Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
Belle chronique !
C'est un endroit à l'abri du temps. Ce minuscule hameau, qu'on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.
Ici, l'existence n'a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d'autres, endurent en serrant les dents l'injustice. Mais c'est ainsi depuis toujours.
Jusqu'au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.
Avec Madelaine avant l'aube, Sandrine Collette questionne l'ordre des choses, sonde l'instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.
Encore une fois, la plume de l’auteure, à la fois violente et pleine d’humanité m’a subjuguée.
Je me suis retrouvée dans un passé indéfini ou régnait le servage et la misère. Une époque ou le choix n’était que de travailler encore et encore, toujours plus, simplement pour survivre.
Dans un petit hameau entre campagne et forêt, 3 maisons pour 3 familles.
Il y a Aelis, son mari et leurs garçons.
Il y a Ambre (la sœur jumelle d’Aelis) et son mari
Et puis il y a la vieille Rose.
3 femmes qui se soutiennent, s’épaulent.
Et puis un jour, une fillette affamée sort de la forêt, et vient « illuminer » leur quotidien.
Comme un baume sur leur vie si difficile.
Je ne vous en dirai pas plus, la 4ème de couverture en dit déjà tellement.
Mais ce qu’elle ne dit pas ce sont :
✨ les mots toujours justes de Sandrine Collette et les émotions fortes qui transpercent tout au long de la lecture ;
✨ c’est la nature qui peut tant donner mais aussi tant reprendre ;
✨ c’est la force de la solidarité, la puissance des liens familiaux, la beauté des sentiments simples, l’émotion des non-dits ;
✨c’est la violence (humaine ou terrestre) qui surgit parfois, comme un tsunami et qui vient balayer le peu de bonheur qui a été construit ;
✨C’est la beauté et la poésie des mots pour évoquer la nature, la misère, la brutalité, la famine, le froid, l’amour, la fraternité …
Bref, cette 4ème de couverture ne dit pas toute la richesse de ce roman, toute la beauté sauvage de cette plume, toutes les émotions ressenties.
Un roman tragique magnifiquement captivant et émouvant.
Bon, vous vous en doutez, c’est un coup de ♥️
VERSION AUDIO
Le nouveau roman de Sandrine Collette, Madelaine avant l’aube, nous plonge dans le hameau isolé des Montées, où la vie est marquée par la pauvreté, l’oppression, et une nature impitoyable.
Dans ce petit village, les habitants doivent affronter non seulement des conditions de vie difficiles, mais aussi le tyrannique fils du maître Ambroisie, qui impose sa loi avec violence.
L’arrivée de Madelaine, une fille sauvage recueillie par Rose, bouleverse cet univers rigide. Sa rébellion et son courage apportent un souffle de vie dans ce monde étouffant.
Elle devient la fille adoptive d’Ambre et se dresse contre l’injustice et la soumission qui règnent dans le hameau.
En version livre audio, Madelaine avant l’aube prend une dimension passionnante grâce à la voix de Clément Bresson et à l’intensité de l’histoire qu’il nous narre.
C’est un roman puissant et parfois bouleversant qui met en lumière des thèmes comme la rébellion, l’amour familial, la nature et la lutte contre l’injustice.
J’attends toujours avec impatience le nouveau roman de l’autrice, qui ne manquent jamais de me remplir de joie et d’émotions.
Dans cette campagne française d’autrefois ravagée par les pluies et les hivers glaciaux, la famine et les épidémies, le tout sous le joug impitoyable et brutal du servage – pourquoi pas durant le Grand Hiver 1709 dans le Morvan cher à l’auteur ? –, l’ordre pyramidal du monde féodal semble immuable, les gueux écrasés par l’impôt et l’arbitraire d’un pouvoir sans limite si tant est qu’il leur arrive de survivre aux conditions extrêmes qui les réduisent à l’état d’êtres « rachitiques, minuscules et fripés », usés et sans espoir. Pourtant, si les hommes « se plient [et] s’habituent à tout [parce qu’]ils ne veulent pas mourir », la révolte finit souvent par venir des femmes, « prêtes à donner leur sang pour leurs enfants ». Ainsi adviendra-t-il dans cette histoire que son imprécision de lieu et d’époque, comme ces contes commençant par « il était une fois », pare d’une tonalité universelle et atemporelle.
Isolé sur un pan de terre ingrate par le Basilic, un fleuve au nom de reptile légendaire, démoniaque et mortel, le hameau des Montées ne compte que trois minuscules et misérables fermes, comme toutes celles de la région la propriété du seigneur d’Ambroisie, nom encore une fois mythologique évocateur d’onction divine. Menés par le goût du sang, les hommes du château, qui, lorsqu’ils ne guerroient pas, aiment à chasser aussi bien serfs que cerfs aventurés hors de leurs tanières, saignent si bien leurs paysans dans tous les sens du terme que, sur leurs terres exsangues, l’on meurt aussi bien de faim, de froid et de maladie, que de la terreur meurtrière qu’ils y font régner. Adultes et enfants y triment du lever au coucher, avec pour seul prix de leurs efforts l’épuisement qui leur permettra peut-être d’échapper encore un peu à la mort qui décime silencieusement leurs rangs. Pas « le droit d’être chagrin », juste « les coups et l’entêtement à [se] redresser pour [se] rendre forts ». « Obligés d’être invulnérables, de refouler peurs et désespoirs au fond des ventres, [ils] crèv[ent] du manque d’amour ».
C’est alors que, « fille de faim » condamnée à l’errance sauvage par les siens « crevés des famines », une enfant se laisse attraper aux Montées alors qu’elle venait y voler quelque rognure perdue. Prise sous l’aile des femmes promptes à défendre et aimer une de leurs semblables dans le monde sec et sans âme de leurs hommes et fils endurcis, la fillette grandira, pleine de courage mais aussi la rage au coeur, menant irrémédiablement les habitants des Montées au drame qui fera exploser leur vie en même temps que leur soumission ancestrale. La bascule du récit interviendra en son milieu, en une surprise narrative des plus réussies et originales.
Une fois de plus, Sandrine Collette réussit à nous tenir dans le poing d’une narration tout en force et en intensité, tendue et rythmée par l’affrontement entre humanité et sauvagerie, que ce soit celle des hommes entre eux ou des hommes face à une nature puissamment âpre et impérieuse, aux débordements dévastateurs. Ce sont encore les liens familiaux qui sous-tendent la lutte pour la survie dans l’ébranlement d’un monde condamné à terme à l’écroulement. Terriblement noir et pourtant lumineux dans son combat entre tendresse et cruauté, injustice et liberté, c’est aussi un livre poétique d’une grande beauté, sur la survenance, à force de douleur et de rage, de l’étincelle qui finira par mettre le feu aux ténèbres, annonçant l’aube d’un monde nouveau et plein d’espoir. Coup de coeur. (5/5)
Un magnifique roman sur l'injustice et sur le pouvoir d'un être déterminé sur un ensemble de personnes.
Madelaine, venue de nulle part, affamée encore plus que les habitants, est adoptée par la famille du hameau des Montées. Elle a "douze ou treize ans". C’est une fille, et cependant, elle ne va se laisser faire, elle ne va pas accepter les emprises ni celle du maitre ni celle de son fils. Jamais. Elle va bouleverser les équilibres ... et les lecteurs! Sandrine Colette a vraiment une plume!
Magistral !
Dans un décor aussi rude que rural, ils tentent de survivre, malgré les exigences du maître et la folie du Fils. Sans compter les aléas d’un climat qui ne doit rien à un quelconque mésusage d’énergie fossile, mais juste aux caprices du ciel. La vie est monotone, la faim souvent présente, et rien ne vient égayer les jours qui s’écoulent dans une spirale infinie. L’irruption d’une toute jeune fille affamée vient interrompre la routine usante des saisons. Mais le danger est partout et il faut se méfier des sons de la chasse lorsqu’elle est menée par le Fils.
« Une petite fée avait fleuri au milieu de toute cette bassesse » chantait Brassens. Madelaine lui ressemble. Elle porte en elle l’espoir, le courage et la détermination et semble armée pour ne pas courber le dos.
Ce récit sombre, à l’os, est parfaitement transcrit au point de ressentir comme les personnages le froid, la faim et la peur. Sandrine Collette crée à nouveau une ambiance particulière, que l’on visualise en sépia.
Dans la lignée du précédent roman, On était des loups, Sandrine Collette explore un décor rude, et des personnages aussi forts que démunis.
250 pages Lattès 21 aout 2024
Lu pour les Talents Cultura
Bouleversant et magistral !
Tous, ils subissent l’injustice du plus fort, dans cette campagne des siècles passés. Ils l’acceptent, se résignent et se soumettent.
Tous, sauf cette gamine, Madelaine, venue de nulle part et adoptée par la famille du hameau des Montées. Celle par qui le danger va arriver…
« Madelaine a peut-être douze ou treize ans, et elle a mille ans. »
C’est une enfant, , qui plus est, une fille, et pourtant elle n’accepte pas l’emprise violente de la famille l’Ambroisie, et surtout celle de l’Ambroisie-le-fils.
Un récit qui prend aux tripes, quand il raconte le froid qui pétrifie jusqu’à la moelle, la famine où le ventre gronde, où la faiblesse s’installe. Une famine habituelle à laquelle on espère simplement survivre.
Un magnifique récit sur l’injustice, sur le courage, le prix à payer quand une tête se dresse au-dessus des autres, sur la soumission.
Un récit où le silence des plus faibles provoque lâcheté et sentiment de culpabilité.
« Nous avons protégé des maîtres qui n’en avaient pas besoin pour ne pas risquer pire que ce qu’était déjà notre existence. Nous avons choisi le silence. Nous sommes des lâches mais nous sommes vivants. »
Un récit dur, sans espoir où la misère engendre la misère. Même si une personnalité extraordinaire dit non au violeur, au meurtrier.
Une belle leçon d’amour entre les membres des Montées, sans grandes phrases, pudique. Qui s’exprime dans la solidarité, dans les actes, jusqu’à l’engagement le plus total pour ceux qu’on aime.
L’analyse psychologique est particulièrement travaillée comme dans tous les romans de Sandrine Collette. Longtemps après avoir terminé la lecture, les personnages vivent encore dans ma tête.
Tous les personnages des Montées sont attachants, chacun bien différent, pas de méchant, pas de gentil. Mais j’ai beaucoup aimé celui de Madelaine et de Bran. Ce dernier est émouvant car il représente l’amour le plus dépouillé et le plus fidèle.
La tension dramatique est permanente d’un bout à l’autre du roman, c’est l’ADN de Sandrine Collette qui embarque immédiatement son lecteur dans des contrées bizarres et angoissantes.
J’ai été scotchée, bluffée par la fin de la 2ère partie, à la page 138. Je n’ai rien vu venir. Et pourtant, j’ai lu et savouré tous les romans de l’autrice, certains plus que d’autres. Mais celui-ci…. C’est vraiment le plus abouti !
Porté par une plume juste, précise, évocatrice et fluide.
Elle est passée avec beaucoup de talent – et de travail – des thrillers « polars » aux thrillers sociaux et c’est une véritable réussite !
Chapeau l’Artiste !
Voir à ce propos l’article de Lire Magazine de Septembre
Sandrine fait partie des « Goncourables » et je croise les doigts en ce sens.
https://commelaplume.blogspot.com/
Dans Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette nous plonge au cœur d’un hameau figé dans le temps, où la rudesse de la vie est le seul horizon pour les habitants. Les Montées, isolées du monde, sont un territoire où l’oppression et la pauvreté règnent en maîtres. Mais, avec l’arrivée de Madelaine, une petite fille sauvage et éprise de liberté, l’équilibre fragile vacille. Madelaine incarne la rébellion brute, celle qui ne s’encombre pas des conventions ni des peurs qui paralysent les adultes de ce récit. Elle est mystérieuse (on ne sait pas d’où elle vient, ce qui lui est arrivé avant le début de l’histoire) et fascinante (aimante, courageuse, travailleuse). Elle représente un véritable souffle de vie dans ce lieu étouffant et parmi ces familles sans espoir aucun. Ce roman âpre, rude, à l’image de la nature dans lequel il se déroule, permet à Sandrine Collette de nous pousser à nous questionner sur le destin et l’instinct de révolte, sur la sauvagerie qui reste au fond de chacun de nous, sur la justice sociale et sur notre lien à la nature. Un très beau roman sur la nature humaine, dans lequel l’amour familial (celui entre les sœurs jumelles, entre les jeunes y compris Madeleine, entre Rose et Madeleine…) et celui des animaux transcendent tout…
Par ailleurs, félicitations à Clément Bresson, narrateur qui donne vie au texte de manière magistrale !
#Madelaineavantlaube #NetGalleyFrance
Un hameau reculé, dans une campagne austère. Un lieu où on ne choisit pas de vivre. Un lieu où l’on meurt, de froid, de faim et de violence.
Une vie faite de travail, d’asservissement et de misère. Une vie sans espoir de meilleur.
C’est dans ce décor, sans temporalité, que Madelaine va apparaitre un jour. Et plus jamais rien ne sera comme avant.
Sandrine Collette est la reine des romans sombres, des descriptions de paysages de campagne hostile, des romans plein de noirceur et de violences. Celui-ci ne fait pas exception.
J’ai aimé ce village où je n’aurais jamais voulu aller, j’ai aimé chacun des personnages (ou presque) dans leur singularité, dans leur manière de combattre la misère, dans leur façon de s’aimer et de s’aider les uns les autres.
Je ne peux pas en dévoiler plus sans divulgâcher. Je peux simplement vous convaincre de lire ce conte, avec un prince et sans princesse, une histoire que vous ne lâcherez pas avant la fin, en vous accrochant à chaque page pour ne pas sombrer plus bas que les personnages.
Un grand Sandrine Collette !
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