Après plusieurs romans, tous à succès, Alain Mabanckou nous emmène à Pointe-Noire où il est né et où il n’est pas retourné depuis vingt-trois ans, et ce, malgré le décès de sa mère et celui de son père adoptif.
Lumières de Pointe-Noire est un roman autobiographique où l’auteur nous fait...
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Après plusieurs romans, tous à succès, Alain Mabanckou nous emmène à Pointe-Noire où il est né et où il n’est pas retourné depuis vingt-trois ans, et ce, malgré le décès de sa mère et celui de son père adoptif.
Lumières de Pointe-Noire est un roman autobiographique où l’auteur nous fait rencontrer, tour à tour, les nombreux membres de sa famille – cousins, cousines, oncles et tantes … - et nous raconte également les croyances de son pays ainsi que les problèmes politiques.
Ce roman n’est pas sans rappeler L’Enigme du Retour de Dany Laferrière qui, lui, par contre, ayant reçu l’appel téléphonique fatal lui annonçant la mort de son père, retourne immédiatement dans son pays pour l’enterrement. Il y renoue, lui aussi des liens avec toute sa famille.
Lumières de Pointe-Noire est composé de plusieurs chapitres portant un titre de film. Chacun de ces chapitres est relatif à un fait particulier et le premier est consacré à sa mère pour laquelle il avait fait croire, longtemps, qu’elle était toujours en vie.
Retournant à Pointe-Noire lors d’une invitation, il nous livre, d’une écriture très simple et presque familière, ce qu’il ressent en présence de chacun car ce que l’on attend surtout de lui, c’est une aide financière à cause de sa célébrité, ce qu’il fait toujours volontiers.
Mais sa mère, Pauline Kengué, reste le thème principal du livre et l’auteur nomme sa cabane Le Château de ma Mère.
Par contre, la fin peut laisser le lecteur un peu étonné car on voit que l’écrivain ne se rend pas au cimetière de ses parents mais c’est le livre qui leur rend hommage et en quelque sorte l’auteur ne ressent pas le besoin de se recueillir sur les tombes de ses chers disparus.
De plus, il y a une certaine émotion quand il se pose la question de savoir quand il reviendra à Pointe-Noire.
Avec le sujet de ce livre, on éprouve de la tristesse mais l’auteur sait y glisser, de temps en temps, plusieurs notes d’humour. D’un autre côté, il nous explique aussi dans quelle misère est tombé son pays.
On peut dire qu’Alain Mabanckou a su écrire un véritable éloge à l’Afrique et il n’oublie pas de parler de l’importance tenue par la famille qui sait toujours de montrer solidaire.
Ce retour au pays a été pour l’écrivain une forme de salut dont il va garder une certaine nostalgie que l’on ressent bien dans les dernières pages, à l’occasion de son départ.
Alain Mabanckou est pour moi un très important porte-parole de la littérature africaine, mondialement reconnu et j’ai l’habitude de lire et de relire ses ouvrages.