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L'holocauste comme culture

Couverture du livre « L'holocauste comme culture » de Imre Kertesz aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782742782314
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Peu après la chute du Mur de Berlin, après avoir rencontré pour la première fois une véritable reconnaissance publique pour son oeuvre romanesque, Imre Kertesz a commencé à s'exprimer aussi sous forme de discours et d'essais sur la signification éthique et culturelle de l'holocauste. Ses... Voir plus

Peu après la chute du Mur de Berlin, après avoir rencontré pour la première fois une véritable reconnaissance publique pour son oeuvre romanesque, Imre Kertesz a commencé à s'exprimer aussi sous forme de discours et d'essais sur la signification éthique et culturelle de l'holocauste. Ses premiers textes, "théoriques" certes, mais en réalité entièrement imprégnés par son expérience de survivant et de témoin de l'univers concentrationnaire, portent des titres programmatiques, comme La pérennité des camps, ou encore L'Holocauste comme culture.
Imre Kertesz, traducteur de Nietzsche et de Wittgenstein, nous parle ici avec la radicalité et la logique infaillible qui font de ses romans une oeuvre exceptionnelle. Pour lui, " Auschwitz ne s'est pas produit hors du temps et de l'espace, mais dans la culture occidentale ", et comme il est dit dans le communiqué de presse de l'Académie suédoise au moment de l'attribution du prix Nobel, " c'est la dernière vérité sur la dégradation de l'homme dans une existence moderne ". Un " degré zéro de l'éthique " qui, s'il n'est pas sublimé par le refoulement ou une pseudo " réparation ", pourrait constituer une culture.
Rassemblés ici pour la première fois dans leur intégralité, ces essais, considérations et discours sur la relation à l'holocauste, le XXe siècle totalitaire, la question de la survie et de l'exil, les manifestations du changement suite à la chute du Mur, et sur une Europe à rénover profondément, forment la somme d'une réflexion rigoureuse, qui - comme l'exprime l'Académie suédoise - " libère le lecteur du fardeau des sentiments obligés et incite à une liberté de pensée singulière. "
" Il a vu dans Auschwitz la réalité profonde, essentielle, de la culture européenne quand, dans la réalité de la continuité des dictatures, il s'est retourné vers le bel et unique Auschwitz de son enfance. [.] Dans une dictature, toute signification est déformée d'emblée. C'est une découverte embarrassante que de voir la continuité là où d'autres aimeraient voir tout au plus un court-circuit de civilisation, l'oeuvre inexplicable du mal ou celle du hasard. Cette conception de la réalité historique, des facultés et de la nature de l'homme, ne laisse place à aucune illusion sentimentale, que l'on regarde vers l'arrière, ou vers l'avenir. Elle ne cite aucun fait qui permettrait de placer un signe d'égalité commode entre les dictatures rouge et brune et de justifier les crimes de l'un avec les crimes de l'autre, à la manière de Nolte. Ce qui s'est produit, se produira. Durant l'instant de silence pendant lequel le peloton d'exécution recharge, Kertész nomme les corrélations des dictatures, désigne leurs points d'intersection. Il explique la manière dont les terribles boîtes magiques de l'histoire européenne et de la nature humaine s'imbriquent l'une dans l'autre."
PETER NADAS, dans sa préface
" Auschwitz ne s'explique pas par la notion vulgaire, archaïque, j'allais dire classique, de l'antisémitisme - voilà ce que nous devons comprendre précisément. Il n'y a là aucun lien organique. Notre époque n'est pas celle de l'antisémitisme, mais celle d'Auschwitz. Et l'antisémite de notre époque ne se défie pas des juifs, il veut Auschwitz. Au procès de Jérusalem, Eichmann affirmait n'avoir jamais été antisémite et bien que la salle ait alors éclaté de rire, je ne trouve pas impossible qu'il ait dit la vérité. En définitive, pour assassiner des millions de juifs, l'État totalitaire a davantage besoin de bons organisateurs que d'antisémites. Nous devons nous dire clairement qu'aucun totalitarisme de parti ou d'État n'est possible sans discrimination, or la forme totalitaire de la discrimination est nécessairement le massacre, la tuerie de masse. "
IMRE KERTESZ

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