Voici une liste de livres bien ciblés pour ce Noël...
L'Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l'Anschluss par l'auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet.
Voici une liste de livres bien ciblés pour ce Noël...
Un Goncourt et un Renaudot d’excellent niveau, mais de bien sombres préoccupations
Un roman indispensable, "Le livre que je ne voulais pas écrire" d'Erwan Larher aux éditions Quidam
Ce très court récit, auréolé du prix Goncourt 2017, nous parle d'une notion historique que beaucoup connaissent - ou ont entendu parler - sans réellement savoir ce que c'est: l'Anschluss le 12 mars 1938, soit l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie.
Durant une grande part du récit, j'ai trouvé qu'Eric Vuillard se portait en juge de ce qu'il s'était passé.
Que beaucoup d'hommes et de femmes, pour ne pas dire l'intégralité, ont accepté sans broncher la montée de la dictature et les brimades et humiliations, entre autres, subies par les Juifs.
Que les puissants de ce monde ont capitulé sans chercher à combattre, pour leur propre intérêt ou par simple lâcheté ou impuissance.
Comme il est facile de juger, 80 ans après...
Puis, j'ai tenté de voir le récit sous un autre prisme. Et si Eric Vuillard cherchait avant tout à mettre en garde, à nous dire, "Hé, toi là-bas, ne pense pas que ça ne pourrait pas recommencer", principe de précaution oblige, il n'y a qu'à voir ce qu'il se passe aujourd'hui dans le monde. On ne retire pas de véritable leçon du passé.
J'avoue être restée assez éloignée du livre dans le sens où je ne suis pas véritablement entrée dedans. La plume d'Eric Vuillard, dont c'était ma première lecture, est agréable, jolie même parfois dans un certain lyrisme, mais m'a laissée à distance. Je n'y ai vu surtout qu'une succession d'anecdotes (si je peux appeler ça anecdotes, je n'en suis pas certaine) et de faits relatés, superposés, en palimpseste, sans expliquer (mais y-a-t-il quelque chose d'explicable?)
Une phrase m'a profondément choquée, lorsqu'il évoque la foule autrichienne qui acclame Hitler au lendemain de l'Anschluss, "Pas un coup de feu n'a été tiré. Quelle tristesse!"
Je pense, et cela n'engage que moi, que ce n'était tout simplement pas possible.
Ce récit, surtout, m'a fait repenser à mon séjour à Berlin, il y a cinq ans tout pile. Je m'y suis rendue, tiens, avec l'amie qui m'a prêté ce livre.
Nous avons visité à cette occasion un musée qui s'appelle, de mémoire, Topographie de la Terreur, où l'on peut voir la montée des idées extrémistes dès le début des années 30, en Allemagne, en Autriche, et plus à l'Est aussi (n'oublions pas non plus qu'à l'époque, l'ennemi était le communisme). Une des photographies, mondialement connue, montre une foule en liesse faisant le salut nazi. Au milieu de cette foule, un seul homme, UN seul, croise les bras. Alors oui, cet homme aurait pu être suivi de milliers d'autres. Ou pas
On ne changera pas l'histoire, on peut juste essayer d'être au clair avec soi, aujourd'hui, pour espérer, en insufflant de la bienveillance, que ça fasse boule de neige. Je suis naïve? Certes, mais je préfère ça au pessimisme ambiant et au manque de confiance dans l'homme.
Une lecture en demi-teinte, qui ne m'a ni déplu, ni plu.
Un seul mot résume cette lecture : Responsabilité.
"Alma Biro ne s'est pas suicidée. Karl Schlesinger ne s'est pas suicidé. Léopold Bien ne s'est pas suicidé. Et Hélène Kuhner, non plus. Aucun d'entre eux. Leur mort ne peut s'identifier au récit mystérieux de leur propres malheurs. On ne peut pas dire qu'ils aient choisi de mourir dignement. Non. Ce n'est pas un désespoir intime qui les a ravagés. Leur douleur est une chose collective. Et leur suicide est le crime d'un autre."
Pas vraiment un roman mais quelques chapitres de notre histoire à ne pas oublie
Ni roman, ni livre d'histoire, ce roman décrit en quelques brefs chapitres de qualité très inégale quelques événements - réunions, entre autres - qui ont accompagné la montée au pouvoir de Hitler, l'Anschluss, ainsi qu'une dernière scène au procès de Nuremberg ...
Tout commence par une réunion des plus grands industriels allemands de l'entre-deux-guerres (la photo de couverture est d'ailleurs un portrait de Gustav Krupp) qui le 20 février 1933 décident de financer le parti qui monte et qui va gagner les élections de la quinzaine suivante ... Tous à la tête de grandes entreprises, .... bien plus célèbres qu'eux mêmes (BASF, Telefunken, Opel, Allianz, Agfa, Siemens ...)
On découvrira les pannes de Pantzer au moment de franchir la frontière autrichienne le jour de l'Anschluss, avant de croiser quelques ministres anglais pris au piège d'un dîner avec Ribbentrop.
Il n'y a que la scènes dans les coulisses d'un plateau hollywoodien qui semble de trop ...
Je ne sais pas si j'ai apprécié cet objet littéraire qui n'est pas un roman ; j'aurais je pense beaucoup plus apprécié la même chose avec des chapitres plus fouillés.
Là, trop de choses sont éludée On se retrouve en présence de fragments de scènes sans fil rouge commun que la seconde guerre mondiale qui s'approche et se termine.
Bref, je ne connaissais pas l'auteur et je ne sais pas si je le relirai !
L'unique mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre est : RESPONSABILITE.
"Personne ne pouvait ignorer les projets des nazis, leurs intentions brutales."
Glaçant...
"Ici, il n'y a qu'un seul cadrage qui vaille, il n'y a qu'un art de convaincre qui vaille, il n'y a qu'une seule manière d'obtenir ce que l'on souhaite - la peur. Oui, ici, c'est la peur qui règne."
Vingt-quatre des plus grands hommes d'influence de la vie politique et économique allemande sont réunis dans le palais de l'Assemblée.
On assiste dans ce récit historique à une sorte de "huit-clos" encerclé par une pression exacerbée sur fond de conspirationnisme.
Témoin de ces pseudo-négociations, on se sent comme oppressé puisque nous connaissons la finalité de ces fausses diplomaties.
"Les manœuvres les plus brutales nous laissent sans voix. On n'ose rien dire. Un être trop poli, trop timide, tout au fond de nous, répond à notre place ; il dit le contraire de ce qu'il faudrait dire."
Je découvre Eric Vuillard avec ce prix Goncourt ciselé et dense. Le national-socialisme passe de la constestation au premier plan politique grâce à la complicité sonnante et trébuchante des plus gros industriels allemands. Leurs marques prestigieuses fleurissent encore les balcons de la belle mécanique industrielle outre-Rhin. Une cupidité affligeante dont nos amis allemands n’ont pas le monopole, d’ailleurs. Un récit enlevé, un brin lyrique,
Enfin un Goncourt avec lequel je suis entièrement d'accord et cela depuis Singhé Sabour ! Quelle force !Quelle écriture !! Si souvent oubliée dans la littérature actuelle qu'on s'en émeut ...
Je n'ai pas trop aimé ce Goncourt, trop historique, pas assez roman; il a le mérite de détruire des légendes et de montrer que dès 1933, les industriels, toujours prospères de nos jours, ont été du côté et aux côtés d'Hitler.
J'ai regretté un manque: tous ne l'ont pas suivi: Schlinder par exemple.
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