Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Tous les fous, dit-on, se prennent pour Napoléon. Mais le délire d'identification à l'empereur se vérifie-t-il dans les registres des asiles et, si oui, que cela nous enseigne-t-il sur les rapports de l'Histoire et du trouble psychique ? C'est à partir de cette question qu'est née l'idée de ce livre, dont le sujet, très vite, s'est élargi à d'autres problématiques. Quel impact les événements historiques ont-ils sur la folie ? Peut-on évaluer le rôle d'une révolution ou d'un changement de régime dans l'évolution du discours de la déraison ? Quelles inquiétudes politiques les délires portent-ils en eux ? En somme : comment délire-t-on l'Histoire ? Pour le savoir, ou du moins y voir plus clair, il fallait remonter à la source et questionner la clinique, interroger les rapports entre la guillotine et la hantise de « perdre la tête », l'enjeu de la présence de Sade à Charenton, la supposée démence des révolutionnaires, la confusion entre la pétroleuse hystérique et l'opposante politique. Pendant trois ans, Laure Murat interrogé les archives. L'Homme qui se prenait pour Napoléon est le résultat de cette enquête.
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