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L'homme qui rit

Couverture du livre « L'homme qui rit » de Victor Hugo et Myriam Roman et Delphine Gleizes aux éditions Le Livre De Poche
Résumé:

A la fin du xviie siècle, un jeune lord est enlevé sur ordre du roi et atrocement défiguré, la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Abandonné une nuit d'hiver, il parvient à rejoindre la cahute d'un philosophe ambulant, et devient saltimbanque. Quinze ans plus tard, rétabli dans ses droits, il est... Voir plus

A la fin du xviie siècle, un jeune lord est enlevé sur ordre du roi et atrocement défiguré, la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Abandonné une nuit d'hiver, il parvient à rejoindre la cahute d'un philosophe ambulant, et devient saltimbanque. Quinze ans plus tard, rétabli dans ses droits, il est pair d'Angleterre. Mais sa mutilation ne s'effacera pas, et celui qui se serait voulu prophète à la chambre des lords restera condamné à n'être qu'un bouffon. Lorsqu'il publie le livre en 1869, Hugo le présente comme le roman de l'aristocratie, premier volume d'une trilogie consacrée à une Histoire de la Révolution que Quatrevingt-Treize achèverait. Et ce livre sombre dénonce bien en effet le despotisme de l'aristocratie. Mais si L'Homme qui rit est une méditation historique et métaphysique, c'est aussi une oeuvre foisonnante et baroque, une manière de drame qui réclame un « lecteur pensif », puisque Hugo nous donne à réfléchir sur la misère et sur le peuple, sur l'amour et sur le désir, aussi bien que sur le Mal.

Edition de Myriam Roman, avec la collaboration de Delphine Gleizes.

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Avis (1)

  • De la plèbe à la seigneurie.
    Lu il y a des décennies je ne l’avais jamais relu, contrairement à d’autres Hugo. Ce qui frappe dès les premières lignes : l’érudition étayée par l’abondance des mots, ce vocabulaire riche en permanence et également le plaidoyer politique prégnant.
    Une densité qui...
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    De la plèbe à la seigneurie.
    Lu il y a des décennies je ne l’avais jamais relu, contrairement à d’autres Hugo. Ce qui frappe dès les premières lignes : l’érudition étayée par l’abondance des mots, ce vocabulaire riche en permanence et également le plaidoyer politique prégnant.
    Une densité qui s’inscrit dans trois principaux registres : le descriptif, l’analytique et le digressif.
    Pour savourer il faut prendre le temps, c’est une richesse qui se mérite, qui vous imprègne.
    Nous sommes en 1690 en Angleterre, l’histoire se déroule de la fin du XVIIe et le début du XVIIIe.
    Nous découvrons Ursus et Homo, l’homme Ursus médecin, bonimenteur vivant dans une roulotte et le loup Homo. Clin d’œil à Diogène et son mépris des honneurs et des convenances sociales.
    « L’école de Salerne dit : « Mangez peu et souvent ». Ursus mangeait peu et rarement ; obéissant ainsi à une moitié du précepte et désobéissant à l’autre ; mais c’est la faute du public, qui n’affluait pas toujours et n’achetait pas fréquemment. »
    Après Ursus et son compagnon, les lecteurs rencontrent Gwynplaine, un enfant d’environ dix ans qui est refoulé lors de l’embarquement d’hommes fuyant en bateau.
    Il va errer, désorienté il cherche la ville la plus proche, la neige a tout envahi et il entend un cri. Après des recherche il trouve une femme morte, un bébé accroché à son sein gelé. Il n’hésite pas a sauvé cette petite fille. Il arrive en ville, mais les portes ne s’ouvrent pas.
    Seul Ursus répondra à son désespoir.
    Nous découvrons que les hommes qui s’enfuyaient sont des Comprachicos, entendez des « achète-petits » pour quelques pièces ils achetaient des enfants, qu’ils mutilaient afin d’en faire commerce, pour faire rire en général.
    « Cela faisait des êtres dont la loi d’existence était monstrueusement simple : permission de souffrir, ordre d’amuser. »
    Les deux chapitres préliminaires sont denses et passionnants pour planter le décor. Ils sollicitent la réflexion sur ce trafic d’enfants, ces mutilations, il y a un passage sur la fabrication de nains en Chine qui est impressionnant.
    Puis il y a eu l’Habeas Corpus, cette loi a eu pour effet le « délaissement d’enfants ».
    Ursus, Gwynplaine et la petite Dea qui est aveugle vont former une famille recomposée.
    Gwynplaine fait partie de ces enfants mutilés, on lui a fendu la bouche jusqu’aux oreilles afin de lui faire un rire permanent.
    Il y a d’autre personnage, notamment celui d’une femme fatale Josiane, sœur de la reine Anne.
    C’est foisonnant, la profusion lassera probablement plus d’un lecteur contemporain, personnellement je suis plutôt éblouie par cette abondance érudite dans de multiples domaines de l’architecture à l’écologie avant l’heure.
    Victor Hugo approfondit par de multiples détails, la route qui va le conduire vers l'analyse sociale, la conscience politique, thèmes qui lui sont chers.
    Il y a l’histoire d’amour entre ces deux enfants, Dea voit avec son âme.
    Quinze ans après nous découvrons que Ursus a créé un spectacle avec Gwynplaine Chaos Vaincu qu’ils vont présenter à Londres, Ursus est mis en cause pour sédition. Sa défense est juste aussi troublante qu’hilarante.
    Ce qui faire dire à Hugo :
    « Le jugement, c’est le relatif. La justice c’est l’absolu. Réfléchissez à la différence entre un juge et un juste. »
    N’est-ce pas toujours d’actualité ?
    Gwynplaine sera arrêté et enfermé dans une prison souterraine. Là il apprendra ses origines.
    Dans le discours, nous retrouvons Hugo défenseur des misérables dans une de ses plus belles diatribes.
    Je ne vous raconterai rien d’autre.
    Le talent de dramaturge de l’auteur est à son point culminant.
    C’est le livre le plus « trop », l’excès, la vigueur, la critique sociale tout y est hors normes.
    Publié en avril 1869, L’Homme qui rit devait être le premier volume d’une trilogie politique. Mais finalement ce fut un diptyque et je vais donc lire Quatrevingt-treize.
    Hugo c’est une œuvre foisonnante où la réflexion du lecteur est sollicitée en permanence et je ne m’en lasse pas.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/05/06/lhomme-qui-rit-victor-hugo/

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