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À travers toute l'Italie, les téléphones portables vibrent à l'unisson. En l'espace de quelques minutes, des milliers de personnes reçoivent une vidéo intitulée "La loi, c'est toi". À l'écran, un criminel ligoté et un homme masqué qui prend la parole. Son objectif :
Faire voter en ligne le public sur le sort de son prisonnier, qu'un système judiciaire inefficace et corrompu a laissé impuni. La vindicte populaire est en marche. Mara Rais et Eva Croce, deux femmes aussi différentes qu'imprévisibles, sont chargées de l'enquête, épaulées par le criminologue Vito Strega. Confronté à un ennemi insaisissable à la popularité grandissante, le trio se lance dans une course contre la montre.
Après L' Île des âmes, la nouvelle enquête d'Eva et Mara nous emmène de la Sardaigne à Milan. Face à la séduction du mal, chacun devra choisir entre envie de justice et soif de vengeance.
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Centre important politique, économique et industriel de la Sardaigne, la ville de Cagliari, prépondérante dans l’intrigue de ce thriller. Elle se trouve sous les projecteurs de l’ère moderne, en effet, le sort réservé à des hommes et des femmes dépendra de l’importance de la vindicte populaire, à l’œuvre via l’utilisation de notre merveilleux outil de notre quotidien : le téléphone portable ; un succédané de la confiance, de l’importance de la reconnaissance sociale. Quel danger, ici ? Tout simplement un choix qui devient irrémédiable dès l’option choisie : d’un oui ou d’un non...Un polar qui se lit avec angoisse devant les tragédies : un polar qui monopolise l’attention jusqu’à l’épilogue.
Un homme, qui se fait appelé le Dentiste, car dans son esprit il personnifie le redresseur de torts, d’autant que toutes ses victimes ont l’âme chargée de méfaits, plus ignobles les uns que les autres ; et la punition sera dans un premier temps, l’arrachage de toutes les dents puis enfin l’envoi d’une vidéo virale « La loi, c’est toi ». À un nombre abyssal de porteurs de téléphone portable, dès lors le Dentiste exécutera l’ignoble ou le relâchera en fonction de la réponse obtenue ! A-t-il le droit de se présenter comme un justifier légitime face à l’incurie de la justice ? Trois enquêteurs vont poursuivre, après moult événements, l’auteur de tels envois. En l’occurrence, Mara Rais et Eva Croce ainsi que le criminologue accompli Vito Strega, qui auront l’obligation d’éviter la propagation de messages et ainsi d’exercer des jugements par un nombre d’individus dont ce n’est guère le métier. Autant dire que « Et la haine est toujours l’antichambre de la violence. »
Plusieurs thèmes abordés, par Piergiorgio Pulixi, l’immense progression d’utilisation des réseaux sociaux qui ont tendance à appauvrir le champ de la réflexion des addicts pour survivre au stress du quotidien, donc vivre en parallèle de l’interface numérique ; il est tellement facile de voir la haine et la colère sociale se propager dans toutes les strates de la société, avec le risque de ne pourvoir l’arrêter. Ainsi s’intègre le quatrième pouvoir, après ceux des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Enfin, dans le cas du tueur en série, le Dentiste, qui se substitue par la vengeance au pouvoir judiciaire, ne peut être tolérer. Le fait de la lenteur judiciaire dans les procès, de la corruption, du manque de discernement dans la qualité des peines octroyées, animent la décision unilatérale de cet individu de surfer sur la vague de l’utilisation des médias. Mais l’image qu’il donne va à l’opposé du principe de droiture et d’intégrité morale qui doit caractériser le pouvoir judiciaire.
L’illusion du mal éclaire et met en exergue, malheureusement, des faits réels de notre quotidien. Enfin, une parfaite étude du comportement des trois enquêteurs, avec leurs angoisses, leurs questions existentielles, apportent un peu d’humanité dans ce noir polar : sans doute dystopique ? Un policier éminemment haletant.
Cette enquête est dans un autre registre que l’île des âmes, Piergiorgio Pulixi face aux lacunes de la justice italienne , des personnages réalistes et crédibles. Un récit avec des chapitres court, rythmé et incisifs. Un polar social, une réflexion très actuelle sur le tribunal médiatique et les réseaux sociaux face à la justice plus traditionnelle. Une narration et des dialogues efficaces.
"Et lorsqu’une affaire venait à lasser le public, elle l’abandonnait pour se jeter sur du sang frais. Ce n’est pas du journalisme, mais de la prostitution. Et vous devez comprendre que les jurés sont des gens comme vous. Ils lisent les journaux et regardent la télévision. Il est évident qu’ils se laissent conditionner par ce matraquage et arrivent en cour d’assises remplis de préjugés envers les accusés, et tant pis pour l’impartialité."
Deuxième volet de la série « Mara Rais et Eva Croce », ce roman policier (très noir !) traite des effets délétères que peuvent avoir les réactions de masse, arme dangereuse entre les mains de psychopathes « charismatiques ».
Un pédophile remis en liberté (pour vice de forme et prescription …) Un « justicier » qui a totalement disjoncté, prêt à tout pour que ce dernier meure. Et tant qu’à faire : avec la bénédiction des internautes (dont il va faire ses complices …) Au studio de télévision d’Italset, une pseudo journaliste (Luana Rubicondi) qui y voit un formidable (et pourtant ô combien ignoble !) « coup de poker » pour faire exploser l’audimat et rebondir sa médiocre carrière ! … Voici les premiers ingrédients (percutants !) et rapidement addictifs pour le lecteur.
Nous retrouvons Mara Rais (la sarde) et Eva Croce (l’irlandaise) – voir le premier opus : « L’ile des âmes » (que j’ai adoré) – Elles vont enquêter, cette fois en compagnie de Vito Strega, un « vice-questeur » de Milan – voir « Le chant des innocents », le premier opus de la série Vito Strega (que je n’ai pas encore lu …) Piergiorgio Pulixi a donc décidé de faire « fusionner » les protagonistes de ses deux sagas policières ! Une enquête qui va rouvrir une plaie (toujours béante) chez Eva Croce …
Cette intrigue, menée « tambour battant », est d’une grande cruauté. Et – malheureusement -le sujet est pourtant d’actualité … Comment des citoyens lambda peuvent-ils en arriver à s’octroyer le droit de décider eux-mêmes du sort (fatal) d’un délinquant ?… Et d’encourager un déséquilibré à continuer son action machiavélique – sous couvert d’anonymat – grâce aux réseaux sociaux, responsables aujourd’hui de bien des dérives. Sans compter certains médias, dépourvus de scrupules, prêts à tout pour se faire une place au soleil – ou un nom – dans cette jungle sans pitié … À noter également une critique ouverte de la justice et de la magistrature – un peu trop laxistes – qui prétextent (à tort ou à raison …) un « surcroit de travail » et un manque de personnel pour se défausser … Bref, un roman qui fait froid dans le dos !
Du bon Piergiorgio Pulixi dont je me suis procurée – du coup – « Le chant des innocents » en souhaitant y prendre autant de plaisir !
Il n’est pas très aisé désormais de trouver une intrigue originale dans un polar, tout a plus ou moins était écrit.
L’Illusion du Mal de Piergiorgio Pulixi relève toutefois le défi, tout en restant dans l’air du temps grâce au « Modus Operandi » de son serial killer.
Ce dernier soumet, en effet, sa victime à la vindicte populaire en offrant à tous la possibilité de voter : selon le choix du public soit elle mourra soit elle aura la vie sauve et sera relâchée, non sans avoir été au préalable délestée de la totalité de sa dentition.
Puis tel un père noël de l’horreur, le dentiste (tel est le surnom que les médias lui ont donné) offrira les dents aux personnes ayant eu à souffrir des méfaits des suppliciés, tous meurtriers ou pédophiles ayant échappés à la justice.
Ce roman policier tient donc ses promesses, on est vite pris dans l’intrigue car au-delà de l’enquête qui mènera à l’arrestation du « dentiste » la question est de savoir comment l’auteur va pouvoir retourner la situation en faveur du trio d’enquêteur car on se surprend à la lecture à voter nous aussi.
Concernant le trio d’enquêteur (un homme et deux femmes), eux hélas n’échappent pas aux stéréotypes. Les 2 filles, tourmentées, l’une à cause d’une séparation difficile, l’autre à cause de la perte d’un être cher forment un duo classique. Quant à l’homme « Vice questeur » -on apprend quelques termes et les rouages de la justice en Italie- est semble-t-il en en tout point parfait, beau, fort, intelligent, sensible et, le meilleur pour la fin, sans attache sentimentale, carrément ô joie pour ces dames CELIBATAIRE !!!!!
Ajouté à cela un soupçon d’érotisme savamment distillé par l’auteur, que demander de plus Mesdames !!! Un véritable Page Turner ! Ah ces italiens !!!
Excellentissime polar.
Piergiorgio Pulixi a tout juste pour nous embarquer, dès le début du livre, dans une spirale épidermique. Les auteurs français n'ont qu'à bien se tenir :-)
Cette situation dans laquelle il nous plonge, pourrait s'être tout aussi bien passée en France que dans cette merveilleuse Italie. D'entrée, les personnages, qu'il s'agisse du prédateur, du justicier comme des enquêteurs, sont plongés dans le mal, l'injustice, la frustration et surtout la viscélarité. Pulixi réussi à créer cette sensation de danger, "danger à brouiller les frontières entre le bien et le mal, le réel et le virtuel, la réalité et la fiction".
Comme dans nos émissions si médiatisées révélant des faits divers insupportables et non résolus par la justice immédiate que nous aimerions tous, Pulixi donne plein pouvoir au Peuple avec un grand P pour juger et décider de lyncher les prédateurs impunis. le justicier veut créer ce qui fait tellement peur actuellement a bon nombre de gouvernements, qu'on ne puisse plus "tenir la meute", stopper les gens.
Raconter le scénario ou quelques uns des moments forts? ce serait dommage.
Il faut le lire car tout y est peinture ; les émotions et les caractères des personnages, mais aussi les environnements dans lesquels ils évoluent, à savoir Milan et Cagliari en Sardaigne.
« La loi, c’est toi! »
Telle est la légende d’une vidéo adressée simultanément à des dizaines de milliers d’italien , et qui rapidement devient virale.
A l’écran, un homme masqué’ qui en appelle à la vindicte populaire en dénonçant le laxisme et la corruption du monde judiciaire face aux criminels. Pour illustrer son propos, il laisse trois heures au public pour statuer sur la mise à mort d’un pédophile récemment relâché qu’il détient et à qui il a préalablement arraché toutes les dents. Surnommé rapidement « Le dentiste », ce sinistre chevalier blanc suscite fascination et répulsion et réveille un débat de société sur l’intégrité de la justice italienne. Une affaire délicate confie au duo Mara Rais et Eva Croce, aidée par Vito Strega, un criminologue milanais aussi sulfureux que charmeur. Ensemble, ils se lancent dans une course contre la montre qui les confrontera aux fondements même de la notion de justice.
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Quel bonheur de retrouver ce savoureux duo découvert dans « L’île des âmes ». Cette fois ci elles quittent les traditions sardes pour se frotter aux fléaux de l’époque. La perte de crédibilité dans les institutions, personnalisées ici par la justice et la police, les travers de réseaux sociaux et le journalisme trash, dont l’Italie peut s’enorgueillir d’être en pointe. Face aux manquements du système judiciaire, la tentation est grande de recourir à la loi du Talion, de faire sa propre vendetta, et c’est en surfant sur les instincts primaires des hommes cachés derrière l’anonymat de leurs écrans de téléphone que le mystérieux « Dentiste » commence son œuvre de vengeance. Impossible de ne pas se poser la question de notre réaction face à pareil suffrage, en se demandant si la justice des hommes doit primer sur celle des juges. Passionnant postulat qui nous conduira au cours d’une enquête semée d’embûches dans une intrigue parfaite aux rebondissements nombreux et parfaitement orchestrés.
J’ai adore enfin l’évolution de nos deux enquêtrices et j’espère retrouver à leur côtés le beau Strega dans la suite qui paraît dans quelques jours chez Galmeister.
Sans nul doute je ne tarderai pas à la savourer. D’autres fans parmi vous?
Où l’on retrouve Eva Croce la rousse italienne dont la fille Maya est morte jeune, qui adore le surf et s’habille façon punk.
Son binôme Mara Raïs, toujours habillée très classe et à l’humour décapent.
Le duo voit arriver un troisième partenaire, Vito Strega venu de Milan leur prêté mains fortes.
J’ai aimé la relation de Vito avec son chat Sofia qu’il fait tout pour amadouer, mais Mademoiselle ne l’entend pas de cette oreille.
J’ai aimé le binôme de Vito, Bepi Pavan qui ne peut pas s’empêcher de manger.
J’ai aimé que l’enquête, une fois terminée à la moitié du roman en Sardaigne, rebondisse à Milan.
J’ai été intriguée par le méchant, surnommé le Dentiste car il arrache à ses otages toutes leurs dents pour les remettre aux victimes des otages. Car oui, le Dentiste est un justicier qui pallie les failles de la Justice italienne.
J’ai découvert que le roi des enfers teutons se nomme Hölle Köning ; que le roi des elfes anglo-saxon se nomme Herla Cynning ; deux noms aux assonances avec Arlequin.
J’ai adoré les insultes sardes ou vénitiennes que le traducteur traduit en bas de page de façon imagée : insulte évoquant l’appareil génital de la soeur du destinataire ; insulte consistant à inviter le destinataire à embrasser les testicules de l’envoyeur
Dans ce second opus, l’auteur réussi à faire mieux qu’au premier, chapeau.
L’image que je retiendrai :
Celle des mâchoires abimés des otages, car le méchant n’est pas un vrai dentiste.
https://alexmotamots.fr/lillusion-du-mal-piergiorgio-pulixi/
Un tueur rend justice aux victimes dont les bourreaux ont été relaxés,
le peuple devient juré et décide de la vie ou de la mort des bourreaux.
Un duo d’inspectrices opposées mais complémentaires.
Un criminologue particulièrement séduisant.
Une plongée dépaysante en Sardaigne.
Mais aussi une véritable réflexion sur les réseaux sociaux, les émissions de téléréalité, la justice.
Bref un polar intelligent et bien ficelé qui m’a donné envie de découvrir le premier opus de cet auteur.
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