Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Un petit village turc.
L'échoppe d'un barbier. Un homme entre se faire coiffer, il évoque son roman inachevé, ses yeux se perdent dans le lointain. Sa voix renaît ailleurs, loin, dans l'échoppe d'un autre barbier, Cingil Nuri. Mais Nuri a disparu. Dans ce village d'Anatolie sans époque ni saison, les disparitions et les secrets rythment les jours. Et lorsque Nuri réapparaît, sorti de nulle part, c'est Colombe, la plus belle fille du village, qui s'envole à son tour.
Les rues bruissent d'angoisse, le maire et son garde lancent des recherches et sèment la terreur. Il leur faut un coupable. C'est un jeune garçon, un pauvre hère, doux rêveur de clair de lune, qui leur sert de bouc émissaire. En vain. Le maire désespère, les hommes déraisonnent, leurs disparus ont emporté jusqu'à leurs ombres. Hasan Ali Topta a écrit un roman-fable, un conte chimérique ; les portes des Ombres disparues sont ouvertes aux quatre vents.
Empruntant aux univers de Kafka et Borges, ce roman poétique et énigmatique abolit les frontières du récit, déploie des passerelles entre les mondes et les personnages, entraîne le lecteur dans les spirales d'un rêve.
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