«Arrêtez-vous, ne serait-ce qu'une seconde, et laissez parler quelqu'un d'autre, quelqu'un qui vient de l'extérieur, qui n'appartient pas à ce petit monde fermé où vous semblez tous si contents de demeurer! Est-il étonnant, est-il le moins du monde étonnant que dans cette petite ville, la vôtre, vous ayez autant de problèmes? Que vous soyez si nombreux à être malheureux et aigris? Est-ce que c'est une surprise?... Non! Absolument pas!»Dans une petite ville d'Europe centrale, la visite du célèbre pianiste Ryder est une aubaine. Chacun le sollicite, lui demande de l'aide pour résoudre ses problèmes domestiques. Mais cette ville est-elle véritablement inconnue de Ryder? Et les étonnants personnages qu'il croise, de Sophie à l'ancien chef d'orchestre Brodsky en passant par le porteur de bagages Gustav, seraient-ils plus proches du narrateur qu'il n'y paraît?Kazuo Ishiguro nous offre un roman foisonnant et ambitieux, réflexion drolatique sur la mémoire et le réel.
« L’inconsolé » de Kazuo ISHIGURO est un beau roman, qui traite de la mémoire et des souvenirs, et également de la conscience du réel.
Difficile de le résumer, car il est assez déroutant. Toutefois, cela ne m’a pas empêchée de l’apprécier.
C’est l’histoire d’un musicien de grande renommée qui arrive dans une ville d’Europe Centrale, pour y donner un concert. A son arrivée, tout le monde lui demande un service. Il devient vite débordé et on se demande s’il arrivera à trouver du temps pour s’entraîner à sa future prestation, entre la résolution des problèmes des autres et les siens propres…
Bizarrement, le temps semble s’être suspendu ou est devenu élastique.
En fait, j’ai interprété cette élasticité du temps comme une parenthèse du soi, afin que les différents protagonistes puissent exprimer leur mal-être, montrer - malgré eux - leur inadaptation au monde qui les entoure…
Au final, la question qu’Ishiguro nous pousse à nous poser (pour y réfléchir et tenter d’y apporter nous-mêmes une réponse possible) est : est-ce que les événements décrits sont réels dans l’espace-temps par rapport à la conscience qu’en a le narrateur ou bien sont-ils imaginés par le narrateur ? Et la question sous-jacente serait : comment parvenir à gérer les différentes pressions qui s’exercent sur l’être humain de façon générale ?
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