'elle s'affirme comme biopolitique, politique de la vie. Il porte sur les relations entre économie, politique, sociologie, droit et histoire, telles qu'elles s'annoncent à partir de cette fameuse et si disputée « valeur travail » jusqu'à la « loi-travail » qui fait l'objet du fameux débat « juridique » examiné dans cet ouvrage. En ce sens, il s'agit d'une introduction à la lecture du Capital, non au sens d'une explication d'ensemble, mais d'un accès à la trame conceptuelle de cette oeuvre qui on le verra a beaucoup à dire sur les débats qui ont fait les nuits debout de ce printemps 2016.

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