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Pourquoi est-ce qu'on dit ça, évaporé, pourquoi est-ce qu'on parle d'évaporation, toujours est-il qu'il y en a pour prendre leurs cliques et leurs claques et disparaître avant le lever du jour, et ceux-là s'en vont reconstruire ailleurs une vie sous un nouveau nom, et sans doute aussi avec un passé imaginaire, une histoire inventée, si on le leur demande, pour brouiller les pistes.
C'est cela qui est arrivé à l'oncle. Un matin, quand tout le monde dormait encore dans la maison, il a franchi silencieusement le seuil, et son corps s'est enfoncé dans la brume bleue de l'aube.
Nous voici plongés dans un Japon que l'on pourrait imaginer médiéval, ou éternel, en tout cas épargné par la modernité industrielle. Important à savoir, passé l'étonnement que peut susciter le titre : au Japon on dit d'une personne disparue, non pas morte forcément mais qui a lâché les amarres et tout quitté, connaissances et proches, occupations et habitudes, pour partir on ne sait où, on dit de cette personne qu'elle s'est « évaporée »... Donc l'oncle s'est évaporé et son neveu part à sa recherche. C'est tout à la fois le voyage du neveu à la recherche de l'oncle et les interrogations et hypothèses que suscite cette disparition qui fournit la matière du roman. Comme à l'habitude avec Christine Montalbetti, un roman est fa! it de délicates figures de styles et de délicieux atermoiements narratifs qui marquent une écriture, encore approfondie, toujours plus efficace à discrètement restituer une culture aussi bien à travers la description des paysages que des actions, des êtres que des choses.
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