A cette occasion, nous vous offrons des albums du lauréat 2023 du Prix Orange de la BD !
Qaïs et Leïli sont deux amants éperdument amoureux. Si amoureux que le jeune homme, incapable de contenir sa passion, la chante à tous les vents avec tant de ferveur qu'il reçoit le surnom de « Majnoun » (le fou). Très vite, sa réputation le précède, si bien que le père de Leïli refuse de donner la main de sa fille à ce personnage si extravagant.
Brisé, le poète se laisse dépérir, chantant sans cesse son amour perdu. Tel Orphée, ses paroles apaisent le coeur des désoeuvrés et celui des animaux les plus féroces qui, bientôt, le suivent en cortège. Leïli, quant à elle, se lamente sur sa condition de femme assujettie, qui ne peut même pas, à la différence de son amant, laisser éclater publiquement son désarroi !
Peiné, le père de Leïli décide de la marier à un jeune homme « respectable » qui saura, lui, la rendre heureuse. Assistant au mariage, Majnoun périt de tristesse. Le charme de ses chants rompu, la fureur des animaux sauvages qui formaient son cortège reprend de plus belle et ces derniers dévorent son corps. Repus de ses chairs, tous entonnent l'ultime chant du poète, conjurant sa belle à le rejoindre dans la mort...
A cette occasion, nous vous offrons des albums du lauréat 2023 du Prix Orange de la BD !
Paul Saint Bris et Yann Damezin récompensés !
Les auteurs ont respectivement remporté le Prix Orange du Livre et le Prix Orange de la Bande Dessinée 2023
Rendez-vous le lundi 15 mai à 19h en direct sur "Un endroit où aller" et notre page Facebook
Dans cette magnifique histoire persane classique et romantique intitulée "Majnoun et Leïli - Chants d'outre tombe," Yann Damezin réalise une adaptation libre et poétique en bande dessinée. Cet ouvrage est une véritable merveille de poésie et de graphisme, transportant instantanément le lecteur en Orient grâce à son texte et ses dessins raffinés.
L'histoire, qui remonte au VIIe siècle, raconte l'amour tragique entre Qays ibn al-Mullawwah, le poète bédouin, et Layla al-Amiriyya. Malheureusement, comme bien des histoires d'amour, elle se termine mal pour les amants.
L'auteur relève le défi audacieux d'écrire toute une bande dessinée en alexandrins, créant ainsi une réussite à la fois graphique et littéraire en 176 pages.
Le graphisme m'a profondément enchanté ; chaque page est une œuvre d'art à contempler. Cette bande dessinée est indéniablement somptueuse. Cependant, je dois avouer que je n'ai pas réussi à m'immerger pleinement dans l'histoire en raison de son caractère excessivement poétique, fantasque et métaphorique.
Un ouvrage à savourer, un véritable bijou à explorer pour les amateurs de poésie et d'art oriental.
Un conte du Moyen Orient raconté en BD, voici une brève description, bien éloignée de la réalité, car il s'agit ici d'un réel coup de cœur : un livre objet d'une telle finesse dans les dessins, qui mettent en lumière une histoire d'amour qui reste intemporelle.
Les illustrations, d'inspirations persanes ou orientales, sont justes magnifiques, tout en couleur vives, en détails et en finesse! Chaque dessin est à regarder avec précision, tant il met en lumière le texte, les deux sont totalement complémentaire. mention spéciale donc pour le graphisme!
Merci pour le lexique à la fi, qui aide à bien appréhender la culture orientale.
J'ai été bluffé par cette histoire d'amour impossible et tragique, qui m'a forcément fait penser à Roméo et Juliette.
Je n'ai pas fait mon avis dès la 1ère lecture (je ne vous cache pas que la lecture n'est pas si évidente, probablement à cause de l'écriture en alexandrin), je l'ai relu deux fois ensuite pour pouvoir l'écrire. En effet, il est tellement riche, sur les dessins, sur la poésie, qu'il est difficile d'en saisir la musicalité dès la 1ère fois. Le principe d'un poème illustré (plus que d'une BD) est assez audacieux.
Je vous invite réellement à faire le voyage avec ce classique de la littérature orientale avec Qais et Leili!!!
Merci à lecteurs.com de m'avoir fait découvrir ce beau conte persan adapté par Yann Damezin rempli de poésie. Un poème avec un graphisme magnifique, de riches motifs floraux aux teintes vives où l'animal et le végétal se mélangent.
certains amours à périr sont condamnés
des yeux emprisonnent un poète
un oiseau prend au piège des mots lovés au ciel
l’amoureux chante la brûlure aux lèvres infatigables et le fou d'être surnommé
un père consigne sa fille un autre clôture son fils
décence haut et fort
et des larmes séparées arrosent l’épeautre
la passion ne reste pas ciselée il faut l'animer disent les proches
des ronces poussent un homme tombe prêt à mourir
dans la nuit un prénom se répand
complainte langoureuse d'une fin annoncée
le désert englouti des yeux coulants de protection digeste
roi sauvage à bêtes aimantées par la folie
la complainte sauve
et les espèces de se mêlées dans une ronde mordante aux couleurs feu
dans le silence des gestes l’amour psalmodié
l’amoureuse au cœur rentré de ne pas dire pour ne pas couper la rose
la femme se doit pudeur
commode à l’inertie
un mariage scellé craque la trêve et la brutalité reprend sa joie
sous le pourrissant un fantôme soupire poème à l’aimée
tout ce que la terre offre sera pour elle
la poussière étant le prélude à sa venue
l’ambre sur l’honneur
un palais pour la suite palais pour l’absence pour la mort
et l’amour de décliner ses os
un tombeau sacre une union volée
autocentré sur son chagrin le squelette supplie puis ordonne
sans crainte une femme se libère et marche vers l’horizon
faut-il que les hommes meurent pour que les femmes respirent?
"Son teint était si clair que, mis à son côté, semblait sombre le lait que l'on venait de battre.
Sa joue s'ornementait d'un noir grain de beauté, astre sombre brûlant dans une nuit d'albâtre."
Deux amoureux, Leïli et Quaï dit Majnoun sont séparés de façon violente et injuste.
Voici leur belle et touchante histoire racontée avec créativité et poésie par le talentueux Yann Damazin.
Les dessins, et les alexandrins sont magnifiques, puissants, glaçants, lumineux.
L'ambiance est onirique, magique, orientale, colorée.
Mille mercis oranges vifs à lecteurs.com, à la Boîte à Bulles (Spécialisée en BD et bulles indépendantes) et au talentueux Yann Damezin.
Un ouvrage sublimé par le contexte dans lequel il a été réalisé, et par les personnes que l'auteur a rencontrées, appréciées, et aimées.
L'auteur est lauréat 2023 du Prix Orange de la BD.
Après Concerto pour main gauche autour de la vie du pianiste autrichien Paul Wittgenstein, Yann Damezin s’est lancé dans l’adaptation graphique de l’un des plus célèbres contes d’amour orientaux. Aux accents profondément poétiques et oniriques, Majnoun et Leïli, chants d’outre-tombe publié aux éditions La Boîte à bulles, s’inscrit dans une coutume orale et ancestrale aujourd’hui brillamment esquissée sur papier et accessoirement Prix Orange de la BD 2023.
Qaïs et Leïli s’aiment passionnément. Alors que cet amour s’accroit de jour en jour, le jeune homme se met à le chanter continuellement, laissant s’échapper les plus beaux vers que l’on ait pu entendre. Il commence alors à se faire surnommer « Majnoun« , le fou, pour oser déclamer ainsi cet amour furieux qui l’enflamme. Cette réputation, qui ne plaît guère au père de Leïli, pousse le patriarche à interdire formellement aux amants de se voir et de se marier. Majnoun et Leïli dépérissent à petit feu, si bien que le père de la jeune fille décide de la marier de force à un autre homme pour apaiser son cœur. Assistant à l’horreur de cette scène, l’amant esseulé périt de tristesse tandis que Leïli impose à son nouveau mari les règles strictes de leur union : jamais ce dernier ne la touchera car son cœur appartient à un autre. Depuis le monde souterrain, Majnoun n’attend plus qu’une seule chose : que Leïli cède au désir de se laisser mourir pour le retrouver.
L’histoire de Majnoun et Leïli, que l’on peut également trouver orthographiée Leyli et Majnûn – initialement retranscrite pour la première fois par Abûl-Faraj al-Isfahânî dans son Livre des chants, a été reprise par de nombreux poètes perses et indiens. Pour ne pas les nommer : Jâmi (1414-1492), Amir Khosrow Dehlavi (1253-1325) ou encore Nezâmi (1141-1209) qui s’éloigne quant à lui davantage du mythe initial. S’imprégnant de cette anthologie, Yann Damezin crayonne le conte sous des coloris chatoyants, des formes psychédéliques mêlant le style pictural persan et ses miniatures à l’univers onirique, mystique et surnaturel que l’on retrouve particulièrement dans la version du poète Jâmi. Les amants évoluent entre deux mondes, tous deux représentés par de minutieux détails qui semblent faire oublier l’espace d’un instant le malheur qui les guette.
A lire la bande dessinée au fil des vers dont elle est sans cesse ornée, il est bien difficile de ne pas penser à Roméo et Juliette lorsque les conflits familiaux sont évoqués ou encore au lai du Chèvrefeuille de Marie de France lorsque Leïli laisse dans le désert de nombreux effets personnels pour Majnoun afin que le lien ne soit pas rompu. Tout concorde pour recréer l’histoire des histoires d’amour, impérissable par ses émotions contrariées et les séparations obligées. L’auteur lyonnais dissémine dans toutes les courbes de ses traits le lyrisme et la tragédie dont est empreint le conte initial si bien que l’on se passerait presque de mots pour le lire.
Bien au-delà de l’aspect amoureux, c’est également l’histoire de l’émancipation d’une femme qui choisit la solitude plus que les siens dans une société durement patriarcale. Si Majnoun peut exprimer son amour par le chant et les vers, Leïli doit réprimer chacune de ses émotions car la pudeur est de mise. Dans la douleur et le sacrifice, elle devient une ermite du désert, figure de liberté dans la vie quand Majnoun ne l’est pas dans la mort. « Pourquoi les cieux n’ont-ils pitié de l’innocence ? » peut-on lire, assurément parce que les fins heureuses n’ont jamais le charme de la passion en proie à l’inaccessible.
Majnoun et Leïli de Yann Damezin, lauréat 2023 du Prix Orange de la BD est le plus célèbre conte amoureux du Proche et du Moyen Orient adapté en poème graphique. Cette triste et douloureuse histoire aurait été transmise oralement par les Bédouins jusqu’à sa versification en langue persane par Nezâmi au XIIe siècle. Khosrow et Djami écrivirent ensuite leur version.
Yann Damezin, illustrateur et auteur de bande dessinée villeurbannais nous offre avec cet album une version moderne de Majnoun et Leïli, une véritable ode à l’amour tragique.
Leïli et Qaïs s’aiment en secret depuis leur tendre enfance. L’amour va croissant, l’amant se fait poète et chante, psalmodiant partout le nom de son aimée. Tant de passion et de ferveur lui valent bientôt le surnom de Majnoun (le fou).
Cet amour fou va être contrarié, les pères des deux amants refusant leur union :
« Ainsi les deux tribus, d’un avis unanime,
séparèrent la rose de son rossignol,
tranchèrent violemment entre racine et cime,
cachèrent le soleil aux yeux du tournesol. »
La magnifique couverture augure déjà d’une belle découverte, mais elle n’est qu’une sorte d’apéritif tant le contenu est une véritable symphonie, une somptueuse alchimie entre la miniature persane et les alexandrins.
Un peu réservée au départ car n’ayant pas eu la chance de rencontrer un tel graphisme associé de plus à des alexandrins, j’ai, très rapidement, été conquise par la luxuriance, la précision, la finesse des dessins aux couleurs chatoyantes, inspirés des miniatures persanes, nous entraînant dans un monde onirique.
Le récit savamment transcrit en alexandrins ne se borne pas à relater un amour hors du commun. Il aborde également l’ascétisme, la mort, de façon parfois crue mais réaliste, le patriarcat, et la condition féminine.
Yann Damezin n’hésite pas à donner la parole à Leïli, lui permettant d’exprimer combien, à la différence de son amant, il est mal vu qu’elle se lamente publiquement sur son sort et pose également la question de ce qu’est un véritable amour.
Quant à laisser Leïli affirmer son goût irrépressible pour la liberté, difficile de ne pas apprécier cette magnifique initiative !
Les dessins dans un mélange d’horizontalité et de verticalité associés à quelques sublimes pleines pages, les couleurs flamboyantes, le tout porté par une poésie élégante et recherchée font de ce roman graphique un véritable objet d’art.
Mon seul bémol est l’absence de numérotation des pages…
J’adresse un immense merci à Nicolas Zwirn, à Lecteurs.com et à la Boîte à Bulles pour cet enchantement. Nul doute que je viendrai revisiter ce poème graphique !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/07/yann-damezin-majnoun-et-leili-chants-d-outre-tombe.html
Qaïs, fils soleil de sa tribu aime la belle Leïli.
Il l'aime au point de ne pouvoir qu'en chanter les louanges jour et nuit.
Au point que dire son amour au monde devient essentiel, nécessaire, et intarissable.
Au point d'en devenir fou ?
Il sera alors Majnoun, le fou.
Le fou d'amour.
Un amour devenant de ce fait impossible...
L'origine de ce conte dont la véracité historique paraît controversée est une histoire ancestrale au sein du Moyen-Orient. Ce serait une version Perse du XIIe siècle qui en aurait fait la véritable renommée.
Une histoire d'amour intemporelle qui se voit confronté aux traditions et aux permissions de ceux que cela ne concerne pas.
Un amour chanté éperdument par Qaïs au point qu'on peut se demander si chanter cet amour n'est pas plus viscéral que l'amour lui même...
Une Leïli résignée et fière, jouant des codes afin de préserver ce qui lui reste de cet amour inaccessible...
Un drame, comme on en voit dans les grands textes des littératures du monde entier, comme d'antiques Capulet et Montaigu des mille et une nuits bercés par des esprits et une ivresse qu'on ne contrôle pas.
C'est son écriture résolument poétique qui en fait ici une version quasi lyrique ou le rythme des vers de Yann Damezin nous entraîne, comme un battement lancinant au cœur de cet amour déchiré.
Mais là ou Yann Damezin fait vraiment très fort, c'est aux pinceaux !
Page après page les enluminures toutes plus raffinées et envoûtantes les unes que les autres s'enchainent, les métaphores graphiques se dévoilent et la finesse de chaque détail ouvre d'autres perspectives à ce récit antique.
Ne serait-ce que pour le bonheur de vos yeux, il faut vous y plonger et vous délecter de chaque page pour vous laisser envoûter par la longue mélopée des vers enlacés de ces amants éloignés que rien n'aura épargnés.
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