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Lumières et esclavage ; l'esclavage colonial et l'opinion publique en France au XVIII siècle

Couverture du livre « Lumières et esclavage ; l'esclavage colonial et l'opinion publique en France au XVIII siècle » de Jean Ehrard aux éditions Andre Versaille
Résumé:

Pendant près de deux siècles, l'idée s'est imposée comme une évidence : l'abolition de l'esclavage a été un effet des Lumières. Les révolutionnaires de 1794 n'ont-ils pas été formés par la lecture des Philosophes dont leurs successeurs de 1848 se veulent les héritiers ? Tout au plus... Voir plus

Pendant près de deux siècles, l'idée s'est imposée comme une évidence : l'abolition de l'esclavage a été un effet des Lumières. Les révolutionnaires de 1794 n'ont-ils pas été formés par la lecture des Philosophes dont leurs successeurs de 1848 se veulent les héritiers ? Tout au plus constate-t-on qu'il a fallu soixante ans pour que les principes de la Déclaration des droits de 1789 soient appliqués dans les colonies comme dans la métropole et l'on ne manque pas de souligner le poids des préjugés et des intérêts qu'il fallait secouer. Voici pourtant que cette évidence d'hier se trouve contestée, dans une configuration idéologique où il arrive aux extrêmes opposés de se rejoindre. Effectif ou supposé, l'antiesclavagisme du XVIIIe siècle français est soumis à la même contestation que les Lumières elles-mêmes : responsables de tous les maux du XXe siècle, selon de hautes autorités ecclésiastiques, celles-ci se voient aussi reprocher, au temps de la décolonisation, d'avoir inspiré l'idéologie coloniale. On met parfois l'accent, notamment chez les descendants des esclaves noirs des Antilles, sur les révoltes et la résistance d'esclaves qui, avant de recevoir de la métropole leur liberté, l'auraient conquise les armes à la main. On insiste aussi sur le contexte économique de l'abolition définitive : l'esclavage aurait disparu quand la révolution industrielle l'aurait rendu inutile. On souligne enfin, et pour s'en indigner, les hésitations des philosophes, jusqu'à accuser leur philosophie non plus seulement d'impuissance, mais de cynisme ou d'hypocrisie, et à les accuser parfois eux-mêmes (Montesquieu, Voltaire, Diderot) d'avoir été des profiteurs de la traite.
Le propos de ce livre est de réagir à ce révisionnisme multiforme avec l'ambition de comprendre une réalité historique complexe, d'analyser les réalités idéologiques et mentales du XVIIIe siècle, hors toute simplification réductrice, dans leur élan réformateur comme dans leurs hésitations, leurs nuances ou leurs contradictions. On s'interrogera sur l'émergence relativement lente et tardive du thème de l'esclavage colonial dans la pensée et la littérature. On questionnera l'attitude des Églises chrétiennes. On montrera comment le débat naissant interfère avec beaucoup d'autres (politiques, économiques, moraux) qui le nourrissent et le compliquent.

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  • "La continuité du Montesquieu de De l'esprit des lois à l'abolition de l'esclavage en 1794, puis en 1848, semblait établie. Le révisionnisme actuel jette le doute sur les convictions et les luttes des Lumières. Voltaire n'aurait-il pas fait pleurer Candide sur le sort du nègre de Surinam tout en...
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    "La continuité du Montesquieu de De l'esprit des lois à l'abolition de l'esclavage en 1794, puis en 1848, semblait établie. Le révisionnisme actuel jette le doute sur les convictions et les luttes des Lumières. Voltaire n'aurait-il pas fait pleurer Candide sur le sort du nègre de Surinam tout en investissant personnellement dans la traite négrière ? L'historien Jean Ehrard revient aux textes et aux faits." Le Magazine Littéraire

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